Alexandrie, le Fort, le pont Santo Stefano, Al Montazah, quartier d'été du Roi Farouk et de sa femme, la Corniche, Hannoville, le vieux quartier Allabbane où Raya et Skina commirent au début du XIXe siècle leurs horribles crimes, le restaurant le Zéphyr en bord de mer, Borj Al Arab et le Hilton où notre équipe nationale prit ses quartiers lors de la CAN 2006, les conférences de presse pourries de Lemerre, nos nuits à écrire pour balancer tôt le matin nos papiers au journal : toutes ces images ont défilé devant mes yeux quand j'ai pris la route saharienne qui relie le Caire à Alexandrie, celle-là même que nous avions parcourue en janvier 2006 au bord d'un vieux tacot, avec au volant un chauffeur somnambule qui nous a foutu une de ces frousses... Ces images et d'autres encore de ton éternel sourire, de ta disponibilité, de ton professionnalisme, de ta tolérance et de ta gentillesse. Compagnon de voyages, collègue, ami et frère, je te salue là où tu es, dans ta souffrance et dans ton combat contre la maladie. Sache que seule la pudeur m'a empêché de venir à ton chevet et que ce pèlerinage, je l'ai fait pour toi, pour le souvenir et pour te retrouver tel que tu as été, tel que tu seras toujours. Salut Abdelmajid Ben Smaïl. Alexandrie le 5 novembre Ces quelques lignes ont été écrites le 5 novembre dernier à Alexandrie par votre serviteur et publiées dans ce même journal à l'occasion du déplacement au Caire et à Alexandrie pour y couvrir la finale aller de la Champion's League, Al Ahly-Espérance. Abdelmajid a été l'interprète parfait de tous les rôles que la vie lui a offerts : bon mari, bon père de famille, bon journaliste et surtout un homme qui avait le culte de l'amitié qu'il élevait au rang du sacré. Abdelmajid Ben Smaïl était le meilleur d'entre nous et il le restera à jamais. A sa femme, à ses enfants, à toute sa famille, à ses amis et à cette profession qu'il chérissait, à laquelle il a tant donné et qui lui a tout offert, nos condoléances les plus attristées et que Dieu accueille Abdelmajid Ben Smaïl dans Son infinie Miséricorde. Paix à son âme !