En plein centre-ville, s'installe l'Ecole préparatoire des académies militaires de Sousse (Epam). Une institution d'enseignement supérieur ayant, effectivement, ouvert ses portes en septembre 1992, soit huit mois après la promulgation de la loi portant sa création. Pas comme les autres, à plus d'un titre, l'Epam offre, en effet, à ses élèves officiers une formation de base à double vocation militaire et universitaire. Une mission à la hauteur des demandes des forces armées en ressources humaines de haute compétence. Une véritable formation à la carte très poussée. Ouverte à tous les jeunes bacheliers, toutes spécialités confondues, cette école assure un enseignement de deux ans couronnés par un diplôme du premier cycle obtenu dans l'une des filières suivantes: maths sup/maths spé (c'est-à-dire mathématiques supérieures et spéciales), préparatoire ou licence de base en physique-chimie, ainsi que licence de base en droit public. A chacun son profil le mieux correspondant pour mener à bien son orientation universitaire. Un programme conforme aux normes Tout comme le reste des établissements de l'enseignement supérieur, l'Epam présente un programme pédagogique conforme aux normes en vigueur. Des cours, exercices, examens, travaux pratiques et un système de contrôle et d'évaluation continu, tout est bien agencé dans un calendrier horaire bien déterminé, réparti à toutes les spécialités enseignées. 75 % des efforts sont, ainsi, voués à l'enseignement universitaire. N'empêche, la formation militaire de base semble être, elle aussi, exigeante. Elle s'impose en tant que complément incontournable pour favoriser une certaine préparation physico- morale à laquelle s'ajoutent un ensemble de connaissances militaires indispensables. C'est là un savoir- faire qui ne manque certainement pas de faire acquérir à l'élève officier les arts du combat individuel. Impérative pour toutes les spécialités, cette formation est parallèlement dispensée en belle alternance avec celle universitaire. A raison de six semaines bloquées au début de l'année avec deux autres au cours de la deuxième année, ce rythme de formation ne devrait jamais s'arrêter. Car, une telle formation de base commune est jugée pratique pour diffuser auprès des élèves le sens du patriotisme, de la discipline et de l'engagement. D'autant plus qu'elle vient peaufiner les conditions physiques et renforcer le sens de l'auto-protection. Un cursus de très haut niveau Deux ans après, les élèves officiers auront, ainsi, toutes les possibilités de s'orienter vers l'une des académies relevant de l'armée nationale pour pouvoir poursuivre leur cursus universitaire au niveau du deuxième cycle. Ce dernier comprend trois ans d'études. Qu'il s'agisse des académies militaires, marines ou école de l'aviation, la phase de l'orientation se déroule en fonction des besoins de l'armée, de la moyenne universitaire et suivant le choix de l'élève officier. Autant des critères régissant la totalité des spécialités en question, sauf la filière maths sup/maths spé dont l'orientation est tributaire de la réussite aux concours d'accès à l'une des académies et écoles étrangères. Pour ceux diplômés en prépa physique-chimie à l'Epam, ils peuvent continuer leur deuxième cycle dans l'ingéniorat spécialisé au sein de l'une des trois académies de l'armée précitées pour décrocher enfin un diplôme national d'ingénieur, soit l'équivalent en termes militaires d'un lieutenant-major. En ce qui concerne la licence de base en physique-chimie ou en droit public, elle s'inscrit dans le cadre du système LMD dont l'entrée en vigueur a eu lieu en 2008. Les diplômés en la matière peuvent, ainsi, s'inscrire en deuxième cycle dans la licence de base en études spécialisées qui sont enseignées uniquement dans l'académie militaire. Ces trois ans seront sanctionnés d'une licence ou d'un master lieutenant- major. Un cursus de très haut niveau qui pourrait même aboutir jusqu'au doctorat. Il est de même possible de participer aux différents concours organisés annuellement à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Des perspectives prometteuses C'est là un véritable parcours sélectif et compétitif où il n'y a pas quasiment droit à l'échec, si l'on peut vraiment passer à des paliers supérieurs. En fait, pour s'attribuer une place optimale sur l'échelle de promotion professionnelle, l'élève officier se doit de s'armer de tous les atouts du savoir et du savoir-faire. Et les perspectives de formation demeurent encore prometteuses. L'arrivée à l'institut de la Défense nationale, situé à Bortal hayder à La Manouba, comme étant un stade des plus avancés, relève d'un parcours du combattant. Il faut, tout d'abord, grimper les grades et les galons en partant des officiers subalternes pour intégrer ensuite l'Ecole d'Etat Major, puis l'Ecole Supérieure de Guerre. Ainsi, l'Epam constitue-t-elle l'école de l'élite, à plus d'une raison. Car, celui qui ne fait preuve absolument pas des compétences requises, doit changer d'orientation universitaire et rejoindre les autres établissements de l'enseignement supérieur. Comment accéder à l'Epam? L'Epam de Sousse recrute chaque année des jeunes bacheliers afin de poursuivre un cursus universitaire avec une initiation aux sciences. D'autant plus que l'école assure une formation de base au niveau du premier cycle destinée essentiellement aux officiers, en réponse surtout à la demande de ministère de la Défense nationale et ceux de la Justice et des Droits de l'Homme et de l'Intérieur et du Développement local. Ainsi, les candidats désireux y accéder doivent remplir, dans un premier temps, les conditions suivantes: - Etre titulaire du baccalauréat, l'année de sa candidature - Avoir la nationalité tunisienne - Etre célibataire et âgé entre 18 et 23 ans - Avoir une moyenne supérieure ou égale à 10/20 en éducation physique. Une fois admis, le candidat doit, en second lieu, passer une visite médicale et subir des tests psycho- sportifs.