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Redémarrage imminent des grands projets
Entretien avec : M. Mohamed Salmane, ministre de l'Equipement
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 04 - 2012

• Une enveloppe de 700 millions de dinars a été allouée pour la réparation des glissements de terrain
• Démarrage d'un programme spécifique de 30.000 logements sociaux, notamment dans les régions intérieures du pays
• 29 dossiers de corruption au sein du ministère ont été remis à la justice
Il est incontestable qu'en Tunisie, l'infrastructure a connu auparavant un développement conséquent. La politique des grands chantiers structurants a été progressivement mise en place pour se matérialiser dans des projets à l'importance stratégique. Ports, aéroports, ponts et chaussées, routes, autoroutes, réseau ferroviaire, bâtiment et travaux publics, nombreux sont les domaines d'application de cette vision qui a, à l'évidence, boosté la croissance dans les régions de l'intérieur.
L'objectif n'est autre que d'impulser une nouvelle dynamique au secteur de l'équipement à travers de grands projets porteurs de richesse économique, d'adhésion et de cohésion sociale et de modernité.
La Tunisie post-révolution tient encore son engagement vis-à-vis de ses partenaires qui cofinancent des projets ayant toutefois la ferme intention d'assurer la reprise de la réalisation des projets en suspens dans certaines régions, où le ministère de tutelle a mesuré l'ampleur de la tâche salutaire de sauvegarde et de protection et des besoins pour faire face aux lacunes et aux défaillances qui pèsent jusqu'à aujourd'hui en cette période de transition.
Le ministère de l'Equipement a, dans ses priorités actuelles, plusieurs dossiers à examiner et une armada de projets à achever dans les délais impartis : programme d'infrastructure routière et autoroutière, de logement social, programme de protection des villes contre les inondations, secteur du BTP....
M. Mohamed Salmane, ministre de l'Equipement, artisan actif depuis des années dans la réussite de la démarche structurante en Tunisie, a bien voulu nous faire un round-up sur le programme du gouvernement provisoire pour la relance de ce secteur et ses perspectives de développement. Interview.
Quel bilan tirez-vous, monsieur le ministre, après les cent jours de travail du gouvernement ?
Nous avons exactement un peu plus de cent jours maintenant, environ 110 à 115 jours. Nous avons établi un bilan des cent premiers jours, qui représentent pour nous une période de démarrage de certains projets qui sont en instance. Un démarrage qui n'était pas à la vitesse de croisière dès le premier jour et jusqu'à présent, on ne l'a pas encore atteint. Mais on a essayé, à partir des premiers mois de l'année, de relancer au moins les grands projets d'aménagement des autoroutes qui ont un taux d'employabilité assez élevé. On a entamé également l'exécution des programmes du gouvernement qui concerne la construction et la promotion de l'habitat social.
Notre bilan touche plusieurs volets, dont les ressources humaines. On a régularisé la situation administrative de 950 agents qui étaient temporaires, ceux qui proviennent de la sous-traitance. L'autre volet porte sur le juridique et les textes réglementaires. Le ministère ne peut pas améliorer les conditions de travail et la relation entre le citoyen et l'administration et rétablir cette confiance entre les deux parties si on n'agit pas sur le côté juridique.
On a voulu en ce sens introduire de nouveaux textes juridiques qui s'adaptent à cette phase de transition. Dans ce cadre, on a proposé au gouvernement un nouveau texte juridique du Fonds national pour l'amélioration de l'habitat permettant de prouver la propriété des citoyens de leurs logements.
On a proposé également au gouvernement d'augmenter le montant du don octroyé au citoyen pour améliorer son logement, cette prime qui était plafonnée à mille dinars sera doublée pour pouvoir entamer des travaux d'entretien des logements.
Concernant les travaux, notre département a insisté sur la relance des grands projets, dont celui de l'autoroute Sfax-Gabès qui a connu pas mal d'obstacles et d'entraves pendant la révolution, empêchant toutefois les entreprises de travailler d'une manière régulière et à une cadence normale. Cela a été la priorité du ministère. Ce que nous avons fait durant les premiers cent jours, c'est de relancer ce projet qui nous offre 4 mille postes d'emploi, que nous voulons impérativement préserver.
Nous avons effectué une visite à ce projet et organisé des réunions à l'échelle du gouvernorat afin de sensibiliser les entreprises et les bailleurs de fonds, pour assurer la reprise des travaux. A cela, s'ajoute le lancement des projets d'aménagement des pistes rurales, de renforcement et d'amélioration des réseaux classés.
Côté investissements, il convient de rappeler que le budget complémentaire du ministère pour l'année 2012 représente le 1/3 du budget de l'Etat, dont la grande part est consacrée aux projets d'infrastructure et d'aménagement de pistes rurales
Vous avez identifié 14 gouvernorats pour lancer de nouveaux projets dans le cadre du budget complémentaire, est-ce vous pouvez nous donner de plus amples éclairages sur ces projets et leurs investissements conséquents ?
En tant que ministre de l'Equipement, je m'intéresse aux 24 gouvernorats. C'est vrai que certains gouvernorats de l'intérieur ont été délaissés durant de longues années. Je ne peux pas dire qu'on n'a rien fait dans ces gouvernorats, mais peut-être que les réalisations n'ont pas été à la hauteur des attentes des citoyens.
Dans notre programme et notre budget complémentaire 2012, on va essayer d'être équitable en accordant une attention particulière et une grande importance aux régions de l'intérieur, surtout en ce qui concerne l'amélioration des pistes rurales, notamment après les catastrophes naturelles qui ont dévasté le pays et causé des dégâts à l'infrastructure routière, essentiellement les pistes rurales.
C'est pour cela que notre plan de travail a été axé sur le renforcement du programme d'aménagement des pistes rurales qui a presque doublé, passant de 2.100km à 5.400km, dont 1600km concernent le renforcement des pistes qui ont été aménagés et qu'on a oublié d'entretenir et dont on ne trouve plus aujourd'hui la trace. C'est pour cela qu'on a voulu préserver ce patrimoine important, quand on sait que les pistes rurales assurent la liaison entre la production, les régions de consommation et les régions développées et la route nationale.
Cette année, la saison hivernale était extrêmement difficile (inondations, vague de neige, glissements de terrain, routes endommagées...), avez-vous préparé un plan de travail pour traiter à fond ces problèmes et concevoir des plans d'urgence et de protection pour les années à venir ?
Cette année était exceptionnelle certainement, mais sur le plan agricole, c'est une année qui s'annonce bien. En conséquence, on a eu des dégâts sur les routes. Cette année, la vague de neige était exceptionnelle, elle a duré presque 13 jours (du 4 au 16 février), où la neige tombait d'une manière continue. Cette situation nous a causé des problèmes au niveau des interventions du ministère qui a consenti des efforts considérables en mobilisant tous les moyens existants. Ceux des régions du nord-ouest et des régions avoisinantes, des entreprises publiques et privées, des ministères de la Défense, de l'Agriculture, de l'Intérieur, ont été aussi mis à la disposition des régions du nord-ouest pour évacuer la neige des routes.
Pour ce qui est des inondations qui ont touché les régions de Boussalem et Medjez El Bab, leurs conséquences étaient moins graves sur l'infrastructure qu'au niveau de l'habitat. Il y a eu des glissements de terrains au niveau des routes dont la réparation a coûté très cher. Nous avons réalisé les premiers travaux d'urgence pour rétablir la circulation, et dans d'autres endroits on n'a pas pu intervenir parce qu'il faut faire des études pour décongestionner le trafic et améliorer la sécurité minimale aux usagers. Une enveloppe de 70MD a été allouée à la réalisation de ces études, des investissements qui ne sont pas négligeables.
On a enregistré 120 points de glissements dans les routes classées et les pistes rurales, cela nécessite des efforts supplémentaires pour les réparer.
Les logements qui ont subi des dégâts ont été recensés. Leur réparation est aussi programmée. Des moyens financiers ont été mis à la disposition des familles pour qu'elles parviennent à l'entretien de leurs logements endommagés.
Au niveau de notre département, on a organisé une séance d'évaluation des interventions sur tous les plans : humain, médiatique, matériel...et des moyens et défaillances... D'ailleurs, on prévoit l'organisation, le 26 avril, d'une journée d'information où seront présentés des exposés exhaustifs sur les problèmes de glissements de terrains dans les cinq gouvernorats (Bizerte, Siliana, Béjà, Le Kef et Jendouba) et les interventions du ministère.
Par ailleurs, on a d'ores et déjà programmé l'acquisition de matériaux lourds spécifiques à la neige (chasse-neige). On va s'équiper premièrement en matériel pour pouvoir assurer des interventions rapides et faire face aux catastrophes.
Dans une interview accordée récemment à notre journal, le Chef du gouvernement M.Hamadi Jebali a annoncé que les logements sociaux constituent l'une des priorités à laquelle il attache une attention particulière au niveau de l'exécution et du suivi. Pouvez-vous monsieur le ministre nous éclairer davantage sur le contenu de ce programme spécifique de logement social, les mécanismes de son financement, son calendrier de réalisation ?
Ce programme a déjà démarré. C'est un programme qui diffère de tous les programmes classiques d'habitat basés sur deux mécanismes : le Fnah, destiné à la masse nécessiteuse, et le Foprolos aux salariés, qui n'offrent que 1.500 logements par an fournis par les promoteurs privés et publics. Le gouvernement a constaté qu'il y a de fortes demandes et un besoin réel en matière de logements, notamment dans les régions intérieures du pays, d'où la nécessité de lancer un programme spécifique de construction de 30 mille logements sociaux, qui a démarré cette année pour s'achever en 2014.
On a entamé dès le mois de janvier dernier les enquêtes foncières avec la collaboration du ministère des Domaines de l'Etat, des conseils régionaux, des municipalités et des promoteurs, et créer par là même une base de données concernant tous les terrains qui sont constructibles et non agricoles, bien situés avec des plans d'aménagement.
La deuxième enquête technique et sociale est en cours de réalisation. Elle a été confiée aux techniciens du ministère qui seront appelés à porter leur jugement sur l'état des logements rudimentaires. Une commission créée au niveau du ministère des Affaires sociales se charge de la condition sociale des familles devant bénéficier des avantages de ce programme. Nous tenons à préciser que ce programme concerne l'éradication des logements rudimentaires et la mise en place d'un parc suffisant en logements sociaux, sachant que les promoteurs ont opté ces dernières années pour la construction de l'économique et du haut standing.
Ces 30 mille logements vont être répartis entre l'éradication et le remplacement de ces «gourbis» sur place lorsque la situation foncière du terrain est claire, et d'offrir un certain nombre de logements sociaux construits sur des terrains appropriés. Ce projet englobe en outre des équipements collectifs et les commodités nécessaires.
En ce qui concerne les sources de financement, le gouvernement contribuera avec une enveloppe de 100MD comme participation de l'Etat et non pour financer la totalité du projet. D'autres sources diversifiées dont des dons provenant du tissu associatif et des promoteurs qui veulent eux-mêmes investir dans ce projet, esquissent le schéma de financement qui sera basé en outre sur les fonds classiques (Foprolos, Fnah).
C'est un plan que nous voulons souple au niveau gestion administrative, construction, des marchés... On va encourager les petites entreprises pour la construction de ces logements dans plusieurs régions et l'embauche de la main-d'œuvre.
On croit savoir que votre département compte créer un «fonds spécial» pour la contribution au financement de ce programme. Quand prévoyez-vous la mise en place de ce nouveau mécanisme ?
Ce mécanisme aura l'avantage de recevoir des dons pour tous ceux qui veulent y contribuer. C'est un fonds facile à exploiter et à gérer. On a déjà entamé les procédures de mise en place avec le ministère des Finances et on attend actuellement les premiers versements. Pour la réalisation de ce programme de logements sociaux, une structure spécifique est créée au niveau de notre département pour faciliter la démarche et certaines avec notamment l'appui du Premier ministère. Toutes ces procédures seront examinées prochainement dans le cadre d'un Conseil ministériel pour décider de certains points essentiels pour l'exécution de ce programme (la présentation de la partie don, les taux à appliquer, la transparence de la gestion...).
Dans le même contexte, les investisseurs étrangers ont exprimé leur volonté de contribuer à l'exécution des grands projets sociaux et d'infrastructure de base. Quelles sont justement les perspectives de partenariats issus des visites de certains opérateurs économiques étrangers ?
Plusieurs investisseurs ont visité notre pays après la révolution et exprimé de vive voix leur volonté de contribuer au lancement de plusieurs projets dont celui de la deuxième phase du projet d'aménagement de la cité Omar El Mokhtar à Séjoumi. C'est notre premier projet qui nécessite un démarrage imminent car le terrain existe. Il faut donc le sauver avant qu'il soit construit d'une manière anarchique. Il va offrir environ 700 logements qui seront adaptés au même standing de type social que de ceux de la première tranche. Les études techniques sont achevées en attendant de boucler les investissements.
Votre département a-t-il pris des mesures en faveur des entreprises de BTP pour les soutenir et les aider à trouver des solutions à leurs problèmes évoqués récemment avec la Fédération nationale des bâtiments et des travaux publics ?
On n'a pas de problèmes avec les entreprises de BTP, on leur demande tout simplement de mettre à niveau ce secteur qu'on veut développer. On a tenu récemment une réunion avec les responsables de la fédération et des entreprises qui ont présenté leurs réclamations liées aux perturbations enregistrées sur les chantiers en 2011 en demandant des indemnisations, des pénalités de retard.
Nous tenons à préciser que ces dossiers seront examinés au cas par cas.
D'autres axes ont été développés au cours de cette réunion, qui consistent en la création en prime d'un groupe de travail mixte (fédération et ministère de tutelle) pour réfléchir sur certains points stratégiques, tels que la sécurité sur les chantiers qui est un paramètre négligé dans notre pays, la sécurité des travaux et des visiteurs, la mise en place de ces entreprises, l'amélioration de la qualité d'exécution à travers la certification de ces entreprises et la mise en place de plans d'assurance qualité.
Monsieur le ministre, vous avez à votre actif une longue expérience dans le bureau d'études tuniso-libyen Belt. Comment, d'après vous, peut-on contribuer à la construction de la Libye et réintégrer son marché ?
Nous comptons organiser prochainement avec la Fédération nationale des bâtiments et des travaux publics, l'Utica et les professionnels du métier, une visite en Libye pour nous enquérir des perspectives de partenariat et d'investissement. Actuellement, les choses n'ont pas repris convenablement. Mais comme première étape, il faut que nos entreprises soient regroupées parce qu'elles vont se trouver en concurrence avec de grandes entreprises étrangères de différentes nationalités. Il faut créer des consortiums et entrer en force. La participation des banques tunisiennes n'est pas en reste puisqu'elles peuvent fournir des investissements lourds pour la construction de grands projets en Libye.
Bien que le démarrage des grands projets ne soit pas imminent — peut être après les prochaines élections —, nos entreprises s'y préparent, doivent y aller sur place, prospecter des marchés et négocier des conventions de partenariat.
Qu'en est-il du programme de réhabilitation des quartiers populaires dans le Grand-Tunis et dans les gouvernorats ?
Le ministère a lancé 14 projets dans 30 quartiers populaires qui sont en cours de réalisation et prévoit 10 autres qui vont démarrer dans les quartiers d'Ettadhamen, M'nihla, Fondok Jédid, Hached à Bizerte, Bhar Lazreg à La Marsa, Sidi Hassine..., projets inscrits dans le programme de l'Arru.
On a arrêté également un programme ciblant 73 quartiers dont les recensements et les constats ont été effectués durant les 100 premiers jours de notre travail. Nous avons conçu les fiches signalétiques des 73 quartiers devant être aménagés et dont la réalisation s'achèvera en 2015.
La priorité sera accordée aux quartiers des régions de l'intérieur où les opérations d'aménagement nécessiteront des investissements de l'ordre de 267MD.
Est-ce que vous pouvez nous donner un aperçu sur l'état d'avancement de l'étude sur la protection des villes des inondations dans le Grand- Tunis ? Et quels sont les projets envisagés pour la période à venir ?
Pour protéger une ville, on commence par une protection lointaine, protection des barrages, des lacs collinaires, pour ne pas laisser les eaux des précipitations arriver en ville. Cette opération est confiée au ministère de l'Agriculture. Notre département sera chargé de la protection de proximité au niveau des villes. Des travaux de protection vont démarrer cette année dans une dizaine de villes, outre le grand projet de l'Oued Medjerda qui sera concrétisé cette année par le ministère de l'Agriculture, et dont bénéficieront les régions avoisinantes : Boussalem, Medjez El Bab, Tébourba, El Batan...
Pour ce qui est de la relance des mégaprojets lancés depuis des années, est-ce que vous pouvez nous donner une idée sur leur état d'avancement ?
Les mégaprojets étaient gérés par une commission au niveau de la Présidence de la République, secondée par une deuxième commission. Le ministère de l'Equipement intervient en tant que conseiller technique pour l'approbation des plans d'aménagement des tailles (PAT).
Certains projets ont été retenus, d'autres abandonnés. Pour le projet Sama Dubaï, la convention n'a pas été signée d'une manière définitive. Ceux de Boukhatir et du port financier ont déjà redémarré.
Officiellement, ces commissions précitées ont été récréées au sein du ministère de l'Investissement et de la Coopération internationale lors d'un Conseil ministériel tenu récemment, leur donnant le droit d'approuver et de signer les conventions avec les investisseurs étrangers.
En ce qui concerne la Cité de la culture, on a bien voulu que les travaux reprennent. On a effectué une visite au chantier avec le ministre de la Culture en présence de l'entreprise qui pilote le projet, qui a été appelée à présenter un planning d'achèvement des travaux et nous tenons à ce qu'elle tienne ses engagements et qu'elle assume sa responsabilité durant la phase de garantie.
Qu'en est-il du programme des autoroutes et de son apport dans la dynamique économique et surtout sociale ?
Commençons par le projet d'aménagement de l'autoroute du sud-ouest.On est en train de construire le tronçon Sfax-Gabès (155 km), moyennant des investissements de l'ordre de 817 MD et dont l'achèvement des travaux est prévu en 2013. Il ne faut pas nier toutefois que le retard enregistré dans la réalisation du projet est dû aux problèmes fonciers et ceux des 24 passerelles restantes de l'autoroute, qui seront résolus prochainement. Il faut aussi que les entreprises se mettent au travail pour pouvoir achever le projet, parce que nous comptons d'ici cet été lancer l'appel d'offres pour le tronçon Gabès-Ras Jédir (180 km), dont le coût s'élève à mille millions de dinars.
Du côté du nord-ouest, le projet d'aménagement du tronçon Oued Zarga-Boussalem démarrera au cours du mois de mai (100 milliards). Celui reliant Boussalem et la frontière algérienne est en phase d'étude.
C'est dire que d'ici 2019, le corridor maghrébin sera achevé, et on peut aller de Tripoli à Alger par autoroute.
Une autre étude est en cours de réalisation, à savoir l'autoroute sud-ouest (350km)reliant la capitale à la région de Kairouan, Kasserine, Sidi Bouzid et Gafsa pour l'étendre plus tard à Tozeur. Ce projet aura des impacts multiples sur le plan économique et social. Il favorisera l'attraction d'investisseurs étrangers désireux de s'installer dans les régions de l'intérieur.
Dans le Grand-Tunis, le projet phare n'est autre que la rocade extérieure de Tunis X30 (80km). Ce projet de route express, dont l'étude préliminaire a été achevée, traversera les trois autoroutes, assurera la continuité de la route qui est actuellement en cours de construction et qui reliera Borj Cédria à Raoued. Actuellement, on est dans la phase d'avant-projet sommaire (APS). Un projet inscrit dans le cadre d'une approche de décongestionnement de la circulation dans la capitale, partant de Bab Saâdoun au boulevard 9-Avril pour arriver à la Kasbah. Une étude sera conçue concernant tout cet axe-là.
Pour terminer, le ministère de l'Equipement n'a pas, sous l'ancien régime, dérogé à la règle au niveau des dysfonctionnements, de la mauvaise gestion et des dépassements. Pouvez-vous nous donner de plus amples détails sur les premiers résultats de vos enquêtes et investigations ?
En ce qui concerne les dossiers de corruption qui sont au nombre de 29, ils sont entre les mains des tribunaux. On a fait nos inspections dans certaines régions et sur certains projets. C'est une opération assez délicate mais on assure tout de même le suivi de ces dossiers.


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