Aucun incident signalé lors d'une marche pacifique Aucun bus de la Société de transport de Sfax n'a circulé, hier, dans toute la région sfaxienne. Le nombre de taxis dans les rues de la ville de Sfax a été très réduit par rapport aux journées ordinaires. Un jeudi exceptionnel à Sfax marqué par la grève générale annoncée mercredi dernier par l'Union régionale du Travail. Une grève largement respectée non seulement par les travailleurs, les administrations publiques mais aussi par les commerçants. La ville a été totalement paralysée. Même les cafés ont fermé leurs portes. Les écoles, les lycées et les facultés, tous en pleine période de préparation aux examens, ont été boudés par les étudiants, les élèves, les instituteurs et les professeurs. Ils se sont donnés rendez-vous dès le matin devant le siège de l'Union régionale du travail à Sfax. Dès neuf heures du matin une assemblée générale a été organisée devant le siège de l'Ugtt à Sfax. Prenant la parole, le secrétaire général de l'Union régionale du travail à Sfax a accusé certains responsables du parti Ennahda de ne pas œuvrer à calmer les esprits notamment après l'agression des syndicalistes au siège de l'Ugtt, à Tunis. Bien au contraire, a-t-il ajouté, ces derniers n'ont pas manqué, à maintes reprises, de montrer leur hostilité à toute l'action syndicale et les symboles de l'Ugtt. Des milliers de personnes ont répondu favorablement à l'appel lancé par la commission administrative de l'Ugtt Sfax à une assemblée de travailleurs. Cette assemblée s'est vite transformée en une marche qui a parcouru les artères principale de la ville. Moment fort de cette marche : un arrêt symbolique de quelques minutes devant le siège du gouvernorat. L'absence totale de forces de sécurité, du moins celles en uniforme, semble être une tactique très efficace puisque aucun acte de violence n'a été enregistré durant toute la marche. Par ailleurs, le retrait, dès mercredi soir, des membres des ligues de protection de la révolution a largement calmé les syndicalistes et a permis d'éviter d'éventuels accrochages entre les deux parties. Ainsi, cette marche pacifique a permis à des milliers de jeunes parmi les syndicalistes, les travailleurs et les étudiants de s'exprimer librement mais aussi en toute sérénité loin de tout acte de violence ou d'atteinte aux biens publics et privés.