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Humeurs et repères géostratégiques
La lettre du jeudi
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 01 - 2010


L'actualité géostratégique, telle qu'elle est présentée par les médias, fait souvent valoir les actes d'humeur sur les données géostratégiques. Situation ultime et cas limite, que nous prenons comme exemple éloquent, les médias français ont occulté la crise économique, les tragédies du Moyen-Orient et tout ce qui s'est produit dans l'aire-monde, lors des déboires de santé du chanteur Johnny Hallyday. Autre signe de dérive, les choix capricieux de certains thèmes de campagne, à propos de faits marginaux, érigeant la dimension périphérique en acte central trompeur. Certains faits d'actualité traduisent d'ailleurs des actes d'humeur. En tout cas, ils sont présentés en tant que tels. La fin de la période de grâce du Président Obama : Illusion et désillusion marquèrent la perception de Barak Obama, aux Etats-Unis et dans le monde. L'évaluation de la première année de sa présidence a fait couler beaucoup d'encre. Disons plutôt qu'elle a occupé beaucoup d'espaces de forums de télévision. Les jugement étaient souvent hâtifs et sentimentaux. L'érigeant en messie, certains de ses partisans avaient perdu de vue qu'il était un dirigeant politique, inscrit dans un milieu géopolitique, un environnement et un contexte. Pouvait-il si facilement faire bouger les lignes, remettre en cause des repères, fortement établis, corriger, en un tour de main, le référentiel dominant ? Cela est d'ailleurs aussi vrai pour sa politique interne que pour ses ambitions étrangères. Acte important et libérateur, son élection permettra d'ouvrir des perspectives, dans la mesure où elle discrédite la pensée néo-conservatrice, fait valoir l'approche multilatérale et annonce l'application de l'idealtype de la souveraineté nationale et l'application des résolutions de l'ONU. De ce fait, les alliances partisanes privilégiées — je dirais contre nature, car incompatibles avec les valeurs américaines — seront progressivement remises en cause. Susan George a eu le mérite de montrer le paradigme dominant de la pensée enchaînée. Cette pensée conservatrice, qui est désormais l'idée la mieux partagée aux Etats-Unis, affirma-t-elle, remet en cause l'héritage des Lumières. Jadis jugée absurde et irrationnelle, elle relève désormais du bon sens commun. Les discours de Barak Obama relatifs à l'ouverture au monde et au traitement de la question de santé aux Etats-Unis contestent cette pensée enchaînée, solidement installée, bien structurée et bénéficiant de mannes financières. Il était important de libérer cette pensée, tout en espérant recueillir les effets de l'alternative mise à l'ordre du jour, dans le long sinon le court terme. L'histoire, rappelons-le, est un itinéraire et non une errance. L'épreuve de Haïti : La solidarité mondiale et la mobilisation populaire, au profit de Haïti, ont marqué l'actualité ces jours- ci. Vu la situation de proximité et les capacités d'intervention, les Etats-Unis ont occupé les devants de la scène. Ils ont constitué le fer de lance de l'aide. Des médias européens ont relevé la façon ostentatoire et le déploiement militaire de leur intervention humanitaire. Fallait-il s'en offusquer ? Ne serait-il pas hors de question d'inscrire cette grandeur américaine au service d'une mission humanitaire, dans le cadre d'une attente des effets d'une politique de reconstruction nécessaire ? Les critiques et mouvements d'humeur à l'égard de ce leadership, exprimés par des acteurs européens, ont surtout été balayés par l'écrasante disproportion des moyens engagés. Nous n'ignorons pas les enjeux de puissance que recèle toute opération humanitaire. Mais ne faut-il pas saluer cette démonstration de solidarité et émettre l'espoir qu'elle ne se limite pas aux catastrophes naturelles mais qu'elle se manifeste également lors des épreuves politiques telles que la tragédie palestinienne ou l'aide au développement de certains pays défavorisés. La question de Haïti a rappelé à l'Union européenne qu'en dépit de l'application du traité de Lisbonne et de la désignation d'une autorité de gestion qu'il a mis en œuvre, elle reste dans l'arrière-scène à Haïti, au Moyen-Orient, comme elle l'a été dans les négociations des assises de Copenhague. L'UE fournira trois fois plus de financement que les Etats-Unis à Haïti. Mais une fois encore, l'Europe paie mais ne pèse pas ou presque. C'est ce qui explique la proposition du Président Sarkozy de créer «une force européenne de sécurité civile» (proposition explicitée lors des vœux au corps diplomatique, le 22 janvier 2010). Le XXIe siècle serait-il le siècle de l'Asie-Pacifique ? Par tradition, les analystes étudient et analysent, en priorité, la géopolitique de l'Amérique, de l'Europe et des pays en relation avec ces pôles dominants et/ou hégémoniques. Ne faudrait-il pas tenir compte du recentrage effectif du monde, de l'émergence de l'Asie orientale. Nous assistons à l'envol des dragons de l'Asie, conforté par une alliance stratégique prévisible entre le Japon et la Chine. Déjà, dans les discussions sur le contentieux avec l'Iran, l'Occident a réalisé qu'il devait tenir compte de la position de la Chine, qu'il n'est plus le seul maître du jour. Certains observateurs occidentaux avertis se posent la question : «Et si les grandes décisions viendraient d'ailleurs !». Cette possible mise en évidence de nouveaux grands acteurs ne devrait pas être occultée. Elle permettrait d'assurer la régulation des relations internationales, selon les repères et sans doute les humeurs des nouveaux maîtres du jeu de la carte géopolitique du monde, nécessairement en mutation, selon les lois de l'histoire. K.C.

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