Le Sommet de l'élevage, tenu récemment à Clermont Ferrand, est l'un des principaux salons internationaux spécialisés dans les productions animales. Situé au cœur du Massif Central, dans la plus grande région européenne de l'élevage allaitant, le Sommet est un carrefour d'affaires qui accorde une place prépondérante aux présentations animales. Son objectif : valoriser les races à viande, notamment vers l'exportation. D'ailleurs, 20 ans après, le sommet de l'élevage s'est fixé de nouvelles exigences et de nouveaux défis. D'ailleurs, pour la première fois de son histoire, le Sommet de l'élevage franchit la barre des 80.000 visiteurs. Un record absolu, se félicite Roger Blanc, président du salon. Pour lui « le développement international du Sommet a passé une étape déterminante. Nous avons un réel potentiel de valorisation de nos productions à l'export et cette année nous avons bien ressenti l'élargissement de notre impact à l'étranger avec près de 3.000 visiteurs internationaux de 62 pays, dont la plupart sont de réels acheteurs. Des contrats ont été initiés pendant les 3 jours de la manifestation et nous avons reçu, en tant qu'organisateur, des demandes pour exporter notre savoir-faire dans l'organisation de salons d'élevage à l'étranger ». Mais ce qui est encore plus important, c'est que l'ensemble des 1.250 exposants présents semble satisfait des contacts établis. Pour le monde de l'élevage (bovins lait, bovins viande et ovins) les perspectives sont plus favorables avec des prix qui se raffermissent. Les éleveurs restent toutefois attentifs à ce qui va se passer dans les mois à venir, notamment dans le cadre du G20 agricole et de la réforme de la P.A.C. (Politique Agricole Commune). En fait, le sommet est à la recherche de nouveaux débouchés qu'il espère prometteurs. Et c'est justement du côté du sud de la Méditerranée que les regards sont désormais braqués. On reconnaît, en fait, que les échanges entre la rive sud , les pays maghrébins et arabes, en particulier, et la France n'ont jamais pu atteindre des seuils très élevés, faute certainement de stratégies claires. D'ailleurs, la tenue des 1ères rencontres Elevage France-Méditerranée procède du souci de repenser profondément cette question avec l'ambition de trouver des solutions concrètes, efficaces et surtout durables. Des rencontres ont réussi à mettre à nu tous les maux qui empêchent une dynamisation réelle des échanges entre la France et les pays sud méditerranéens de connaître une véritable dynamique . Tout le monde convient justement que la France dispose d'une longue et importante expérience en matière d'exportation des bovins, destinés aussi bien à l'engraissement qu'à l'abattage. Et pourtant, sur le sud de la Méditerranée, les exportations françaises restent timides, trop même, par rapport à d'autres pays comme l'Italie ou l'Espagne. Sans parler des pays sud-américains qui accaparent eux aussi des parts importantes des exportations françaises, malgré les contraintes géographiques. Ce constat est d'autant plus préoccupant que la demande méditerranéenne est de plus en plus significative. De ce fait, on estime que les deux parties doivent absolument revoir profondément leurs plans d'action à la faveur d'une meilleure adaptation de l'offre française à la demande des pays sud-méditerranéens. Une demande qui repose sur des exigences bien précises: la maîtrise sanitaire, la bonne gestion des ramassages en fermes, et l'allotement bien conduit. En d'autres termes, il est question du respect du bien-être animal. Les participants à ces premières rencontres ont insisté d'ailleurs sur le besoin d'une meilleure réactivité au niveau du marché France-Pays méditerranéens. Cette réactivité suppose, comme le souhaitent les professionnels du sud de la Méditerranée, un meilleur rapport poids-prix, notamment au niveau des races à viande destinées à l'engraissement, pour pouvoir prétendre à un meilleur niveau de rentabilité. Il faut reconnaître toutefois que la partie française est désormais beaucoup plus sensible aux exigences des pays du sud de la Méditerranée. D'ailleurs, Philippe Amé, de l'Institut français de l'élevage, estime que les deux parties ont plus que jamais besoin de l'instauration «d'un véritable partenariat gagnant-gagnant ». Reste que pour relever un tel défi, il est nécessaire de « mieux communiquer».