A l'initiative du parti «Voie Démocratique et sociale», une conférence de presse autour des événements du 9 avril 2012 a été organisée hier, au siège du parti à Tunis. Rappelons tout d'abord que le 9 Avril 2012, une manifestation non autorisée a été sévèrement réprimée par les forces de l'ordre, qui avaient fait preuve d'un excès de zèle très semblable à ce qui se passait sous les dictatures qu'a connues la Tunisie. Une question a été posée au début de cette conférence : où en est la justice face aux plaintes des victimes du 9 avril 2012 ? A vrai dire rien, car pour des raisons encore inconnues, explique Med Ali Gherib, un des avocats des victimes, aucune instance juridictionnelle ne veut se saisir de l'affaire, ni le tribunal civil, ni le tribunal militaire. Chargée d'enquêter sur les dépassements enregistrés le 9 avril 2012, la commission constituée au sein de l'ANC ne s'est réunie que deux fois et aucune victime n'a, jusqu'à présent, été convoquée devant cette commission. Le sérieux de la commission a également été mis en doute lors de la conférence, par certains intervenants, qui soulignent le fait qu'une commission d'enquête parlementaire ne peut être juge et partie, faisant allusion au fait que le président de celle-ci n'est autre que Zied Laâdhari, élu faisant partie de la même formation politique que l'actuel ministre de l'Intérieur, Ali Laârayedh. En attendant que la justice veuille bien se saisir de l'affaire et éclairer l'opinion publique, Haifa Ben Abdallah, boitant encore, en raison d'une bombe lacrymogène qui l'a touchée au niveau des jambes lui causant une double fracture, nous révèle qu'elle ne baissera pas les bras jusqu'à ce que justice lui soit rendue.