Tout en s'adjugeant la septième place, les Béjaois restent dans une dynamique de victoire, en prévision de la finale de la Coupe de Tunisie. Ils ont les moyens de leurs ambitions Avant le match JSK-OB, Mrad Mahjoub nous a confié clairement ses intentions : conserver sa septième place au classement général et incorporer trois jeunes du cru, d'entrée ou en cours de jeu. Ne serait-ce que pour faire plaisir aux supporters kairouanais, pour leur soutien inconditionnel, et terminer la saison en beauté. Hélas ! Il n'en fut rien. Entre les intentions (avouées ou cachées) et les moyens mis en œuvre pour les concrétiser, il y avait tout un fossé. La première surprise et non des moindres fut la formation alignée, constituée principalement de joueurs partants, en l'occurrence Ben Hassine, Brice Kapola, Dkhilalli, Missaoui, Jaber, Dardouri et plus tard Ameur (65'). Alors que Ouerghemmi, Jabnoun et les Kairouanais Dridi, Trabelsi et Haddaji étaient restés sur le banc des remplaçants. Sans compter les autres jeunes du cru, non convoqués, et pourtant toujours présents aux entraînements avec leurs aînés. La deuxième surprise fut le comportement de certains joueurs sur le terrain, à l'instar de Jaber et Missaoui qui ont abusé du jeu individuel, des dribbles et des feintes et versé un peu trop dans l'exhibition plutôt que dans la construction et les automatismes collectifs. Comme si c'était pour narguer les joueurs antagonistes ou pour faire étalage de leur talent, sans souci aucun pour les consignes d'efficacité et pour le résultat final de la rencontre, si cher à Mrad Mahjoub, aux dirigeants et aux supporters kairouanais. Avec de telles prétentions, la JSK ne pouvait pas aller loin et remporter la victoire, même si elle a dominé les débats, l'espace d'une mi-temps, et ouvert le score de façon précoce (12'). Et ce n'est pas la saute d'humeur du staff technique à l'issue du match qui va changer quoi que ce soit au dénouement de la rencontre qui a laissé entrevoir les mêmes défaillances au niveau du positionnement des joueurs, du marquage de zone, de la couverture défensive et du jeu en mouvement. Lassaâd Ouertani, joueur-cadre de l'équipe, a fait de son mieux pour expliquer la défaite de la JSK : «Nous avions imposé notre manière de jouer et concrétisé notre ascendant, en première période de jeu, mais après la pause, on a fléchi inexplicablement et perdu nos repères au point de concéder deux buts en quelques minutes. Même notre réveil, en fin de rencontre, ne nous a été d'aucun secours pour l'égalisation». Une leçon de rigueur et de réalisme Dans le camp des visiteurs, les intentions étaient claires, les moyens aussi. Rachid Belhout a tenu à ménager quelques-uns de ses joueurs-clés, à l'instar de Soltani, Guerbouj ou S. Derbali incorporé seulement à la 70', en prévision de la finale. De même, il a recommandé de jouer la prudence et de contenir les assauts des locaux, tout en ripostant par des contres rapides, lors de la première mi-temps. Certes, on a décelé quelques lacunes défensives au niveau de l'axe central et quelques approximations au niveau du trio de pointe. Mais, dès l'entame de la seconde mi-temps, le jeu béjaois a gagné en rigueur et en maturité et par conséquent en efficacité. On eut droit alors à du rythme, à des accélérations, à des incursions dangereuses, à des duels réussis et même à des sueurs froides, notamment après les deux buts, puisque la note aurait pu être plus lourde encore. On a constaté aussi la différence entre le jeu individuel et trop spectaculaire mais stérile des locaux et le jeu court et sans fioritures, parfois déroutant mais assez efficace, des visiteurs. Les Béjaois ont réussi là l'un de leurs meilleurs coups de la saison et prouvé qu'ils sont capables de présenter clairement leurs intentions et leurs ambitions et de démontrer leur force de caractère et leur allant, au moment opportun. Rachid Belhout n'a pas caché sa satisfaction et nous a déclaré à l'issue de la rencontre: «Nous étions plus motivés et plus déterminés à remporter la décision, le parcours n'étant pas fini pour nous. Nous avions administré la preuve que nous pouvions gagner un match, même quand on était mené au score et qu'on jouait, de surcroît, hors de notre fief. C'est bon pour le moral et de bon augure pour la finale de la Coupe de Tunisie».