Nous la voulons une campagne mondiale pas comme les autres avec au bout un véritable feu d'artifice La Tunisie entamera cet après-midi à Monastir sa énième campagne mondiale avec une nouvelle ambiance, un nouvel état d'esprit, un nouveau groupe et un nouveau sélectionneur également qui a vite fait d'imposer son style : discret et efficace à la fois. Cette campagne, nous la voulons différente, parce que nous la voulons moins démagogique, moins politisée et, surtout, sportivement plus ambitieuse. Entendons-nous sur quelque chose : une qualification pour une phase finale de la Coupe du monde, la Tunisie a connu cela à quatre reprises : 1978, 1998, 2002 et 2006. La belle histoire s'est arrêtée avec la bande à Chetali (Attouga, Naïli, Témime, Tarek, Agrebi, Dhouib, Jendoubi, Akid et quelques autres), puisque nous n'avons rien réussi de bon depuis. L'objectif, c'était la qualification à une phase finale et cela s'arrêtait là. Cette fois-ci, et au moment où le sélectionneur et les joueurs attaqueront la grande aventure, nous aimerions beaucoup qu'ils se mettent en tête de se qualifier et d'aller le plus loin possible, plus tard, au Brésil. Trêve de démagogie, trêve de complexes. Marquer son territoire Pour ce faire, l'entame est importante, et il est important que cette équipe marque d'entrée son territoire et affiche ses ambitions. Grands d'Afrique ? Il faut le prouver sur le terrain car, à notre connaissance, nous n'avons été qu'une fois sur le toit de l'Afrique et nous restons sur un vieux souvenir d'une unique victoire en phase finale de Coupe du monde en 1978, en Argentine. Mais venons-en au présent. Sami Trabelsi entame la troisième, phase de son travail. Après le CHAN et la CAN, et des fortunes diverses, mais un réel espoir de renouveau, le sélectionneur s'attaque enfin aux choses sérieuses : mettre en place un groupe homogène, compétitif et capable de durer dans le temps. Ayant un peu œuvré dans l'urgence jusque-là, Sami Trabelsi sera dès à présent jugé sur les résultats, la progression de l'équipe, la justesse des choix techniques, tactiques et autres et, surtout, sur la capacité de ce groupe à vivre ensemble et à séduire. L'occasion est idéale à Monastir face à une Guinée équatoriale qui s'est révélée aux spécialistes lors de la dernière CAN. Quiétude et choix offensifs Monastir, c'est tout d'abord l'absence de cette terrible pression qui pèse sur les épaules des joueurs et du cadre technique à Radès où le public est parfois terrible. L'adversaire? Pas une foudre de guerre, mais ce qu'il faut pour que cette équipe de Tunisie aille au bout d'elle-même et de ses intentions. Les atouts? Ils sont là avec ce mélange savant de locaux et d'expatriés avec un groupe de nouveau sain, ambitieux et… talentueux. Avec l'émulation, ce même groupe devrait encore progresser et prouver, dès cet après-midi, sa valeur. Ce qui frappe le plus dans cette équipe? L'équilibre. En dépit d'une absence de marque, celle de Abdennour, cette équipe devrait «sortir son match» et s'imposer même si la défense est en état d'alerte et que Youssef Mskani ne sera pas là pour cause de blessure. Pour compenser, ce sera solide à l'entrejeu et intéressant devant où les places seront chères. Il faut avouer qu'il y a bien longtemps que nous n'avons pas vu une liste avec des joueurs à profil offensif et cela nous conforte sur les idées et la stratégie du sélectionneur national. Reste à vérifier tout cela face à la Guinée équatoriale et puis, plus tard, tout au long du parcours de cette équipe nationale. Croisons les doigts.