Le directeur d'Ettounssia suspend volontairement la grève de la faim «Seule la justice est habilitée à décider du sort de Sami Fehri», a souligné le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, en recevant, vendredi, l'épouse du producteur et journaliste, Sami Fehri, «à la demande de celle-ci», précise la présidence du gouvernement dans un communiqué rendu public hier. «Aucune autorité, que ce soit la présidence du gouvernement ou le ministère de la Justice, ne peut intervenir dans cette affaire», a indiqué le chef du gouvernement. Il a ajouté que «Sami Fehri disposait de tous ses droits moraux et matériels de manière à préserver sa dignité comme tous les détenus» et qu'il bénéficiait de «la protection médico-sanitaire nécessaire pour le suivi de son état de santé». Une audience est prévue, le 3 janvier prochain, pour le réexamen de l'affaire Sami Fehri qui a suspendu, hier, sa grève de la faim sauvage, après avoir perdu 18 kg. Son avocat, Me Abdelaziz Essid, a, en effet, affirmé hier que son client a suspendu volontairement la grève de la faim sauvage. Surveillance médicale intensive Il a indiqué que le cadre médical qui prend en charge son client à l'hôpital Habib-Thameur, sur instructions du ministère de la Santé et de la direction des prisons, a réussi à convaincre Sami Fehri d'arrêter la grève de la faim sauvage sinon sa santé risque de graves complications. «Le directeur de la chaîne de télévision privée Ettounssia, Sami Fehri, restera sous surveillance médicale intensive jusqu'à ce qu'on s'assure que sa santé a dépassé la phase critique avant d'être reconduit à la prison», a encore précisé son avocat. Eviter une tournure dramatique de l'affaire Il est à signaler enfin que des élus du groupe démocratique à l'Assemblée nationale constituante ont sollicité, hier, le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, afin qu'il intervienne pour trouver un règlement à la situation du directeur de la chaîne de télévision privée «Ettounssia» Sami Fehri, dans le respect des décisions judiciaires et de l'indépendance de la magistrature. Reçus par le chef du gouvernement, ces élus du groupe démocratique, dont Maya Jeribi, Issam Chebbi et Salma Mabrouk, ont mis en garde contre «la tournure dramatique que peut prendre cette affaire». Les constituants du bloc démocratique ont, également, lancé «un appel aux militants et défenseurs des droits de l'Homme pour intensifier leurs actions et multiplier les formes de pression, afin de lever cette injustice avant qu'il ne soit trop tard». Cet entretien s'est déroulé en présence du ministre de la Justice et du ministre de l'Intérieur.