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Un secteur fragile
Tourisme à Tozeur
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 10 - 2012

La région dispose d'énormes potentialités agricoles
Seules 25 % des terres sont cultivées et même bien cultivées
La ville de Tozeur accueillera au cours de la deuxième semaine du mois de novembre des délégations et des représentants de médias étrangers (de Lituanie, d'Italie et d'Allemagne) en vue de redynamiser un secteur moribond : le tourisme. Les professionnels ont, depuis longtemps, tiré la sonnette d'alarme pour attirer l'attention des autorités sur leur situation. On sait que la région connaît sa haute saison au cours de cette période. Or, les signes ne sont pas du tout encourageants vu que la baisse de la demande est notoire cette année. Les pertes subies ont obligé pas moins de sept hôtels à mettre la clef sous le paillasson sur la douzaine que compte la ville et la quarantaine que compte le gouvernorat. Le secteur n'emploierait que 2.500 permanents et n'engendrerait qu'environ 5.000 emplois indirects. D'ailleurs, la situation sociale à l'intérieur de certaines de ces unités est déplorable à tel point que l'une d'elle nous a adressé une lettre ouverte aux trois présidents. Dans cette lettre signée par le secrétaire général de la commission régionale de la défense de la révolution, les auteurs en appellent aux autorités pour faire le nécessaire et aider le propriétaire à reprendre son activité au sein de son entreprise qui emploie plusieurs personnes. Ces ouvriers sont impatients de retrouver leurs postes dans les parcs d'attraction et de l'unité hôtelière qui, selon eux, a contribué énormément à l'essor de la région.
Non au «tout tourisme»
Et justement, la région de Tozeur et particulièrement la ville ne devaient rien au tourisme avant la fin des années 80. C'est l'introduction brusque de ce phénomène au début des années 90 qui a tout bouleversé. La société a été déstabilisée et l'économie orientée auparavant vers l'autosuffisance agricole s'est vue aliénée par une nouvelle stratégie qui ne tenait compte ni de l'authenticité de la région ni de son cachet naturel. Le joug touristique a été imposé petit à petit à cette zone saharienne qui servait de zone de passage aux touristes après une virée au Sahel et dans les régions balnéaires. Jusque-là, la population de Tozeur n'avait pas été « subjuguée » par l'avènement de ce courant touristique.
Lorsque de nouvelles constructions d'hôtels ont vu le jour, le mode de vie de toute la ville a changé. L'économie traditionnelle basée sur la culture de la palmeraie a commencé à disparaître. Aujourd'hui, les jeunes ne s'intéressent plus à cette culture et l'agriculture perd du terrain chaque jour. Pourtant, personne n'ignore les atouts de cette agriculture qui se caractérise par son exploitation de trois étages : les cultures maraîchères, les fruits et les palmiers. Sur une même superficie, on peut superposer une triple production. Tozeur n'importait rien avant les années 90. Aujourd'hui, elle est obligée de tout importer des régions avoisinantes.
Autre atout dont dispose la région : les cultures sous-serres. Grâce à la géothermie, des cultures précoces sont produites et exportées hors-saison vers l'Europe. Ce qui montre que l'on peut encore rester attaché à l'agriculture et lui accorder les avantages qu'elle mérite au lieu de tomber, comme cela est malheureusement le cas, dans l'option du «tout-tourisme». Où cela a-t-il mené la région ?
Retour aux sources
Malgré les risques qui pèsent sur les ressources hydriques, l'avenir de Tozeur peut être sauvegardé. En respectant davantage les équilibres de l'écosystème et en soutenant les efforts de rationalisation de l'exploitation de l'eau, on peut assurer de nouvelles chances de développement et de plein emploi à la ville et à son environnement.
Avec plus d'un demi-million d'arbres dattiers et d'arbres fruitiers, Tozeur peut parvenir à faire vivre décemment ses 42.000 habitants. Une nouvelle stratégie de développement basée sur les ressources propres de la région est capable de répondre à ses exigences. Pour cela il est nécessaire de s'intéresser plus aux secteurs liés à l'agriculture traditionnelle (les dattes et les fruits de saison ainsi que les cultures maraîchères). Parallèlement, des efforts plus intenses seraient consentis au secteur des primeurs qui a démontré à plusieurs reprises qu'il est capable de relever tous les défis. L'exportation de ces produits est une source de devises non négligeable. Avec un soutien plus accru et une stratégie claire, il est possible de supplanter le tourisme sans nuire aux côtés écologique, social, humain et au modèle de vie du sud tunisien.
Les préjudices causés par les politiques économiques précédentes sont énormes. Actuellement, tout le monde est pris en otage parce que le secteur du tourisme est en panne et que les opérateurs sont en faillite ou en voie de l'être. L'Etat est incapable de réagir immédiatement pour des raisons objectives et politiques. De plus les priorités sont ailleurs. Si de vraies politiques agricoles et d'incitation avaient été entreprises on n'en serait pas là. Tozeur ne peut vivre sans ses ressources. Qu'on regarde un peu les traditions. Le palmier a tout donné aux habitants : du simple chapeau, au lit en passant par la chaise, les poutres pour soutenir les toits etc... L'ingéniosité des habitants du désert n'avait pas de limites. Avec l'introduction en force du tourisme, on a obligé le Touzeurois à devenir un consommateur de produits étrangers ou en main-d'œuvre à tout faire sauf produire.
Le désarroi des gens du secteur du tourisme est compréhensible. Il est de notre devoir de les soutenir parce qu'on ne peut pas les abandonner à leur sort. Il y va de l'économie de toute une région et du pain de quelques milliers de familles. Mais on doit retenir la leçon : arrêtons de nous lancer tête baissée dans une économie qui a montré ses limites. Tozeur, aujourd'hui, a plus besoin d'investissements dans des domaines productifs et appartenant au patrimoine. Le tourisme doit occuper juste la place qui lui revient sans plus. On estime que la région de Tozeur dispose de grandes potentialités et que seules 25 % des terres sont cultivées et même bien cultivées. Malgré le fait que de nombreux palmiers meurent faute d'entretien et à cause de la sécheresse, la plantation réussie de nouvelles exploitations est le signe qu'on peut avancer dans le bon sens. De nombreux diplômés au chômage sont prêts à assumer la gestion de lots que l'on pourrait leur aménager.
C'est mieux que ces projets qui permettent l'invasion des palmeraies par ces «campings» (cafés soi-disant familiaux en pleine forêt). Les dégâts causés au cadre naturel et à l'environnement dans son ensemble sont considérables. La surexploitation, des ressources en eau ne peut plus se poursuivre, notamment en l'absence de politique environnementale claire. Tous les abus commis jusqu'à maintenant ne doivent plus se renouveler. Tout nouveau projet doit avoir pour objectif l'essor de la région et l'amélioration du cadre de vie de ses habitants. Avec une ligne rouge à ne pas franchir: le respect total de toutes les exigences sociales, culturelles, écologiques et économiques de la région.


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