Le sit-in des familles des martyrs et blessés de la révolution de la ville de Deguech, organisé devant le tribunal militaire de Sfax, se poursuit pour le 16e jour. Une conférence de presse s'est tenue, hier, au siège du bureau régional de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme pour donner des éclaircissements sur l'objectif de ce sit-in. Dans un communiqué rendu public, les 11 associations et organisations qui soutiennent ce sit-in ont indiqué que cette action est pacifique et civique. Ils ont signalé que l'absence d'une vraie volonté politique des différents gouvernements depuis le 14 janvier 2011, les défaillances procédurales et législatives dans le traitement des différents procès des martyrs et des blessés de la révolution et le retard et l'hésitation du juge militaire dans le traitement du dossier des trois martyrs et des deux blessés de la révolution de la ville de Deguech sont les causes réelles du sit-in organisé le jour de l'Aïd El Fitr et qui se poursuit jusqu'à aujourd'hui. M. Ali Makki, le coordinateur du comité du sit-in, a indiqué que les données de l'affaire de Deguech ont été modifiées. Le seul accusé, Taïeb Laâmimi, n'a été arrêté qu'au mois de septembre 2011 alors que les évènements de Deguech datent du 11 janvier 2011. «Dans le dossier actuel de l'affaire des martyrs et blessés de Deguech présents devant le tribunal militaire, nous avons constaté l'absence des données sur les confrontations faites entre l'accusé et les témoins existants le jour des évènements. Nous avons constaté, également, que les syndicats de police et de sécurité exercent une certaine pression pour transformer l'affaire en une simple légitime défense», précise M. Makki. Maîtres Naâma Nsiri et Noômène Nzid, les représentants du comité de défense, ont indiqué que la demande actuelle est la séparation de l'affaire de Deguech des autres procès. Les avocats ont montré que le traitement de cette affaire avec d'autres dossiers ne peut que la prolonger. Ils ont souligné que les familles des martyrs et des blessés de Deguech appellent à accélérer le rythme de traitement de l'affaire.