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L'Histoire à reculons ou un sésame pour la réforme
Islam politique
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 08 - 2012

L'islamisme ou encore l'islam politique. Voilà un concept au cœur des débats de l'heure et de l'actualité internationale. Un concept qui ne cesse d'intéresser penseurs et chercheurs, faisant couler beaucoup d'encre ici et là. Cela dit, si certains observateurs pensent qu'il est garant du maintien de l'ordre dans les pays du Printemps arabe secoués par d'amples soulèvements, d'autres l'associent aux ténèbres qui enveloppent notre présent.
Courant de pensée musulman apparu au XXe siècle, l'islamisme est par les temps qui courent très en vogue chez nous et dans bien d'autres pays du Printemps arabe tels que l'Egypte et le Maroc. Son retour dans ces pays (Ennahdha en Tunisie, les Frères musulmans en Egypte et Al Adl wal ihsane au Maroc) est d'autant plus spectaculaire qu'il pousse à revenir sur ses origines pour s'attarder par la suite sur son utilité, ses défis et son avenir. Mais que peut-on dire d'un si frappant paradoxe qui consiste en ce que cet islam politique accusé de rejeter les idéologies modernes est bien accueilli par la direction de la Maison-Blanche et les Occidentaux qui ont souvent souffert des dogmes qu'il véhicule. L'énigme est, à cet effet, peu déchiffrable, surtout en réalisant que cet islam politique se veut lui-même fragmenté et rendu plus complexe par la multiplicité de ses courants idéologiques.
Toujours est-il qu'à l'origine de l'islamisme d'aujourd'hui on trouve le fondamentalisme musulman, représenté par le wahhabisme (mouvement politico-religieux saoudien perçu comme un mouvement extrémiste et un courant rigoriste radical qui se réclame de l'orthodoxie sunnite). L'idéologie y afférente consacre la domination des Al Saoud sur les tribus arabes voisines en s'appropriant une légitimité religieuse, grâce aux prêches des cheikhs. On trouve également le traditionalisme véhiculant un discours étroitement lié à la tradition pour renvoyer à tout ce qui est conservateur et nostalgique du passé. La moralisation des mœurs est de ce point de vue son atout majeur.
Selon d'autres classements, les islamistes se divisent en deux courants idélogiques, à savoir les conservateurs et les évolutionnistes. Mais ce qui importe en premier dans tout cela n'est autre que le positionnement du mouvement islamiste Ennahdha, celui qui nous gouverne aujourd'hui, par rapport à ces courants idéologiques. Quel qualificatif attribuer à ce « parti » ? Est-il conservateur-réformiste ou évolutionniste ? Mais, peut-on gouverner les Tunisiens en magnifiant un courant idéologique dont certains disent qu'il est largement dépassé par les événements et par l'actualité internationale ? Le mal ne viendra-t-il pas du bourrage des crânes, de la servitude et de l'instrumentalisation par le religieux ? La mascarade, toute la mascarade d'ailleurs, ne serait-elle pas d'accompagner l'histoire à reculons ?
Afin de trouver des réponses à toutes ces interrogations, La Presse a donné la parole à l'islamologue, à l'historien, au penseur et au juriste. Confessions sans prophéties.
Slaheddine El Jourchi (chercheur et militant des droits de l'Homme): Seul l'avenir prouvera l'efficacité ou la défaillance 'un mode de gouvernance à ses débuts
Comment se présente le paysage islamique d'aujourd'hui en Tunisie ? Et dans quel courant idéologique semble puiser le mouvement islamiste Ennahda afin de faire en sorte que toutes les voix éparses n'en font plus qu'une ? Voilà des questions pénibles que l'on se pose là où la Nation, exsangue et lassée du pragmatisme des politiciens, semble avoir jeté l'éponge pour ne s'intéresser qu'à son pain quotidien ?
Selon le penseur et militant des droits de l'Homme, Slaheddine El Jourchi, le paysage islamique tunisien est constitué de trois grands courants idéologiques. Le premier est le courant traditionnaliste exprimé par des groupes dont le discours se réfère à l'héritage zeitounien. Les partisans de ce courant œuvrent, selon le même penseur, à la redynamisation de la doctrine malékite et la culture religieuse tunisienne. Le second est celui du réformisme musulman représenté par Ennahda qui œuvre à l'élaboration d'un pouvoir politique qui soit compatible avec la démocratie afin de pouvoir gouverner tout en étant ouverte sur les acquis de la modernité. Le troisième se trouve, quant à lui, à droite du Mouvement et entretient des réserves par rapport à la démocratie et aux projets modernistes. Ce courant est représenté par les salafistes et Hezb Ettahrir.
Le chercheur El Jourchi ne se contente, néanmoins, pas de ce classement pour ajouter un quatrième courant laissant entendre que la pensée islamique a besoin d'une si vaste révision qui dépasse les dimensions politiques pour englober la structure de la pensée religieuse. Une pensée religieuse qui soit capable de mieux expliciter les concepts et de promouvoir les mécanismes de la pensée chez les musulmans. Ce courant ayant connu un grand succès dans nombre de pays musulmans et représenté par les islamistes progressistes en Tunisie ne s'est, toutefois, pas vu se constituer d'une manière explicite à cause des circonstances politiques précédentes et actuelles.
Dans ce paysage islamique aussi bien divers que complexe, Ennahda se veut, comme l'affirme M.Slaheddine El Jourchi, un parti à la conquête du pouvoir. De ce fait, elle se veut un parti de mobilisation œuvrant à multiplier les partisans qui puissent l'aider à réaliser ses objectifs et ses aspirations politiques. Ce faisant, le discours du Mouvement élaboré par son fondateur Cheikh Rached El Ghannouchi opte, dans certaines de ses orientations, pour la modération et l'innovation. Le même analyste fait également observer que ce Mouvement se décline sur une multitude de courants idéologiques contradictoires. L'aspect contradictoire des rapports qu'entretiennent ses différents courants idéologiques est incarné par les débats internes, les déclarations et les écrits de certains des cadres politiques d'Ennahda. D'où la persistance d'un débat d'idées, quoiqu'inapparent, réel et remarquable.
S'agissant du retour spectaculaire de l'islamisme pour envahir la scène politique arabe, le penseur El Jourchi note qu'une fois les hommes échouent à s'assurer des conditions de vie dignes de leur nature humaine, ils recourent à la religion pour s'organiser en fonction de ses préceptes, dans l'objectif de réaliser le progrès escompté. Et là, comme le détaille l'analyste, l'inefficacité ne réside pas dans le texte religieux auquel se réfèrent les islamistes, mais plutôt dans les interprétations de ce texte imposant des barrières aux libertés et aux droits de l'Homme.
Débattant de la capacité de l'Islam politique à garantir à la Tunisie et à son peuple l'épanouissement intellectuel et le progrès social, culturel et civilisationnel, notre interlocuteur souligne que seuls les résultats de l'expérience vécue actuellement par les Tunisiens permettront de mieux éclairer sur la question.
Abdeljalil Salem (islamologue) :Une nécessité pour des sociétés en ébullition
On a souvent entendu des cadres politiques islamistes parler d'Islam tunisien, marocain ou encore égyptien. Ce qui a donné lieu à plusieurs interprétations soutenant que cette religion est maniée par les politiciens en fonction de leurs propres intérêts. Cela fait penser bien évidemment à l'affirmation du juriste égyptien Mohamed Said Al Achmaoui selon laquelle Dieu voulait que l'islam fût une religion, mais les hommes ont en fait une politique. Donner une nationalité, plutôt des nationalités, à une religion monothéiste révélée au même prophète ne favoriserait-il pas la mise en doute de la sacralité de cette religion ?
A ce propos, l'islamologue Abdeljalil Salem précise que l'Islam est une religion une et indivisible. Toutefois, ce sont les lectures et les interprétations des humains qui différent d'une région à l'autre, en fonction des spécificités historiques, sociales, culturelles et civilisationnelles de chaque nation.
La lecture tunisienne, comme décrite par Dr Salem, est une lecture pure et modérée qui se réfère aux enseignements de la Médine ainsi qu'à ceux des compagnons du Prophète (prière de Dieu sur lui). «L'islam tunisien trouve ses racines dans la doctrine malékite. Laquelle doctrine a pour maître l'Imam Malek, de tout temps considéré comme l'islamologue le plus avéré. Cela n'a cependant pas empêché l'apparition de certains mouvements rigoristes restés recroquevillés sur eux-mêmes, car incapables de produire un discours fédérateur».
Le même islamologue pense en outre que la montée en flèche de l'islam politique dans une partie de la région arabe vient en réponse à la crise des régimes politiques précédents qui ont échoué à garantir à leurs peuples l'essor économique, social et culturel promis. «Après bien des décennies d'existence depuis leur indépendance, les peuples arabes se sont trouvés en marge de l'histoire pour continuer à dépendre de l'Occident. Les régimes dictatoriaux qui les ont gouvernés n'ont fait que prolonger leur léthargie. De ce fait, l'islam politique s'est présenté comme un souverain remède contre la tyrannie et l'injustice pratiquées par les régimes dictatoriaux arabes déchus».
Débattant des raisons de l'épanouissement de l'islam politique en Tunisie face aux laïcs et aux démocrates progressistes, l'analyste Salem fait remarquer que le discours des seconds est élitiste et semble incapable de toucher les masses. Alors que le discours des islamistes s'avère doté d'un grand potentiel mobilisateur vu leur discours très proche de l'identité religieuse et culturelle tunisienne : «Les laïcs et les démocrates progressistes, considérés comme l'élite du pays, compte tenu de leurs connaissances académiques et de leur niveau intellectuel, savent parler, se battre et gagner le combat idéologique dans les médias. Mais, une fois descendus sur le terrain pour mener la bataille du scrutin, la victoire n'est pas du tout de leur côté, car le pouvoir des masses est déterminant».
Sur un autre plan, l'islamologue Abdeljalil Salem fait observer que si le mouvement Ennahda contient en soi plusieurs ailes, dont certaines se situent à mi-chemin entre rigorisme et laïcisme, ce sont uniquement les ailes modérées, telles que celles puisant dans la culture tunisienne (représentée par Cheikh Mourou) et dans la doctrine d'Ibn Taymia, première référence de Rached Ghannouchi, qui s'avèrent capables de bien gérer, puis de remporter la bataille politique. Car plus proches des différentes franges sociales avec le discours souple et ouvert qu'ils véhiculent. «Permettez-moi de vous rappeler en peu de mots que seuls les faibles et les marginaux ont contribué au changement du cours de l'histoire».
L'autre problématique liée à la montée de l'islam politique dans certains pays arabes se rattache à l'influence du wahhabisme saoudien, direct ou indirect soit-il, dans l'épanouissement de ce système de gouvernance à l'origine d'infinies controverses dans le monde. A ce sujet, l'islamologue révèle qu'une réponse objective à la question suscite un grand travail d'investigation mené auprès des services secrets. «En tant que penseur, je ne peux rien vous confirmer à ce propos. Sauf que, le pouvoir économique a de tout temps été influent. Par-delà, il convient de signaler qu'au vu des circonstances politiques, sociales et économiques actuelles et en l'absence de leaders politiques capables de faire face aux amples difficultés générées par la révoultion populaire du 14 janvier, seul le mouvement Ennahdha se montre capable de remplir ce grand vide politique pour conduire le pays, quoique le début soit trébuchant».
Abdelhamid Larguèche (historien) : L'Islam politique au pluriel
Le wahhabisme a eu la vie dure en Tunisie, depuis sa naissance à Nejd. Désormais les Tunisiens connaissent bien les réponses des cheikhs de la Zeitouna à la lettre envoyée par Mohamed Ibn Abdelwahab en personne invitant les princes et les élites tunisiennes à adopter sa doctrine rigoriste.
Toute l'histoire de la Tunisie du XIXe et du XXe siècle est traversée et imprégnée par l'Islam réformiste. Le vaste mouvement intellectuel et culturel enclenché par Kheyreddine, Qabadou, Ibn Abi Dhiaf et se prolongeant à travers Thaâlbi, Tahar Haddad et Tahar Ben Achour a montré suffisamment de vigueur et de vivacité face aux questions du temps, du pouvoir et de la société.
Notre modernité nous vient aussi de cet Islam de l'Ijtihed qui a fondé notre identité.
Il est difficile d'effacer cet héritage fait d'ouverture et de capacités créatrices.. Lorsque nous relisons aujourd'hui les consultations juridiques du Cheikh Ibrahim Riahi justifiant l'abolition de l'esclavage en 1846, nous sommes fascinés par la modernité de l'esprit d'un homme qui transcende la tradition au nom de la raison sans pour autant sortir de la religion.
De même pour Haddad et sa lecture libératrice de l'Islam. Renouer avec cet héritage de nos lumières, s'est redonner à l'esprit tunisien son élan novateur et authentique.
Aujourd'hui l'Islam politique se déploie en Tunisie comme ailleurs sous des visages pluriels. Certes, il s'affirme comme une composante efficiente dans la reformulation des identités collectives et individuelles, mais dans le champ proprement politique il est obligé de composer avec le réel qui ne cesse de changer et d'imposer ses exigences.
Il n'est plus question de recréer un mythe, celui d'un Islam purifié ou épuré, importé d'ailleurs.
Le mouvement Ennahdha, principale composante de l'Islam politique tente, non sans difficultés de concilier entre les référents dogmatiques et la demande politique ; mais nous observons qu'il agit dans le champ politique comme n'importe quelle formation séculière, alors que la référence religieuse se réfugie de plus en plus dans le champ symbolique.
Certes, d'autres formations de l'Islam politique tentent de le concurrencer sur son propre terrain, tels le parti «Ettahrir» ou les groupes salafistes franchement wahhabites. Mais ces derniers à mon avis sont plus des mouvement religieux de prédication que des mouvements politiques. Seul Hizb Ettahrir propose une alternative politique globale de l'intérieur de l‘Islam doctrinaire.
Mais la société tunisienne est suffisamment construite, intellectuellement et «identitairement», pour dialoguer avec son propre héritage et ses acquis avec ces visions «utopiques» ou ouvertement rigoristes.
Il n' y a plus d'Islam politique, mais des Islam politiques, et c'est peut-être là l'annonce de la fin de cette association indéfectible et fatale. Chacune de ces traductions de l'Islam ou de la politique sera jugée à la lumière des réponses concrètes qu'elle donne aux problèmes des gens.
Mohamed Chafik Bousarsar (directeur du département des sciences politiques à la faculté de Droit et des Sciences politiques de Tunis): Les USA cherchent à améliorer leur image
La récente montée de l'islamisme dans les pays du printemps arabe a été bien accueillie par la Maison-Blanche. Et ce, bien que bon nombre d'Américains pensent que l'Islam politique modéré ne se distingue des terroristes que par les moyens employés, non par les objectifs.
Si certains observateurs avancent un changement dans la tactique des Etats-Unis quant à ses rapports avec le monde musulman, le professeur de sciences politiques Mohamed Chafik Bousarsar aborde la question autrement.
«Ce n'est guère un changement brusque dans l'attitude américaine qui a été depuis 30 ans dominée par la doctrine Brzezinski (relative à Zbigniew Kazimierz Brzezinski) qui est un politologue américain d'origine polonaise, conseiller à la sécurité nationale du président Jimmy Carter de 1977 à 1981. En 2008, il devient conseiller de Barack Obama candidat vainqueur à l'investiture présidentielle, pariant sur son ascendance musulmane pour améliorer l'image des USA sur le plan international. Cette doctrine très imprégnée de la confrontation Est-Ouest de type guerre froide a réussi à plusieurs reprises à instrumentaliser l'islamisme politique, que ce soit pour lutter contre l'influence soviétique ou pour combattre les régimes jugés par les Etats-Unis comme incertains ou ennemis».


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