Les négociations entamées entre les autorités libyennes et tunisiennes, depuis mardi, à propos de la réouverture du poste frontalier de Ras Jédir, n'ont pas encore abouti. Les passagers sont toujours refoulés du côté libyen, sauf pour ceux qui veulent rentrer dans leur pays et les ambulances. Quatre journées déjà et la situation est en stand-by. La tension monte parfois, mais des deux côtés, on garde l'espoir de voir le rétablissement de la circulation dans les deux sens, dans les plus brefs délais, avons-nous appris sur place. Entre-temps, le deuxième poste frontalier du sud Wazen-Dhéhiba qui se trouve à 205 km au sud-ouest de Ras Jédir est pris d'assaut par les voyageurs, dans les deux sens. Et, par précaution ainsi que pour renforcer le contrôle, les autorités tunisiennes utilisent actuellement des avions en renfort. Ils survolent la zone et longent la frontière pour empêcher les passeurs et les contrebandiers d'emprunter les pistes sahariennes. Toutefois, si la décision prise par les autorités libyennes (ou conjointement) concernant la régularisation de la situation de tout véhicule qui entre en Libye est mal accueillie par les commerçants qui ont riposté en agressant des gens et en saccageant des voitures, elle pourrait, en même temps, avoir un effet boomerang contraire et bénéfique pour d'autres. Effectivement, il faut avouer que la majorité des véhicules qui font le va-et-vient entre les deux pays ne sont pas en règle, malheureusement. Un laisser-faire qui est devenu presque normal. Le centre des visites techniques de Médenine qui est toujours vide, ne dira pas le contraire. Sur les 35 km qui séparent Ben Guerdane de Ras Jédir, on n'a jamais vu d'agents de police de la circulation. Quelques véhicules utilisés par les contrebandiers sont en mauvais état et roulent sans lumière la nuit pour ne pas être repérés par les gardes-frontières... Tout cela fait que le bilan des accidents de la route est vraiment préoccupant au Sud-Est puisque le gouvernorat de Médenine occupe la deuxième place, selon l'Observatoire national de la sécurité routière. Espérons que tout le monde en tirera les conséquences pour que le poste reprenne son trafic de tous les jours, dans la paix et la sécurité.