Plusieurs magistrats ont observé, hier, au siège de l'Association des magistrats tunisiens (AMT) un sit-in en signe de réaction contre le mouvement opéré dans le corps des magistrats, au titre de l'année 2012. La vice-présidente de l'AMT, Raoudha Grafi, a qualifié le dernier mouvement des magistrats d'«illégitime», dès lors qu'il a été décidé de manière «unilatérale», soulignant que ces pratiques rappellent celles adoptées du temps du président déchu. Elle a, en outre, indiqué à l'Agence TAP que le pouvoir judiciaire n'a pas tenu ses promesses jusqu'à présent, dont notamment celles relatives à la création d'une instance provisoire de la justice judiciaire et à la mise en place de réformes pour garantir l'indépendance de la magistrature, ce qui a conduit à «la dégradation» de la situation du secteur en Tunisie, a-t-elle précisé. De son côté, M. Ahmed Rahmouni, président de l'Observatoire tunisien des magistrats, a lancé un appel en faveur du soutien de ce mouvement de protestation contre «les pratiques unilatérales» du ministère de la Justice, relevant l'impératif d'une volonté politique qui reconnaît l'importance de l'indépendance de la magistrature. Les sit-inneurs ont signé un document intitulé «Coalition pour la libération de la magistrature», en tant qu'initiative traduisant l'insatisfaction de plusieurs magistrats de la situation dérisoire et de la mainmise sur le secteur, a affirmé Abdelfattah Khorchani, coordinateur général de cette coalition.