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Revitaliser la Corbeille
Développement durable - Nefta
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 03 - 2011

Les promoteurs de Dar Hi se sont associés pour le meilleur : intégrer leur hôtel de charme dans une démarche écologique et durable . La Révolution donne un nouveau souffle à leur projet de Palm Lab : un laboratoire d'idées pour trouver de nouvelles applications au palmier, ressusciter la culture à trois étages dans la magnifique Corbeille de Nefta et impliquer les touristes dans le développement de la palmeraie.
Ouvert à la fin de l'année 2010, avec les premiers rugissements de la Révolution tunisienne, le Dar Hi est un hôtel de charme hypercontemporain de dix sept chambres conçu par la célèbre designer Matali Crasset (consacrée meilleure designer de France en 2006). Rappelant de loin dans ses volumes extérieurs les citadelles anciennes, il a été construit sur les hauteurs de la Corbeille, à Ras El Aïn, en plein cœur d'un quartier défavorisé de la ville de Nefta. Les deux promoteurs de ce projet s'appellent Ali Patrick Elouarghi et Philippe Chapelet. Le premier est français d'origine tunisienne et le second est 100% français. Ils se sont associés pour le meilleur. Bâtir des hôtels à Nice, à Paris et à Nefta comme personne n'en fait : décalés, hypercolorés, ludiques, servant une cuisine bio.
Dans le cas de la ville du sud tunisien, le trio formé par Ali Patrick, Philippe et Matali a voulu, par amour de la région, aller plus loin en s'intégrant, dès le début du projet Dar Hi en 2006, dans une démarche écologique et de développement durable. Ils a ainsi cherché à créer une association, le Palm Lab, fonctionnant comme un laboratoire d'idées et d'expériences pour trouver des applications contemporaines au bois de palmier et autres produits locaux dans différents secteurs : architecture, art culinaire, mobilier, objets du quotidien…
La Révolution : nouveaux espoirs de développement pour le Palm Lab
Le climat de méfiance et les logiques d'intérêt individuel et à court terme régnant avant la Révolution, le projet du Palm Lab n'a pu être concrétisé que par l'acquisition, la réhabilitation et la plantation de deux parcelles abandonnées dans la Corbeille. Le nouveau contexte politique tunisien remet le Palm Lab sur le tapis ainsi que le rêve de Patrick Ali : «Dar Hi est plus qu'un hôtel. Nous voulons en faire une locomotive. Il s'agit d'un prétexte pour investir dans l'avenir de Nefta. Nous aimerions travailler en synergie avec les agriculteurs et les diverses autres tranches de la population locale ainsi qu'avec des experts et des associations de tous bords pour faire de cet écosystème oasien fragile une source de développement pour la région».
Pour tenter de contribuer activement à la dynamisation de l'oasis de la Corbeille, les propriétaires de l'hôtel ont organisé du 3 au 6 mars dernier une table ronde sur l'avenir de cette magnifique palmeraie du Djerid tunisien riche de 400.000 pieds d'arbres altiers, qui a réuni un représentant du Club Unesco de Nefta, Mohamed Nasr, l'architecte de Dar Hi, Benjamin Bellegy, attaché auprès du consulat de la Principauté de Monaco, des experts dans l'histoire de la région, la culture et le développement durable.
Bon point : les promoteurs de Dar Hi ont d'ores et déjà convaincu le ministre du Tourisme de débloquer 400.000 dinars pour rénover les habitations en bordure de Ras El Aïn, nettoyer certains versants des ordures et les renforcer par des ouvrages en gabions. Les travaux sont en cours.
Benjamin Bellegy, représentant de la coopération monégasque, dont la mission a consisté dans l'aménagement ces quatre dernières années d'un sentier paysager de 800 mètres traversant la Corbeille, un projet mariant tourisme intelligent et développement agricole (voir encadré) et qui connaît, à défaut de relais sérieux sur place, des blocages depuis quelque temps, croit beaucoup dans la volonté du groupe de Dar Hi de redonner vie à un site exceptionnel.
Certains possèdent un seul palmier !
La forêt de Ras El Aïn, s'étendant sur 16 hectares, survit difficilement depuis le tarissement de ses 105 sources. Ses deux bassins naturels, réserves pour les agriculteurs et qui faisaient, l'été, le bonheur des enfants se sont asséchés. La culture oasienne à trois étages, légumes au niveau du sol, fruits (grenadiers, figuiers, orangers…) au premier étage et dattes à l'étage supérieur semble en voie de déclin. Certaines de ses parties sont devenues des dépotoirs. Les inondations des années 90 ont accéléré l'affaissement des divers versants de la Corbeille. Plus encore : ce véritable îlot de verdure et de fraîcheur, notamment pendant une saison estivale longue et extrêmement chaude, considéré jusqu'aux années 80 comme un lieu de vie organiquement lié à la ville, est menacé par les maladies qui attaquent les variétés sensibles, l'urbanisation et la pollution et la parcellisation des terrains (500 propriétaires se partagent l'oasis dont certains possèdent un seul palmier !). Jadis abondante, l'eau est devenue rare et chère. Résultat : le revenu de l'activité agricole s'amincit de jour en jour. D'où l'abandon des parcelles familiales et l'orientation des jeunes notamment vers d'autres activités plus valorisantes comme le tourisme. Or, beaucoup d'hôtels à Nefta ont fermé leurs portes depuis quelques années. Le premier, le Sahara Palace, destination privilégiée du président Bourguiba, reste encore lié dans les mémoires des habitants à un lieu mythique.
Pour Brahim Jallabi, historien et propriétaire du Musée des civilisations arabo-berbères de Nefta, ville sainte aux trois cent cinq mosquées et marabouts, qui devait par le passé la prospérité de son commerce à sa localisation sur la route des caravanes reliant l'Afrique subsaharienne et la Méditerranée, a commencé à péricliter depuis que Tozeur a été promu en 1980 chef-lieu. Dès ce moment-là, tous les investissements ont été détournés vers le nouveau siège du gouvernorat. Nefta perdant sa notoriété de «royaume de l'eau, à ce point que l'on ne peut la visiter qu'à dos de cheval ou de mulet», comme l'écrivait dans les années 40 Emmanuel Grevin, disparaît presque des guides touristiques…
Qu'est-ce qu'être contemporain sans participer aux causes de son temps ?
Pourtant ce territoire du Djerid tunisien, qui danse et se balance toujours sur le rythme des cimes émeraudes de palmiers échevelés, des dunes mouvantes du désert tout proche et des fabuleux mirages du Chott El Jérid aux camaïeux rose et beige (le lac de sel), garde jalousement bien des atouts.
«Sa force de dépaysement est capable d'injecter ici un tourisme culturel et écologique haut de gamme et qui se démarque du tourisme de masse de Tozeur», croit Matalie Crasset.
Des passerelles entre le musée et l'oasis ont été évoquées afin de renforcer les liens entre le passé et le présent de Nefta. Le musée pouvant servir de centre d'interprétation pour la Corbeille et tout son environnement social. Les propriétaires de Dar Hi envisagent d'acquérir de nouvelles terres pour l'association afin de mettre en place des parcelles pilotes, où la culture des trois étages serait ressuscitée. De faire participer les clients du Dar Hi aux travaux agricoles en leur demandant par exemple de contribuer à l'achat de pieds de palmiers (30 dinars l'arbre), chaque touriste pourrait ainsi planter son propre palmier «pour s'ancrer dans un projet, dans une histoire», comme le souligne la designer française, et de lever des ressources et compétences complémentaires pour le projet (coopération décentralisée, fondations, experts, etc.).
L'idée d'un festival international de l'oasis de Nefta a été soutenue par l'ensemble des participants. La rencontre devrait mettre l'accent sur la spécificité de Nefta, sur sa dimension historique et spirituelle avec un festival très coloré dédié aux processions. On a proposé également de faire revivre les jeux traditionnels tel ce hockey local avec branches de palmiers, dont le Musée des civilisations arabo-berbères de Nefta présente plusieurs photos.
«Cette maison (Dar Hi) n'a pas de sens sans son implication dans l'amélioration de la vie économique ici. Il faudrait faire revivre la palmeraie, non pas sur les mêmes modèles que par le passé mais plutôt à la lumière des besoins, des conditions et des contraintes actuelles. Qu'est-ce qu'être contemporain sans participer aux grandes causes de son temps ?», affirme la star du design français.


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