Les constituants Slim Ben Abdessalem, Selma Mabrouk, Fatma Gharbi et Ali Ben Chérifa ont annoncé, hier après-midi, leur démission du Forum démocratique pour le travail et les libertés (Fdtl) «Ettakatol» et du groupe parlementaire du parti, au sein de l'Assemblée nationale constituante (ANC). Lors d'une conférence de presse organisée dans l'une des salles de l'ANC, les constituants ont expliqué leur démission par le suivisme de leur ancien parti vis-à-vis du mouvement Ennahdha et par le déficit démocratique en son sein. Les quatre constituants ont affirmé qu'ils poursuivront leur action pour «une constitution qui consacre la démocratie, les droits de l'Homme et la justice transitionnelle», en plus de leur engagement dans l'unification des forces sociales démocrates pour une alternative politique. Ils ont, toutefois, déclaré ne pas avoir l'intention d'adhérer à un quelconque autre parti, ni n'avoir de contacts avec le mouvement «Nida Tounès» de Béji Caïd Essebsi, affirmant qu'ils continueront à siéger à l'ANC en tant qu'indépendants. Ils ont critiqué, dans un communiqué commun, le retard enregistré dans la réforme de l'appareil sécuritaire, qui a conduit le pays, selon eux, à «un état d'instabilité nuisible à son image à l'intérieur comme à l'extérieur». Aussi les constituants démissionnaires ont-ils dénoncé des nominations «partisanes» dans les hautes fonctions administratives, en plus des tentatives du gouvernement de juguler les médias publics. Ils ont d'autre part critiqué le retard enregistré dans la mise en place de la Haute instance indépendante de la magistrature et l'absence d'une volonté sincère du gouvernement d'élaborer un projet de justice transitionnelle, outre le laxisme dans le jugement des symboles de la corruption de l'ancien régime. Le président du groupe d'Ettakatol au sein de l'ANC, Mouldi Riahi, a regretté, pour sa part, la démission de ces constituants pour qui «il a de l'estime», mais «qui ont jeté l'éponge au milieu de la bataille». Des contacts ont été établis avec des constituants indépendants pour renforcer le groupe d'Ettakatol, a indiqué M. Riahi, n'excluant pas l'hypothèse que des ministres rejoignent le groupe du parti après leur démission du gouvernement. Le groupe d'Ettakatol au sein de l'ANC comptait avant ces démissions 17 membres dont quatre ministres.