Intensification des opérations «chasse à l'homme» en vue de capturer le caïd des salafistes. Et de couper l'herbe sous les pieds de ses fidèles qui auraient juré de le venger Le «number one» des salafistes tunisiens, le désormais tristement célèbre Abou Iyadh, est-il devenu l'homme le plus recherché en Tunisie ? «Oui» soutiennent plus d'un expert en matière de criminalité. «Sans aucun doute» affirment à leur tour des experts en matière de renseignements qui imputent cela à «l'extraordinaire influence qu'exerce cet homme su ses troupes» et à «la vocation sanguinaire de son mouvement jihadiste fortement inspiré des méthodes dures d'Al Qaïda». Et c'est vrai. D'autant plus vrai que Abou Iyadh, 45 ans, en a donné la preuve, ces jours-ci, avec l'assaut de l'ambassade US et discours houleux à la mosquée El Fath à l'appui. A la manière de Oussama Ben Laden Depuis ces deux sorties fulgurantes et ravageuses, Abou Iyadh est dans le collimateur de la police. Son fichier et son portrait sont désormais aux mains de la direction des services spéciaux dépendant du ministère de l'Intérieur. Là où des instructions ont été données pour intensifier les recherches en vue de son arrestation. Aux dernières nouvelles, les différentes unités des forces de sécurité intérieure sont sur le qui-vive, recueillant le maximum d'informations pouvant conduire à sa capture. Et, à voir avec quelle détermination est actuellement gérée cette affaire, il ne reste plus qu'à voir nos services de renseignements adopter le style cher à la CIA et au FBI, en réservant un... joli pactole à celui qui aura la tête de Abou Iyadh ! En attendant, il est important de constater que cet homme se débrouille pas mal, en ce moment, pour brouiller les pistes et dérouter ses poursuivants. La façon diabolique avec laquelle il a brûlé la politesse des policiers en couvrant sa fuite de la mosquée El Fath prouve assurément que ce jihadiste, loin d'être un... imbécile, sait protéger ses arrières et garder sa cachette secrète. D'ailleurs, on ignore, jusqu'à présent tout sur celle-ci, les opérations «chasse à l'homme» lancées contre lui dans plusieurs quartiers populaires du Grand-Tunis s'étant avérées improductives. Pour certains Nahdhaouis, «il est prêt à opter pour tous les tours de renard qu'on peut imaginer pour éviter d'être identifié. Quitte à endosser un hijab, ou à mettre un niqab. Quitte aussi à passer la nuit entre trois domiciles différents situés dans trois gouvernorats différents». N'a-t-il pas, il y a deux jours, défié le ministre de l'Intérieur en personne, en lui larguant cette bombe: «Si vous êtes capable de m'arrêter, prouvez-le. Mais, déchantez, car vous n'y parviendrez jamais». Tant dans sa cachette, pour le moment introuvable que dans ses déclarations fracassantes, Abou Iyadh rappelle «impeccablement» son père spirituel Oussama Ben Laden qui avait longtemps mené la vie dure aux Américains et à l'Occident avant d'être abattu. Le disciple connaîtra-t-il le même sort que son maître ?