Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le tombeur des quatre grands n'a pu venir à bout de ses concurrents pour le maintien Une équipe avertie en vaut deux. L'ASK l'a vérifié à ses dépens et le verdict est tombé comme un couperet. Son séjour en Ligue 1 n'a pas duré plus que deux saisons pour ensuite rejoindre l'étage inférieur. Pour les supporters, la pilule fut dure à avaler. Mais, finalement, est-ce vraiment une surprise? A bien y regarder, cette relégation de l'ASK, tombeur des quatre grands, revêt une certaine logique. Logique macabre, cruelle et anormale, mais logique tout de même tant les Aigles de Chaâmbi ont accumulé les bourdes au cours de la phase aller, ce qui nous renvoie sur les vraies causes qui ont poussé ce club vers le purgatoire. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, un arrêt sur image nous permet de plébisciter l'ASK parmi les meilleures équipe de la phase retour avec un solde de 19 points mais une saison dure 26 journées. Alors, l'ASK a-t-il dilapidé ses chances de maintien au cours de la phase aller ? C'est le cas pour le dire. Nous allons remonter le temps jusqu'à l'intersaison et là, empressons-nous pour dire, que l'ASK est passé à côté du sujet alors qu'il était censé tiré la leçon d'une «première» réussie dans le douleur. Notre devoir n'est pas de juger, mais plutôt de cibler les maux. En 2009-2010, l'ASK a connu deux «saisons» avec des fortunes diverses. Une préparation d'avant-saison bâclée Lorsqu'on entame la préparation quatre jours avant les «3 coups», on ne peut s'attendre à monts et merveilles. Le reste n'est qu'une suite logique. Mais, ce n'est sûrement pas l'unique mal, même si le club a traîné au cours de la phase retour les retombés d'une première phase «catastrophique». Vue sous cet angle, la relégation de l'ASK ne doit pas surprendre car, en clôturant la phase aller avec seulement 8 points, même le plus optimiste ne pouvait s'attendre à ce retour en force qui s'est avéré inutile. Face à ce marasme, certains se plaisent à faire porter le chapeau au bureau directeur, mais assume-t-il l'entière responsabilité ? Loin de là. Certes, il y est pour quelque chose sans pour autant être un bouc émissaire. Un comité directeur doit avoir les moyens pour réussir «un projet». Pour Mohamed Zaâbi, président de l'ASK depuis 1999, les moyens mis à dispositions ne pouvaient lui permettre d'aller au bout de ses intentions. Le budget le plus faible de la Ligue 1 L'ASK a le budget le plus faible parmi les clubs de la Ligue 1. Avec un million 500 mille dinars pour la saison précédente, le club a entamé la saison 2009-2010 avec un déficit de 500 mille dinars ce qui n'a pas permis aux responsables de se doter des moyens requis pour venir à bout des insuffisances de l'exercice précédent. A l'arrivée, la sentence est tombée tel un couperet. Le club de la ville des Steppes retrouvera les affres du purgatoire. Ironie du sort, les Kasserinois regagnent un palier qu'ils auraient dû rejoindre la saison passée n'eut été le sprint salvateur dans les derniers mètres. C'est dire qu'entre-temps, les leçons n'ont pas été retenues et l'ASK continue à payer le prix fort d'une gestion approximative. Cependant, cette rétrogradation peut constituer une sorte de régression féconde pourvu qu'une véritable politique de redressement soit mise en place car les potentialités à Kasserine existent bel et bien…