Trois de ses principaux lieutenants mis hors d'état de nuire. Les recherches et les interrogatoires intensifiés... sur insistance des Américains Un juge d'instruction au tribunal de Tunis a ordonné, avant-hier, la détention du dénommé Slim Gantri, alias Abou Ayoub, connu pour être l'un des principaux lieutenants du «number one» des salafistes tunisiens Abou Iyadh. En parallèle, les séances des interrogatoires se sont intensifiées avec d'autres faucons du mouvement dont un certain Hassen Brik, soupçonné, lui aussi, d'être impliqué dans l'attaque de l'ambassade US, et qui a été arrêté récemment dans son QG de Jendouba, en compagnie de ses proches collaborateurs. Pas moins de 12 activistes du mouvement sont désormais hors d'état de nuire. Mais est-ce suffisant ? Bien sûr que non, quand on sait que la liste des jihadistes recherchés reste longue, selon des sources proches de l'enquête qui demeurent toutefois persuadées que «cette liste ira en se rétrécissant, grâce aux gros efforts déployés en matière d'investigations et de recoupements, suite à l'arrestation de quelque 94 accusés». L'Oncle Sam de la partie «Plus concrètement, il faut se rendre à l'évidence, affirment plusieurs sources policières, que si la lutte contre les salafistes a gagné, ces jours-ci, en robustesse et en agressivité, c'est sans doute sur insistance des Américains qui tiennent, au plus haut niveau de leur hiérarchie politique, à voir le voile se lever sur les circonstances réelles de l'assaut lancé contre leur ambassade, tout en exigeant l'identification, l'arrestation et le jugement des auteurs de cette attaque». Il est donc incontestable que, depuis ce 14 septembre de triste mémoire, «l'Oncle Sam» voit rouge et perd patience. Au point de se mêler à l'enquête menée actuellement par les services concernés du ministère de l'Intérieur, en fournissant à ces derniers de précieux renseignements (séquences filmées...) sur les incidents survenus, ce jour-là, devant et à l'intérieur de l'ambassade et de l'école américaines, faisant notamment état de la présence de pas moins de 700 assaillants dont 90% courent toujours ! C'est justement autour de ceux-ci que les recherches ont, depuis, redoublé d'intensité, particulièrement autour des mosquées et lors de la prière du vendredi, ainsi que dans les quartiers populaires, terrain de prédilection des salafistes. Reste à dire que la détermination avec laquelle les Américains exigent des résultats dans les plus brefs délais a fait dire à un expert en matière de renseignements qu'«il ne manque plus que de voir les agents du célèbre et puissant FBI s'amener en Tunisie pour apporter le plus au déroulement de l'enquête». Sur le qui-vive De toute façon, cette enquête est, semble-t-il, entre de bonnes mains, non seulement au vu des progrès réalisés dans le domaine des investigations, mais aussi et surtout parce que ce dossier sensible ne cesse de bénéficier d'un suivi de tous les instants de la part du ministère de l'Intérieur. Pourvu que nos amis américains ne soient pas déçus...