La nouvelle vision en matière de développement régional et l'état d'avancement des projets publics et privés dans les régions ont été à l'ordre du jour de la conférence de presse organisée hier à Tunis par le ministère du Développement régional et de la Planification et à laquelle a participé le ministre, M. Jamel Gharbi. La nouvelle vision en matière de développement régional se fixe comme principaux objectifs de réduire les disparités régionales, tout en garantissant un développement équitable, de renforcer la compétitivité économique des régions, de créer des emplois spécifiques pour les diplômés du supérieur et d'améliorer les conditions de vie tout en réduisant le taux de pauvreté. Pour réaliser ces objectifs, le ministère a adopté une stratégie globale basée sur une méthodologie scientifique et le partenariat entre les différents intervenants. Cette méthodologie se base, notamment, sur le partenariat public-privé à l'échelle nationale, régionale et locale Par ailleurs, le ministère a opté pour une approche participative qui consacre la coopération entre la société civile, l'administration et les professionnels. Aussi, et en vue de répondre au mieux aux attentes et aux besoins des régions, des commissions régionales de développement ont été créées afin d'évaluer la situation économique et sociale des délégations, de définir une stratégie de développement et de proposer, à la lumière des priorités, des projets et des programmes pour l'année 2013. Ces commissions sont également appelées à cerner les besoins les plus urgents et à assurer le suivi des projets identifiés dans le cadre de la loi de finances 2012. Par ailleurs, et afin de garantir la distribution équitable des investissements publics, le ministère a adopté une clef de répartition qui prend en compte les indicateurs de développement et d'infrastructure et l'indice démographique. Une clef de répartition qui consacre cinq priorités, à savoir l'efficacité économique et sociale, l'équité dans la répartition, la transparence, le respect de l'harmonie globale entre les régions. Les emplois créés dans le cadre de chantiers régionaux constituent une autre question qui a été abordée en marge de la conférence. Ces emplois auraient ainsi été créés afin d'absorber la main-d'œuvre non qualifiée et issue des classes défavorisées, gardant, ainsi, un aspect conjoncturel. Au cours de l'année 2011, 58.943 ouvriers ont été recrutés dans le cadre du programme des chantiers pour un coût de 96 millions de dinars. En 2012, le nombre des ouvriers de chantier est passé à 78 235, ce qui nécessite un budget global de 293 millions de dinars, soit une enveloppe supplémentaire de 143 MD. Le programme de chantiers a généré un ensemble de problèmes dont une pénurie au niveau de la main-d'œuvre agricole et le retard dans la réalisation des projets publics, ce retard étant, principalement causé par l'indisponibilité de la main-d'œuvre nécessaire. La conférence a aussi été une occasion pour présenter l'état d'avancement de l'investissement public dans les régions. On apprend, à ce propos, que le nombre de projets en cours de réalisation a atteint, à la fin du mois d'octobre 2012, les 4.890 pour un coût de 8.346 millions de dinars dont 654 qui rencontrent des difficultés. Le taux de réalisation global des projets se situe autour de 75%, s'agissant des projets publics programmés dans le cadre de la loi de finances 2012, leur nombre s'élève à 4.315 pour un coût de 5.131 MD Les neuf premiers mois de l'année 2012 ont, en outre, connu la création de 796 projets dont le coût total est de 1.112 MD. S'agissant des projets qui connaissent des difficultés au niveau de leur réalisation et dont la majorité ont été programmés avant 2012, les entraves identifiées sont principalement dues à la résiliation de marchés suite au non-respect des entrepreneurs de leurs engagements, la lenteur des procédures foncières relatives au changement de vocation des terres agricoles et la lenteur des négociations avec les particuliers autour de la cession des terres. Entre autres facteurs qui bloquent la réalisation de ces projets, il y a la complexité des mesures administratives et techniques relatives à la conclusion des marchés et la faiblesse des ressources financières et humaines des administrations régionales chargées de la réalisation.