Les 2es Rencontres France-Méditerranée, à l'occasion de la 21e édition du Sommet de l'élevage, tenues à Clermont-Ferrand, se sont déroulées plutôt sur fond d'optimisme, bien que mesuré. C'est que les échanges avec cette rive, notamment avec les pays maghrébins, et qui étaient toujours qualifiés de trop timides, commencent à émettre « des signes encourageants », grâce surtout, comme le souligne le représentant de l'Institut français de l'élevage, «à cette volonté de faciliter les contraintes de chacun». Une volonté qui a eu pour mérite de booster la demande maghrébine qui, depuis 2009, connaît une évolution, que l'on pense prometteuse notamment en ce qui concerne l'Algérie et un degré moins la Tunisie. D'ailleurs, on parle d'un doublement du volume des exportations françaises vers le pourtour méditerranéen. Il faut reconnaître toutefois que le mérite de cette amélioration du niveau des échanges revient certainement au Sommet de l'élevage, qui a réussi à tisser des liens bien solides de confiance entre les deux parties. On parle déjà d'un renouveau agricole. On pense aussi que les 1ères Rencontres France-Méditerranée ont permis de repenser profondément la question des échanges entre les deux parties à la faveur de solutions concrètes, efficaces et surtout durables. Ces rencontres ont réussi justement à mettre à nu tous les maux qui empêchent une dynamisation réelle des échanges. D'où la mise en place de plans d'actions qui ont pour objectif essentiel de garantir une meilleure adaptation de l'offre française à la demande des pays sud-méditerranéens. Une demande qui repose sur des exigences bien précises: la maîtrise sanitaire, la bonne gestion des ramassages en fermes, et l'allotement bien conduit. En d'autres termes, il est question du respect du bien-être animal. Il s'agit là de s'assurer une meilleure réactivité au niveau du marché France-Méditerranée. En plus de ces éléments, on reconnaît aussi que la qualité de l'offre française a été pour beaucoup dans ce renouveau, surtout que la France est considérée comme un pays à risque maîtrisé. Justement, ce pays, et notamment ses plateaux au niveau de Clermont-Ferrand, regroupe les meilleures races du monde. D'ailleurs, selon les dernières statistiques, la France détient environ 25% des veaux européens. Soutien logistique Aujourd'hui, le souci prioritaire de la France est d'augmenter encore plus sa production et de conquérir de nouveaux marchés. Sa devise reste tout de même de produire mieux pour vendre plus. Une telle ambition, comme l'estime le président du Sommet de l'élevage, «est tout à fait légitime, car, d'ici quelques années, la population mondiale serait beaucoup plus nombreuse, et il faut donc trouver le moyen de satisfaire la demande supplémentaire». Egalement, soutient-il, «on sera dans un contexte d'augmentation de la consommation de la viande bovine de 20% sur les dix prochaines années, et il faut donc adapter la production. Autrement, il faut être beaucoup plus compétitif». Pour relever un tel pari, il est nécessaire de disposer d'un environnement beaucoup plus incitatif avec l'implication totale de l'Etat, d'améliorer les génétiques, de développer les races modernes, d'élargir les superficies consacrées aux plantations pastorales, et de multiplier les centres d'engraissement. Il est nécessaire également de créer des complexes d'abattage modernes, d'acquérir des équipements spécialisés d'élevage et de lancer des pépinières de génisses. En parallèle, il est nécessaire de dynamiser encore plus les volets logistique et technique, à travers surtout le développement d'un schéma avec les pays méditerranéens, la garantie d'une meilleure implication des sociétés de services, le transport maritime, notamment, et de mobiliser des structures d'accompagnement technique. C'est seulement ainsi qu'on peut réellement prétendre à une politique d'échange efficace et durable.