Les GMS représentent seulement 18% du total des circuits de distribution en Tunisie. L'objectif est de porter à 50% la part de ces sites au cours de la période 2016-2020 «Ces projets nécessitent une enveloppe d'investissement de 900 millions de dinars et créeraient 20 mille emplois directs et indirects», estime le ministre Avec seulement deux grandes surfaces de deux enseignes internationales, la Tunisie est bien en retard en matière de circuits de distribution par rapport aux pays du Nord. Et ce n'est pas les intentions d'implantation et les demandes qui manquent sur un marché encore vierge, notamment dans plusieurs régions du pays. En effet, après le départ de ceux qui avaient la mainmise sur le secteur, qui monopolisaient ce marché, «les demandes sont de plus en plus pressantes», a fait savoir le ministre du Commerce, M. Bechir Zaâfouri, hier, à Tunis, lors d'une conférence de presse. A cette occasion le ministre a exposé les critères adoptés pour les études des dossiers, les conditions d'attribution des autorisations des hypermarchés, des centres commerciaux et des centres de vie. L'étude des dossiers est à la charge d'un comité mixte présidé par le ministère du Commerce, regroupant les ministères de l'Intérieur, des Affaires sociales, de l'Equipement, de l'Agriculture ainsi que la Banque centrale. S'agissant des critères, il a signalé que des études ont fait ressortir les besoins du pays, par région, en ces sites marchands. Donc, «le nombre des permis accordés n'excédera pas les besoins des régions», souligne le ministre. A cet effet, sur le Grand-Tunis, les sept candidats qui ont déposé leurs dossiers, ainsi que les prochaines demandes, se concurrenceraient sur les quatre permis d'hypermarchés programmés, de 7 à 10 mille m2 chacun, susceptibles de satisfaire les besoins de la capitale. Au Sahel, le ministère à reçu cinq demandes alors que les besoins s'élèvent à seulement deux grandes surfaces. A Sfax, on compte quatre candidats. Pour les régions de l'intérieur, jusqu'à nos jours, des demandes de surfaces plus petites, de 2000 à 4000 m2, sont enregistrées à Gabès, Gafsa, Sidi Bouzid et Kairouan. «Ces projets nécessitent une enveloppe d'investissement de 900 millions de dinars et créeraient 20 mille emplois directs et indirects», estime le ministre. Sur un autre plan, pour éviter les tendances monopolistiques, il précise : «Les permis seront accordés tout en préservant la dynamique du secteur». Dans cette mesure, sur le Grand-Tunis, l'on s'attend à ce que d'autres enseignes nationales et internationales soient présentes. De même, dans le traitement des dossiers, les équipes compétentes examineront, également, l'étendue des services annexes et des activités accessoires. Les dossiers seraient également tenus de respecter les standards écologiques, notamment par la qualité des constructions que par la production de l'énergie verte. Sans oublier les zones vertes et l'intégration du projet dans son environnement. Par ailleurs, pour ne pas reproduire les erreurs du passé, parmi les conditions, on prévoit la construction d'échangeurs et de routes pour relier les routes principales afin de garantir la fluidité de la circulation routière. L'étude des dossiers comporte deux étapes. A la première, le promoteur doit fournir toutes les informations relatives à la société, notamment son capital et son historique. A cet effet, le ministre relève : «Les dossiers des entreprises qui ont réalisé des projets dans les régions intérieures seront bonifiées». Aussi, le promoteur est tenu de fournir les données relatives au terrain, son aménagement ainsi que des études d'impact sur l'environnement économique et social de la grande surface. Dans une deuxième phase, le comité national évaluera l'aspect technico- économique du projet et le candidat serait avisé de la décision dans un délai de 40 jours. Une offre mieux adaptée A cette occasion, le ministre a dressé un tableau de l'état des lieux du secteur : seulement 22500 m2 de grandes surfaces à rayons multiples et 7500m2 de magasins spécialisés. Dans les régions, on ne parle que de moyennes surfaces dont la rentabilité est «fortement tributaire du rendement du rayon des boissons alcoolisées», note le ministre. En somme, les GMS représentent seulement 18% du total des circuits de distribution en Tunisie. L'objectif est de porter à 50% la part de ces sites au cours de la période 2016-2020. Actuellement, seuls les hypermarchés offrent une gamme de produits complète élargie des produits agricoles et de la pêche frais et congelés et des viandes blanches et rouges coupées. Au cours des dernières années, les supermarchés ont commencé également à élargir leurs gammes de produits notamment par l'introduction des produits agricoles et de la pêche frais (fruits, légumes et poissons). Ce qui annonce la couleur d'une accentuation de la concurrence sur ce marché du frais. Compétitivité oblige, ces opérateurs adopteront des stratégies commerciales de plus en plus agressives. Tout est au profit du client final. En plus, l'élargissement de la gamme des produits, exposés dans les GMS, vers ceux agricoles et de la pêche aura forcément des conséquences sur le circuit de distribution actuel. De nouvelles relations se tisseront entre ces nouveaux distributeurs et les producteurs agricoles. En effet, les exigences et les conditions contractuelles des GMS pousseront les producteurs à améliorer la qualité de leurs produits pour satisfaire les nouveaux besoins de ces nouveaux clients. Puisque la stratégie des GMS repose à la fois sur la qualité et sur les prix. Pour les grands producteurs et les sociétés de développement agricole, l'enjeu est double : écouler directement leurs produits sur le marché de détail et améliorer la qualité de leurs offres. Ainsi, ils seront en mesure d'approvisionner aussi bien les GMS sur le marché local que les firmes multinationales propriétaires des enseignes commerciales implantées à l'étranger, soit un apprentissage pour l'exportation.