Le technicien français a d'abord cherché à bien se couvrir en premier lieu. Jebali lui a facilité la tâche Samedi, les «Sang et Or» ont tout fait pour déverrouiller la défense marsoise. En vain. C'est que Zied Jebali et ses camarades se sont montrés très solides en défense. Ils ont réussi à créer le surnombre grâce au jeu en bloc mobile. Face au leader, Gérard Buscher a joué la carte de la prudence. Il a plutôt cherché à défendre ses arrières et à ne pas prendre de risques. Ce qui explique pourquoi on n'a enregistré aucune occasion nette durant la période initiale. Et ce n'est qu' après plus d'une heure de jeu que les «Vert et Jaune» ont commencé à sortir de leur réserve. Et ils auraient pu être dangereux vers la fin de la rencontre s'ils avaient été plus audacieux. «Selon nos moyens» A la conférence de presse d'après-match, Gérard Buscher reconnaît avoir refusé le jeu, particulièrement durant la première mi-temps : «Nous sommes venus à Radès pour obtenir un point et gagner dans le meilleur des cas. Certes, nous avons refusé le jeu pendant la période initiale, mais on ne peut nous en vouloir pour cela. Nous avons joué selon nos moyens. L'Avenir ne peut pas se permettre de jouer le pressing dès le départ contre l'EST. J'ai visionné deux matches de notre adversaire. Je sais à quoi il faut s'attendre quand on ne leur ferme pas les issues. Tout au long de la semaine, nous avons travaillé sur ce système de jeu : défendre pendant une heure de jeu en fermant bien toutes les issues qui mènent à notre cage. Et si, au bout de soixante minutes de jeu, les Espérantistes ne marquent pas, nous commençons à sortir progressivement de notre réserve. Tactiquement, mes joueurs se sont bien appliqués. Ils ont fait preuve de courage et d'abnégation. Le football, c'est aussi l'art de bien défendre. N'empêche, si nous avons été plus ambitieux, nous aurions pu réussir un hold-up vers la fin de la partie», pense l'entraîneur marsois. La force des Marsois est d'avoir inversé les rôles en imposant leur rythme de jeu à l'Espérance. Avec les ailiers qui n'hésitent pas à apporter leur concours aux défenseurs en phase de couverture, les attaquants espérantistes se sont trouvés contre 9 joueurs dans la zone de réparation adverse. Mhirsi, Jouini et Belaïli ont beau essayer les incursions sur les côtés et les longues passes en profondeur, à chaque fois, ils ont une marge de manœuvre très réduite. Jebali dans un grand jour Si les Marsois ont pu tenir tête à leurs vis-à-vis pendant une heure de jeu, ils le doivent surtout à Zied Jebali qui a sorti un grand match. Hormis le penalty raté par Mouelhi, tiré au-dessus de la transversale, le gardien marsois a été décisif sur cinq occasions nettes durant la première mi-temps. Une période initiale durant laquelle il a empêché les attaquants adverses de prendre l'avantage alors que son équipe se contentait de défendre. A son propos, son entraîneur nous dira : «C'est un très bon gardien. Sami Trabelsi le sait aussi. Il l'a convoqué quelquefois en sélection pour qu'il sache ce qu'est une équipe nationale. Pour la CAN, le sélectionneur national a raison, c'est encore tôt pour lui. Il a devant lui Moez Ben Chérifia qui a acquis une expérience continentale rien qu'en comptant les matches avec son équipe en Ligue des champions. Je suis d'accord avec Sami Trabelsi : il ne faut pas qu'il brûle les étapes. Il faut lui laisser le temps de grandir», estime Gérard Buscher. D'égal à égal Samedi, les Marsois ont joué sans complexe. Mieux, ils ont traité d'égal à égal avec leurs vis-à-vis. Ils se sont même montrés assez dangereux lors des vingt dernières minutes. Ils auraient pu marquer à deux reprises, mais la chance ne leur a pas souri. Une première fois lorsque la tête plongeante de Kouamé est déviée en corner par Ben Chérifia à la 83'. La seconde fois dans le temps additionnel (90'+2) lorsque la balle de Khémir trouve le même sort que celle de Kouamé à cause d'une belle parade du portier espérantiste. Mais les banlieusards avaient la possibilité de mieux faire si Buscher avait été plus audacieux lorsque son équipe commençait à prendre le dessus en deuxième mi-temps, surtout que l'Espérance n'était pas au meilleur de sa forme. Pis, Maâloul a lui aussi joué avec une configuration défensive en alignant deux pivots (Mouelhi et Zouaghi) et un milieu, Aouadhi, dont le rôle se résume à faire la liaison entre la défense et l'attaque. Au lieu de faire remplacer Missaoui par Khémir, l'entraîneur marsois aurait mieux fait de les associer ensemble et passer au 4-4-2. De l'audace dans les vingt dernières minutes de jeu aurait pu changer la donne, surtout que l'Avenir s'est montré solide en défense grâce au jeu en bloc mobile. Au final, l'Espérance a raté un penalty et n'a pu concrétiser cinq occasions nettes à cause d'un Zied Jebali dans un grand jour. L'ASM a raté de son côté deux occasions nettes vers la fin du match. Certes, aucun des deux protagonistes ne mérite de perdre, mais les Marsois ont démontré une chose : ils sont capables de revenir à leur meilleur niveau. Ils auraient même pu gagner s'ils avaient cru un petit peu plus en eux-mêmes.