Le contrôle bien renforcé le long de toute la frontière, entre la Tunisie et la Libye, de Ras Jédir à l'Est, jusqu'à Dhéhiba à l'Ouest, ainsi que la focalisation des gardes-frontières sur les zones les plus prisées et favorables au commerce illégal ont atténué un peu le fléau, sans pour autant parvenir à l'éradiquer complètement. Rien qu'hier, les brigades économiques ont arrêté, à la sortie de la ville de Gabès, à Teboulbou, un camion immatriculé à l'étranger, chargé de 6 tonnes 600 kg de pommes de terre en direction de la Libye. Toute la cargaison a été, évidemment, saisie. D'autre part, les passeurs ont changé d'itinéraire, semble-t-il, à l'approche de l'Aïd, pour le transport du bétail essentiellement. Ce créneau très porteur pour les contrebandiers est à l'origine de la pénurie de viande rouge et de l'augmentation du prix des moutons . C'est la raison pour laquelle le gouvernement s'est trouvé obligé d'importer 100.000 têtes de la Roumanie. C'est, justement, la voie maritime qui est maintenant pointée du doigt. Des témoins oculaires parmi les marins-pêcheurs affirment avoir vu des bateaux transportant des moutons vers les côtes libyennes. Dans ce même contexte, sous le couvert de l'anonymat, un passeur du Sud dit avoir reçu la proposition d'un commerçant libyen qui a besoin de 5.000 moutons à 500 D la tête, mais qu'il ne peut lui procurer cette commande. Le problème de la contrebande et des pots-de-vin reste toujours posé. Espérons que la commission qui se rendra, mercredi prochain, au poste frontalier de Ras Jédir, pour prendre connaissance de la réalité des choses sur les lieux et écouter les commentaires et les propositions des douaniers, des transitaires, des agents de l'ordre, des fonctionnaires et autres représentants de toutes les couches sociales, étudiera bien la question et essayera de trouver des solutions susceptibles de changer la donne, dans le bon sens, à l'avenir. Marche pacifique à Tataouine Les diplômés du supérieur et ceux qui se sont joints à eux ont sillonné pacifiquement les artères de la ville de Tataouine hier matin. Ils protestent contre la tenue de la réunion ministérielle réservée à leur gouvernorat dans la capitale, au lieu du Sud. Cette réunion aura lieu, effectivement, aujourd'hui, à Tunis. «A priori, tout est prêt. Les dernières retouches sont confiées à M. Ali Farès qui mène, à l'heure actuelle, des négociations avec les représentants de l'association des diplômés chômeurs. Espérons que tout rentrera dans l'ordre», souligne M. Mourad Achour, gouverneur de Tataouine. Simultanément avec cette marche pacifique, des jeunes sans emploi de la ville de Remada ont bloqué la route qui mène vers les champs pétrolifères, au niveau de la localité de Kambout, et ont confisqué six voitures appartenant à des sociétés qui exercent à El-Borma. Ces jeunes sont là, depuis trois jours, nous dit-on, et revendiquent leur droit au travail dans les champs de pétrole de la région.