Dianne Baar au piano, Saskia Roczek au violon et David Pennetzdorfer au violoncelle donnent le trio autrichien «Lichtental», invité de l'Octobre musical dans la soirée de lundi dernier. Ils viennent d'un pays où le nouvel an est toujours célébré sur des airs de musique classique. De Mozart et Beethoven à la musique moderne, l'Autriche contribue jusqu'à aujourd'hui à enrichir le patrimoine mondial de compositeurs et de musiciens de talent. «Lichtental trio », formé en 2007, est rapidement devenu l'un des plus importants groupes autrichiens, ayant remporté de prestigieux prix comme le «Gradus ad Parnassum». Des tournées dans de nombreux pays en font des ambassadeurs pour la musique qu'il affectionne le plus, puisqu'il essaie surtout, à travers ses concerts, de faire connaître les œuvres du XXe siècle, qu'on ne joue pas souvent. Le programme que ces trois musiciens ont proposé au public de l'Acropolium de Carthage peut être qualifié de rencontre entre le classique et le moderne. Mozart a ouvert le bal avec son Trio C-Dur KV 548, composé des morceaux «Allegro», «Andante cantabile» et «Allegro». «Aus der Triophantasie» de Joseph Marx (1882-1964) ou le «maître absolu de l'harmonie» comme on le surnomme, a ensuite pris la relève pour un voyage musical de plus en plus léger et agréable. Et à propos d'harmonie, l'excellent «Lichtental trio», qui a donné le meilleur de lui-même, en avait à revendre. L'espace y est certainement pour quelque chose, les artistes ayant déclaré être éblouis par sa beauté. A travers les siècles, la musique semble rajeunir, se renouveler et se découvrir de nouvelles formes et des charmes secrets, se faisant appeler moderne. Quant à la classique, elle se bonifie avec le temps, résiste à l'effet des siècles et réussit l'extraordinaire performance de continuer à séduire. N'est-ce pas un miracle que d'apprécier, aujourd'hui, une mélodie écrite il y a des centaines d'années. Mais qu'est-ce qui en fait un plaisir indémodable ? C'est sans doute sa capacité à toucher une partie de l'âme que les temps modernes n'ont pas encore «débauchée». D'ailleurs, même si ce genre de musique se modernise, on a l'impression qu'elle parle à cette même partie. Le compositeur tchèque Antonin Dvorak (1841-1904) a été le maître de la deuxième moitié du concert, meublée par son ultime et plus connu piano Trio «Dumky-Trio» Op.90, qui se compose de six mouvements : «Lento maestoso», «Poco adagio», «Andante», «Andante moderato», «Allegro» et «Lento maesto». Après cette soirée en compagnie du «Lichtental trio», on comprend pourquoi il a été choisi comme représentant artistique du programme «The new austrian sound of music» (le nouveau de la musique autrichienne), initié par le ministère des Affaires étrangères en Autriche.