Ils avaient rendez-vous avec la Lune, Jupiter et quelques constellations éparpillées dans un ciel assez dégagé. Des enfants, accompagnés de leurs parents, ont trouvé en la soirée astronomique du 22 décembre, une manière sympathique de voir, à la Cité des sciences, le ciel sous un angle encore plus intéressant, car plus scientifique. La soirée a commencé vers 18h30. Le public, hétéroclite et de tout âge, puisque composé essentiellement de familles, s'est dirigé vers la Cité des sciences de Tunis, mû par la volonté de découvrir, le temps de quelques heures, les secrets des étoiles qui égayent la nuit, à travers le programme qui lui était proposé, visant à vulgariser des données scientifiques et à satisfaire sa curiosité. Le premier pas vers cette «excursion astronomique» a été guidé par M. Anis Yahiaoui, médiateur scientifique au planétarium de la Cité des sciences. Il a consisté en l'explication simplifiée de l'alignement des planètes. «Mon exposé, a consisté en l'introduction théorique au thème de la soirée. J'y ai, en effet, insisté sur le positionnement des planètes dans le système solaire et sur la visualisation de ces astres, à partir de notre globe terrestre», indique-t-il. Suite à cet exposé, le public est passé à une expérience qui fascine adultes et chérubins. Un médiateur scientifique s'est proposé de présenter un logiciel permettant de voir et de comprendre les diverses positions des étoiles dans un temps réel et à partir de n'importe quel espace. «Le Stellarium représente un planétarium numérique qui permet de voir les constellations, ainsi que les planètes, à partir de la planète Terre, mais aussi à partir des astres-mêmes. Il garantit, ainsi, un zoom sur les planètes», explique M. Nawfel Ben Maâouia, chef du service astronomie à la Cité des sciences. Mahdi Ennaïfer, l'un des enfants qui ont été séduits par ce logiciel, s'exprime : «C'est intéressant, dans la mesure où l'on peut choisir nous-mêmes la place à partir de laquelle nous visualisons les constellations en temps réel». La troisième étape de ce programme astronomique a consisté en un atelier à travers lequel le public a pu découvrir les spécificités des télescopes et autres matériels, permettant de voir les étoiles de plus près. Entouré de parents et d'enfants fort concentrés, M. Riadh Ben Nessib, médiateur scientifique, a expliqué, en termes accessibles, parce que simplifiés, les particularités de chaque outil utilisé, notamment les lunettes astronomiques inventées par Galilée, le télescope de Newton et le célestrom. Cet atelier a, en fait, représenté une sorte de mini-formation astronomique, familiarisant le public avec le matériel mis à sa disposition et l'habilitant à le manipuler, pour découvrir les étoiles et les astres. Mme Hajer Ben Romdhane, ainsi que ses fils Mahdi et Khaled, ont suivi ce cours avec attention. Cette maman a appris la tenue de l'événement par pur hasard. «C'est bien dommage que l'information n'ait pas été véhiculée comme il se devait. Une coordination entre la Cité des sciences et les écoles aurait été de loin plus intéressante et plus utile pour les enfants. Accompagnés de leurs enseignants, les enfants profiteraient davantage de pareilles manifestations», suggère-t-elle. Il est à rappeler, ici, qu'après la révolution, la Cité des sciences a signé avec le ministère de l'Education nationale une convention favorisant cette coordination. «Cependant, cet accord est resté au stade théorique, ce qui est bien décevant», précise M. Yahiaoui. Et d'ajouter : «Nous organisons fréquemment ce genre de programmes afin de vulgariser l'information scientifique. Lors des vacances, et outre l'affluence spontanée du public, nous accueillons des groupes d'élèves en excursions scientifiques, et ce, en collaboration avec certaines écoles des régions. Sans parler des déplacements que nous effectuons dans les zones rurales et défavorisées, dans l'optique de décentraliser les soirées astronomiques et d'assurer une meilleure diffusion de l'information scientifique, en général, et astronomique, en particulier». Après les introductions théoriques, le public s'est tenu en file indienne pour découvrir, enfin, les étoiles. Halim Hattab a 11 ans. Il vient tout juste de voir Jupiter et les trois satellites qui tournent autour. « Je trouve cette planète brillante et magnifique. J'en profite beaucoup, d'autant plus que les conférences ont été très intéressantes», remarque-t-il. Quant à sa sœur, Amel, elle a été impressionnée par la Lune qu'elle trouve différente des autres planètes, et de loin plus belle que la Terre. Si les enfants trouvent dans ce genre de manifestations un moyen de divertissement instructif ou encore «merveilleux», comme le disent les tout petits, pour certains parents, ces programmes vont au-delà de la formation et de l'information, puisqu'ils guident, selon eux, l'enfant sur le chemin de l'intelligence. Pour M. Mourad Hattab, un cadre, père de famille, ce genre de manifestations offre au public l'opportunité de satisfaire la curiosité de l'être humain et de mesurer la puissance des technologies modernes pour découvrir l'univers, dans le sens scientifique du terme. Des manifestations salvatrices, dans la mesure où elles viennent contrecarrer l'ancrage de croyances erronées.