Au cours de la dernière conférence des gouverneurs, M. Afif Chelbi, ministre de l'Industrie, de l'Energie et des PME, a annoncé, que son département va effectuer, en partenariat avec l'Union européenne, huit études afin d'évaluer le potentiel de huit régions, en majorité de l'intérieur, en matière de création d'entreprises. Il s'agit d'enclencher une dynamique industrielle dans ces régions, à travers l'identification et la délimitation des terrains qui abriteront des zones industrielles. L'objectif national est d'aménager, à l'horizon 2009, 6.000 hectares de zones industrielles. D'après plusieurs théories et approches, la stabilité des pays et le développement des nations sont tributaires de l'épanouissement et du bien-être aussi bien de leurs citoyens que de leurs régions. Ainsi, tout essor économique, social et culturel d'une région constitue aujourd'hui une vitrine du modèle de développement global. En Tunisie, la région nécessite de plus larges responsabilités dans la définition des priorités de développement et dans la conception des programmes régionaux, tout particulièrement dans les domaines de l'emploi, de la stimulation de l'initiative privée et du renforcement du rythme de création d'entreprises, en vue de remédier aux inégalités spatiales. Selon des experts dans le domaine, le développement régional dépend de quatre volets : - Mobiliser de nouvelles ressources financières à même de consolider les budgets des conseils régionaux, conformément aux prérogatives dont ils jouissent en matière de développement, outre la création de programmes spécifiques pour inciter les cadres et les compétences à travailler dans les régions. - Diversifier la base économique et consolider la compétitivité des régions pour construire une économie régionale innovante et capable de répondre aux changements qui s'opèrent aux doubles plans intérieur et extérieur. - Œuvrer davantage à améliorer la qualité de vie dans les villes et les villages, outre la protection de l'environnement et le développement des équipements collectifs. - Renforcer le processus de développement complémentaire et solidaire dans les régions, partant des spécificités et des capacités de chaque zone, l'objectif étant de leurs garantir un développement équitable, spécialement dans les régions les moins développées.
Encourager les projets des jeunes entrepreneurs Le Centre des jeunes dirigeants d'entreprises tunisiennes (CJD) vient de lancer en collaboration avec le réseau Internet Society Tunisie un projet dont l'objectif est de présenter aux jeunes entrepreneurs les opportunités offertes via internet, telles que la croissance de la productivité, l'amélioration du revenu, favorisant ainsi la réduction de la fracture numérique entre les régions et la capitale. Ce projet vient s'ajouter aux efforts déployés dans le cadre des mercredis de l'entreprise organisés à travers les régions. Ces rendez-vous ont permis d'explorer de nouveaux projets au profit des jeunes désireux de s'installer pour leur propre compte. Le financement de plusieurs de ces projets a été approuvé, lors de ces rencontres. A titre d'exemple, dans la ville de Radès, trois projets présentés par de jeunes promoteurs ont été examinés puis approuvés par les représentants des structures de soutien. Ces projets consistent en la conception et la fabrication de puces électroniques nécessaires pour le recyclage de cartouches d'encre pour imprimantes, la fabrication de meubles d'intérieur et de bureaux et la rénovation des équipements industriels et électriques de la société tunisienne d'électricité et du gaz (STEG), dans le cadre du programme d'essaimage. Par ailleurs, dans le gouvernorat de Sousse, quatre projets relatifs à la création d'unités de fabrication de revêtement du sol à base de résine, de produits d'emballage en bois, de portes et de fenêtres en plastique et de pièces de rechange pour bateaux. Le coût global de ces projets qui devraient générer au total 26 emplois, est estimé à 674 mille 500 dinars. A Kairouan, de nouveaux projets, à savoir une huilerie à Oueslatia, d'un coût de 570 mille dinars, et des pâtisseries industrielles dont le coût est évalué à 100 mille dinars, ont été approuvé A Mahdia, plusieurs jeunes dont deux titulaires de diplômes universitaires ont exposé leurs projets relatifs, notamment au conditionnement de l'huile d'olive et à la création d'un espace de loisirs destiné aux familles. Egalement, sept nouveaux projets d'une valeur globale de 3 millions de dinars et devant créer au total 39 emplois ont été présentés dans le gouvernorat de Jendouba.
Des réalisations et des nécessités La région de Kasserine (Centre-Ouest) avait développé la culture de l'alfa (qui sert à fabriquer du papier de grande qualité), celle de Béja (Nord-Ouest) la culture de la betterave sucrière, celle de Gabès (Sud-Est) la transformation des minerais de phosphate en engrais, celle de Bizerte (Nord-Est) les activités de chantier naval, etc. Pas moins de 192 projets y ont été crées au cours de la décennie du Xème plan (2002-2006), moyennant des investissements de l'ordre de 309,5 millions de dinars, selon les statistiques de l'Agence de promotion de l'industrie (API). Par secteur, la palme d'or revient, incontestablement à l'agroalimentaire, désormais, l'activité qui attire le plus les investisseurs dans les régions de l'intérieur. Ce secteur est suivi par celui des matériaux de construction, industries diverses (imprimerie, plastique, menuiserie...), industries mécaniques, électriques et électroniques, textile, cuir et chaussures... Le développement du réseau routier et des télécommunications dans les régions côtières et intérieures du pays, a favorisé une meilleure répartition, voire un meilleur dispatching, des points francs et des IDE au profit de l'ensemble des gouvernorats. Aujourd'hui, la région du Centre-Est regroupe le plus grand nombre d'entreprises étrangères avec pas moins de 868 entreprises, principalement dans les gouvernorats de Monastir (389 entreprises), Sousse (332) et Sfax (99). La région du Grand-Tunis vient en deuxième position avec 829 entreprises étrangères, notamment la capitale Tunis (300 entreprises) et la région de Ben Arous (261). Le reste des régions du nord est : Nabeul (421) et Bizerte (220). Mention spéciale pour la zone intérieure de Zaghoaun qui abrite à elle seule 112 implantations off shore. Les régions économiques du Nord-Ouest, Centre-Ouest, Sud-Est et Sud-Ouest ont également suscité l'intérêt des investisseurs étrangers. Ces régions abritent respectivement 66, 39, 68 et 28 entreprises étrangères. Au cours du XIème plan (2007-2011), ils auront à assumer de plus grandes responsabilités en matière d'identification des priorités de développement et bénéficieront, en conséquence, de ressources financières supplémentaires et de plus incitations dont, entre autres, l'encouragement des cadres à travailler dans les régions. A elles seules, les zones économiques de l'intérieur bénéficieront d'une importante enveloppe d'investissement. Celle ci sera répartie sur le nord-ouest (2654,2 MD dont 46,5% à l'actif des privés), le centre-ouest (près de 1948 MD dont 56,5%, par les privés) et le sud (5674,4 MD dont 61,9% par le privé). Les réformes qui seront initiées au plan régional seront axées au cours du prochain quinquennat sur la dynamisation des structures d'appui dans l'objectif de promouvoir l'initiative privée. Dans cette optique, les offices de développement régional ont reçu pour mission de poursuivre la réalisation d'études économiques propres à valoriser les spécificités de chaque gouvernorat et à identifier des projets de développement viables et générateurs d'emplois. Au final, il s'agit de constituer une banque de projets dans chaque gouvernorat laquelle sera mise, dans une seconde phase, à la disposition des promoteurs.