C'est sa grande famille composée de ses proches, ses compagnons de route mais aussi de sympathisants qui l'ont connu de près qui s'est réunie, samedi àTunis, pour rendre hommage à Mohamed Harmel, militant de gauche et fondateur du journal «Attariq Al Jadid», une année après sa mort le 18 septembre 2011. Ahmed Mestiri, Foued Mbazaâ, Mohamed Kilani, Ahmed Brahim et un grand nombre de personnalités de différentes sensibilités politiques et idéologiques ont pris part à la cérémonie. Une occasion, nous dira Ahmed Brahim, pour rappeler le parcours exceptionnel d'un militant qui a, incontestablement, marqué ceux qui l'ont côtoyé. Tous sont unanimes sur les qualités humaines exceptionelles du défunt, sa capacité à vaincre les divergences, sa réceptivité, son ouverture et sa disponibilité. De lui on a dit que c'est l'une des figures de proue du mouvement progressiste tunisien et l'un des défenseurs convaincus d'une démocratie consensuelle. Né en 1929, Mohamed Harmel s'est, très jeune, engagé au sein du Parti communiste tunisien (PCT). Il s'est toujours défendu d'avoir été un destourien, il a, en effet, commencé à militer dans le Mouvement national sans adhérer à aucun parti. C'est après la lecture de Marx qu'il adhère, en 1948, au parti communiste. En 1951, à l'occasion du 4ème congès PCT, il est élu membre du comité central du parti. En 1956, il sera élu membre du bureau politique et du secrétariat Après l'indépendance , il se retrouve d'emblée dans l'opposition, car n'appartnant pas au néodestour. Une position qui lui vaudra, notamment, d'être arrêté en 1963. le PCT, sera interdit la même année et l'interdiction ne sera levée qu'en 1981. Mohamed Harmel élu, lors du 8ème congrès du PCT, premier secrétaire du parti, fondera la même année, «Attariq Al Jadid» organe du PCT. En 1993, le PCT est renommé mouvement Ettajdid et Harmel est élu député en 1994 et en 1999. Prenant la parole en marge de la cérémonie d'hommage, Mohamed Ali Halouani, docteur en philosophie, ancien doyen de la faculté de Sfax et ancien membre du mouvement Ettajdid, rappelle que Harmel était un homme de dialogue qui veillait à consacrer l'union et à rapprocher les points de vue. Le parcours de Harmel retera, intimement, lié à l'histoire du PCT et de la gauche de la Tunisie qui peine aujourd'hui à trouver une place qui lui revient de droit.