Les exposants au Carrefour d'affaires et de technologie (CAT'2012) ont montré le degré de perfectionnement atteint par l'industrie tunisienne dans plusieurs activités comme celles qui concernent l'huile d'olive, les composants électriques et mécaniques, le plastique, les matériaux de construction... Plusieurs hommes d'affaires souhaitent conclure des actions de partenariat avec des partenaires étrangers pour pouvoir améliorer la valeur ajoutée des produits et augmenter les exportations. Selon un industriel dans le secteur de l'huile d'olive, «la Tunisie a encore des capacités pour exporter notre produit qui est considéré comme l'un des meilleurs dans le monde. L'huile d'olive tunisienne doit cependant être vendue sous le label national pour mettre en valeur la qualité et habituer les consommateurs européens à cette marque. Exposée dans un salon international au Japon, l'huile d'olive tunisienne a été appréciée par de nombreux visiteurs qui ont pu la déguster». En effet, plusieurs quantités d'huile d'olive vendues en vrac sont conditionnées par des entreprises européennes — et notamment italiennes — pour être revendues au public sous un autre label. Notre interlocuteur estime, pourtant, que nombre d'industriels ont intégré la certification ISO 9002 et 14000 pour que leurs produits soient conformes aux normes nationales et internationales et garantir ainsi leur commercialisation à une large échelle. Transfert technologique et accès aux marchés Un autre industiel dans le domaine des matériaux de construction a mis en exergue le coût de production élevé qui se répercute automatiquement sur le coût de construction des logements et de l'infrastructure. Pour lui, la solution est de renforcer le partenariat avec les opérateurs étrangers, et notamment algériens, en vue d'augmenter la production et d'explorer ensemble de nouveaux marchés. L'accroissement des quantités produites permet également de réduire les prix. «Encore faut-il que les autorités publiques prennent les dispositions qui s'imposent en vue d'encourager les industriels tunisiens à se déplacer et à créer des joint-ventures entre notre pays et les partenaires intéressés». Toutefois, le secteur de l'agroalimentaire ne comprend pas uniquement l'huile d'olive qui trouve malgré tout des débouchés dans plusieurs pays du monde. Certaines activités comme celles du jus de fruits et du fromage se limitent presque au marché local avec l'exportation de petites quantités vers certains pays voisins ou européens pour certaines enterprises. Un expert dans le domaine de l'agroalimentaire explique cet état de fait «par une publicité peu agressive dans les pays potentiellement intéressés par les produits tunisiens qui n'ont rien à envier aux produits écoulés des autres pays. En plus, le travail en partenariat ou en sous-traitance ouvre la voie pour les entreprises tunisiennes au transfert technologique et à l'accès aux marchés». Autant dire que le partenariat reste une solution valable pour promouvoir le produit tunisien à condition de bien se conformer aux normes et standards internationaux. Le salon a été une occasion également pour exposer les activités des différents centres techniques comme ceux du cuir et de la chaussure, du textile et de l'habillement... Ces structures aident et accompagnent les chefs d'entreprise à promouvoir l'innovation et la création en mettant à leur disposition les outils et techniques nécessaires. Des laboratoires d'analyse sont même mobilisés pour garantir la fiabilité du produit. L'Instiut national de la normalisation et de la propriété industrielle qui dispose aussi de son stand fournit aux industriels un ensemble d'informations sur les différentes normes en vigueur afin qu'ils puissent s'y conformer. Les établissements bancaires présents au salon constituent un élément très important dans l'investissement de l'entreprise dont les dirigeants se plaignent des réticences constatées chez certains banquiers quand il s'agit de fournir des crédits. Pour se défendre, un banquier estime «que la règle de la prudence est appliquée par toutes les banques, même mondiales, pour garantir le remboursement des crédits à temps et pouvoir en donner à d'autres. Or, plusieurs hommes d'affaires, vu la conjoncture certainement, n'arrivent pas à honorer leurs engagements et demandent des réechelonnements voire de nouveaux crédits, ce qui nous met dans une situation embarrassante». Ce salon a été également une occasion pour promouvoir les régions intérieures qui disposent de capacités naturelles et des compétences dans plusieurs domaines. Ainsi, des prospectus ont été élaborés pour les régions du Sud, du Nord et du Nord-Ouest afin de montrer aux promoteurs la voie de l'investissement et les possibilités d'accompagnement par les centres d'affaires et les pépinières d'entreprises qui sont organisées en réseau et réparties à travers plusieurs régions.