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Tunisiens, réveillez-vous et ouvrez bien les yeux !
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 08 - 2012


Par Abou Fayçal*
Oh, mon beau pays, toi qui as une Histoire trois fois millénaire, toi qui as absorbé toutes les civilisations baignées par la mer Méditerranée, toi qui as hérité de Carthage et de Kairouan la grandeur de la cité et la splendeur de la culture, toi dont la noble terre a donné à l'humanité Hannibal, Jugurtha, Scipion, St Augustin, Khereiddine Pacha, Tahar El Haddad, Ali Bach Hamba, Mohamed Ali El Hammi, Aboulkacem Echabbi, Bourguiba, Ben Youssef, Hached et tant d'hommes illustres, toi qui as été le premier pays musulman à bannir l'esclavage, le premier, parmi les pays arabes, à te doter d'une Constitution et à rendre obligatoire l'enseignement pour les garçons comme pour les filles, et le premier, parmi les pays musulmans, à promulguer le Code du statut personnel, interdisant la polygamie et réglementant le divorce, toi qui as fait la plus belle des révolutions des temps modernes, révolution populaire sans chef ni parti, qui avait comme nobles objectifs d'abord la destitution de la dictature, ensuite la construction d'un pays moderne, d'un pays de droit et de liberté, une révolution qui a attiré l'admiration du monde entier par sa spontanéité, sa fermeté, sa civilité, révolution qui a fait tache d'huile et qui, en sa qualité d'initiatrice du Printemps arabe, est souvent citée en exemple ; toi, mon beau pays, que t'est-il- advenu une fois la dictature déracinée ? Toi qui es connu par le sérieux de ton peuple, par sa bonne humeur, par sa joie de vivre, par son sourire permanent, par sa politesse et sa correction, par son hospitalité, pourquoi as-tu perdu toutes ces qualités qui ont fait ta renommée et ton prestige ? Pourquoi tes citoyens sont-ils devenus si tristes, si sceptiques et peu confiants en l'avenir ? Pourquoi ta jeunesse, hier responsable et déterminée, est-elle devenue aujourd'hui agressive, égoïste, paresseuse, nonchalante, et oisive ? Pourquoi tes rues et tes avenues, jadis si propres et si nettes, sont en permanence jonchées de saletés, de détritus et d'ordures ménagères ? Toi qui avais les plus belles médinas du Maghreb, que t'est-il-arrivé pour tomber aussi bas ? Il paraît, et c'est très grave et très inquiétant parce que cela était impensable il y a seulement deux ans, que le choléra et le typhus pointent à l'horizon, et ce serait un coup fatal pour notre tourisme qui ne s'est pas encore entièrement relevé. Que sont devenus les services municipaux et où est passée la police municipale ? Que sont devenus les personnels des municipalités chargés de la propreté de nos villes et de nos villages ? Eux qui, avant la révolution et en tant qu'ouvriers occasionnels recevant des salaires de misère, travaillaient, jour et nuit, avec acharnement dans le but de garder leur emploi, se sont brusquement démobilisés dès qu'ils ont été titularisés. Cela est aussi vrai pour la Fonction publique qui, durant les premiers mois de la révolution, a été admirable d'efficacité, de dynamisme et de sérieux, travaille, aujourd'hui, à un ralenti tel qu'on se demande s'il n'y a pas eu, depuis, changement des grands responsables.
Toi, mon pays qui serais gouverné par « le plus fort des gouvernements depuis l'indépendance », selon les dires de l'un de ses membres qui, d'ailleurs, n'a ni expérience du pouvoir, ni références dans l'administration, comment ce gouvernement «exceptionnel » par ses « compétences » laisse-t-il cette situation empirer ? Et comment peut-il présenter aux visiteurs étrangers, aux médias et aux organisations internationales des tableaux et des spectacles, les uns plus désolants que les autres, dont à titre d'exemple:
1 – Ces barbus d'une autre époque, excités, qui, projetant de rénover l'Islam, se mobilisent pour empêcher et faire annuler des soirées culturelles ou artistiques,
2 – D'autres, non moins illuminés, qui, armés de sabres, de bâtons et autres manches à balai, font la loi en envahissant certaines réunions politiques ou autres, et en battant les participants avant de se retirer sans être inquiétés et tout cela... sans suite,
3 – Des imams qui sont faits et défaits, en toute impunité, par la volonté de groupuscules qui ne représentent qu'eux-mêmes et qui, ayant importé d'un certain pays asiatique vivant encore l'âge des ténèbres, cet aspect physique et cette «soutane» qui n'a rien de tunisien,
4 – Défiant la loi de la République et dans la ville touristique de premier ordre, classée mondialement dixième parmi les plus belles plages, Hammamet, des centaines de salafistes, certainement dans le but d'une action publicitaire pour le tourisme !!!°, qui en a bien besoin, ont organisé la prière de l'Aïd, sur une grande place en plein air, près de la plage, sous la direction d'un imam occasionnel, parce qu'il fallait à chaque fois lui souffler les paroles du prêche ; et le comble et probablement pour impressionner l'assistance, ils ont placé le « mihrab » sur l'eau,
5 – Ces jeunes étudiants et étudiantes, les cadres de demain qui, obéissant à des préceptes d'un islam qu'ils ont inventé, utilisent de nouvelles formes d'unions et de mariages coutumiers, un genre de concubinage particulier, sans acte ni livret de mariage et cela sans inquiéter personne, ni les autorités publiques, ni la société civile,
6 – Ces odeurs nauséabondes dégagées par les tonnes d'ordures ménagères amassées et entassées dans nos rues, nos places et nos avenues rendant toute circulation à pied nocive et désagréable, remplaçant ainsi le parfum du jasmin, ce parfum embaumant qui donna son nom à la Révolution de la liberté et de la dignité,
7 – Cette prolifération de constructions anarchiques sur les terrains publics et privés et parfois même sur les trottoirs, sans qu'aucune autorité n'intervienne pour faire appliquer la loi et y mettre fin, avant que cela ne soit trop tard,
8 – Ces élus du peuple chargés de rédiger une nouvelle Constitution qui, appliquant le proverbe «on n'est jamais mieux servi que par soi-même» ne se sont pas privés en relevant sérieusement leur salaire, accordant aux constituants, à peu près, les mêmes émoluments que les ministres. Cela ne s'est jamais produit du temps des deux anciens régimes. Et ce qui est encore plus surprenant et même décevant, ce sont les élus des Tunisiens à l'étranger qui, non seulement, se sont faits grassement rémunérer, saignant à blanc le pays qui n'est pas dans ses meilleures dispositions financières, mais encore, ils se sont donnés la possibilité du transfert de la plus grande partie des émoluments dans leur pays d'accueil. D'autre part, l'une de ces élues, questionnée par les médias à ce propos, et « en toute transparence », n'a pas dit la vérité, semblant n'être au courant de rien. Nous nous attendions à ce qu'une élection survenant après une Révolution nous amène au pouvoir des hommes et des femmes sincères, des patriotes dévoués à la nation, désintéressés côté matériel et dont la seule ambition est de servir le pays et de figurer sur le bon registre de l'Histoire. Le peuple tunisien ne manquera certainement pas d'en juger et tirer les conséquences qui s'imposent à la première occasion,
9 – Ce projet d'indemnisation des amnistiés, dont la révision des listes des bénéficiaires doit être faite pour départager ceux qui ont été condamnés pour des actions terroristes, oui terroristes, et ceux qui l'ont été pour des raisons politiques car, notre pays ne peut se payer le luxe de se saigner davantage, s'agissant de sommes exorbitantes (environ mille milliards de nos millimes, semble-t-il). Pourquoi n'utilise-t-on pas la même procédure appliquée lors de l'indépendance et qui consista à accorder à tous ceux qui ont fait de la prison ou exilés, des bonifications d'ancienneté, en vue d'améliorer leur pension de retraite ? Toutefois, le ministère des Affaires sociales est tout indiqué, parce qu'il en a les moyens, pour venir en aide aux cas particuliers soit en les aidant à monter des petits projets, soit en leur attribuant des aides permanentes.
D'autre part, les gouvernements post-révolution ont promis de rendre justice à tous ceux qui ont été l'objet d'injustice flagrante et prouvée, et ce depuis l'indépendance. Que dirait le Gouvernement si, demain, les 3000 militaires qui ont servi au Congo pendant un an et les 800 qui ont servi au Katanga durant quatorze mois, avec les casques bleus de l'ONU, de 1960 à 1963, et d'autres contingents qui l'ont été, plus tard, dans d'autres pays, réclameraient les primes de risques, de la valeur de vingt dollars américains par jour à l'époque, dont ils ont été privés ? Ces 20 $ /jour représentent aujourd'hui une valeur marchande de près de 200 $ / jour. Tous ces militaires n'avaient perçu qu'un dollar par jour et la différence a été versée dans les caisses de l'Etat sans l'aval des intéressés et ceci est facilement vérifiable. Le montant à rembourser ne serait pas loin de 250 millions de dollars. C'est un droit fondamental, réel, et inaliénable. Si notre gouvernement tient ses promesses et traite de la même manière tous les dossiers du genre, sans parti pris et sans accointance partisane, les militaires qui ont risqué leur vie, dans ces contrées lointaines et peu sûres, seraient en droit de réclamer leur dû, la justice transitionnelle ou classique ne pouvant les débouter.
10 – Ces remarquables prises de position de responsables gouvernementaux, à tous les niveaux, faites aux médias audio-visuels après chaque acte, chaque fait interdits et répréhensibles ne sont suivies d'aucun effet dans la pratique,
11 – Cette décision prise à la légère en procédant, au plus mauvais moment, au remplacement du gouverneur de la Banque Centrale alors qu'il venait d'être désigné comme étant le meilleur gouverneur d'Afrique, augmentant ainsi les difficultés de notre pays, dans cette période délicate que nous traversons.
De même, cette idée rétrograde, avancée par certains constituants, pour réviser, par la Constitution en élaboration, certaines dispositions du Code du statut personnel relatives à la femme et à sa position dans la société, ce Code qui fait, depuis cinquante ans, l'admiration du monde entier et qui rehausse par la même, le prestige de notre pays.
Dans un cas comme dans l'autre, nous n'avions aucun intérêt à nous créer, sans raison valable, des situations difficiles qui font perdre au pays un temps précieux.
Cher et beau pays, tu en as vu, par le passé, des vertes et des pas mûres, et tu sais que tu as des hommes et des femmes admirables de patriotisme, de don de soi, d'honnêteté, d'intégrité et de sincérité qui n'hésiteront jamais à tout faire pour te sortir de cette situation tout à fait nouvelle pour toi, créée par des gens arrivés au pouvoir sans aucune expérience de l'Etat ni de l'administration, et qui croient qu'il suffit d'occuper tel ou tel poste ou telle ou telle fonction pour faire tourner la machine, cette machine qui nécessite, quand même, un minimum de compétence professionnelle, d'expérience et de savoir-faire.
Ne t'en fais pas, cher pays, cette politique de laisser-faire et de laisser-aller, de laxisme et d'immobilisme flagrants a des objectifs électoralistes, et serait, pour ses auteurs, un bon placement pour la prochaine campagne qui a déjà commencé. Que ceux qui croient que le vaillant peuple tunisien commettra les mêmes erreurs que l'année dernière se trompent énormément car il n'est ni dupe, ni naïf, et surtout, il n'est ni sourd, ni aveugle.
Mon beau et cher pays, redresse-toi , relève la tête et bon vent.
*(Ancien cadre supérieur, diplômé de l'Institut de défense nationale)


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