L'exposition, à laquelle nous convie l'espace Aïn, est une belle occasion d'apprécier l'ensemble des « fêtes en couleurs» que suscitent les 21 tableaux de notre artiste peintre Habib Bida, actuellement exposés à la galerie Aïn. Cet artiste a déjà organisé, entre 1980 et 2001, plusieurs expositions personnelles et collectives en Tunisie et à l'étranger (Algérie, Maroc, Mauritanie, Libye, Emirats arabes unis, Oman, Syrie, Koweït, France, Espagne, Allemagne, Suisse, Bulgarie, Roumanie, Cuba, Inde et Qatar ). Il a également récolté plusieurs distinctions dont le 2e Prix de l'Union des artistes plasticiens tunisiens, le Prix spécial du Jury à la Biennale de Sharjah, le Grand prix de la ville de Tunis, le 2e Prix de la ville de Sfax et le Prix de l'environnement. Dès le début de sa longue aventure picturale, il s'est orienté vers la peinture abstraite, la choisissant comme moyen d'expression au gré de son inspiration, modelant ainsi son monde parallèle et laissant libre cours à son imaginaire. Chaque tableau est comme une symphonie, sauf qu'ici les rythmes deviennent formes et les harmoniques se font nuances. L'improvisation suit le geste du peintre et l'expression transmet toute son émotion. Les tableaux intitulés «Festival du rouge», «Festival du jaune», «Fêtes de signes», «Musicalité» représentent une célébration des couleurs et de toute forme d'imagination, de créativité et d'émotion. Autour de ses couleurs vives et avec sa palette aussi bien riche qu'audacieuse, Habib Bida instaure tout un climat qui révèle la force de l'instinct et la puissance de l'instant. Chez lui, «la peinture n'est pas une image, mais une machine à émouvoir», comme disait Le Corbusier. Ses œuvres sont l'interprétation d'une idée, d'une expression, d'un sentiment. C'est la concrétisation d'une imagination libre et libérée. Les couleurs, les formes et les matières prennent alors un sens nouveau pour que le spectateur ait un ressenti, une idée ou une émotion. Plage de couleurs après plage de couleurs, ligne après ligne et d'une forme à l'autre, le sujet apparaît dans l'indéfini du lieu, dans l'indépendance du temps. L'imaginaire, ciselé sur la toile et baigné dans la lumière, jouit d'une ambiance intime et poétique qui ne laisse pas indifférent. Laissons-nous, donc, envoûter par les volutes et les envolées de ces œuvres visibles jusqu'au 28 novembre sur les cimaises de la galerie Aïn.