«Le contrat social que nous allons signer le 14 janvier 2012 est un contrat qui apporte une nouvelle perception de ce que doivent être les relations entre les partenaires sociaux». C'est ce que nous a déclaré M. Khalil Ghariani, président de la commission sociale de l'Utica. Pour lui «ce contrat, tout en étant le couronnement des négociations collectives instaurées depuis plus d'une vingtaine d'années, se démarque par une nouvelle logique qui n'est plus celle de l'intérêt spécifique à défendre mais celle de l'intérêt général du pays dans le but de concrétiser les objectifs visés à savoir notamment l'emploi, la croissance, l'amélioration du pouvoir d'achat, la pérennisation des emplois et l'amélioration de la compétitivité de l'économie». Il s'agit, ajoute-t-il, d'asseoir un modèle qui permettra une croissance inclusive et bénéfique pour tous, tout en précisant qu'il s'agit d'un contrat et non pas d'un pacte social, une appellation qui met en avant l'élément obligation, les signataires au nombre de trois (Utica-Ugtt-Gouvernement) étant tenus de respecter et d'appliquer les termes de ce contrat social «fruit d'une évolution des négociations collectives». M. Ghariani, rappelle, à ce propos, qu'après l'indépendance, un code du travail a été promulgué en 1966, des conventions collectives ont été signées en 1973 et 1974 et que des négociations sociales collectives triennales ont été conduites depuis 1990. «Aujourd'hui, nous vivons une période historique, relève-t-il par ailleurs, et nous nous devons de mettre en place un environnement social sain et apte à apporter des réponses aux attentes des uns et des autres, un environnement dont nous avons défini les orientations, nous les partenaires sociaux». Notre interlocuteur souligne à ce propos que la Centrale patronale a sa propre vision en la matière. Une vision basée principalement sur la pérennisation des emplois et l'amélioration de la compétitivité de l'économie. Il s'agit, ajoute-t-il, de créer une croissance inclusive qui a un effet bénéfique sur le social. «L'état d'esprit qui doit prévaloir, nous dit M. Ghariani, n'est pas celui de la défense mais de la création d'une adhésion de toutes les parties à cette démarche et ses éléments. Ce qui est important c'est d'asseoir une économie dynamique, compétitive, basée sur une politique d'encouragement à la création d'emplois, un encouragement au niveau de la législation sociale pour lui donner plus de souplesse positive. Il s'agit également de lever toute peur éventuelle de l'entreprise face à l'emploi sans pour autant transposer cette peur vers le salarié». Le modèle de relation de travail que préconise donc l'Utica, précise notre interlocuteur, doit être empreint d'une certaine souplesse et donner de la sécurité et de la stabilité sociales. Un modèle basé sur d'importants éléments intimement liés dont : - Une souplesse de la législation incitant et levant les éventuels freins à la création d'emplois; - La formation continue au sein de l'entreprise et qui a un double intérêt, l'entreprise qui gagne en compétitivité et une bonne gestion de la carrière du salarié; - Un régime indépendant d'assurance perte d'emploi qui va permettre de rassurer le salarié et dont le financement est tripartite, équitablement réparti. «Tout ceci sera mis en place d'ici 2020 et le contrat social, cet accord cadre, va servir aux parties intervenantes et va orienter la mise en place de tous ces éléments. Nous considérons ainsi qu'il y a une continuité entre le gouvernement et des deux partenaires sociaux. Notre seul objectif, loin des idéologies et des orientations politiques, reste l'équilibre économique et social et l'amélioration de la compétitivité de notre économie», ajoute M. Ghariani, qui précise «qu'il est prévu la création d'une institution nationale pour le contrat social, une sorte de conseil national de dialogue social qui va assurer le suivi de l'adaptation de tous ces éléments et la conformité des lois au contrat social. Notre modèle économique doit être aujourd'hui au service du social pour procurer et garantir la stabilité sociale dans le pays. Il doit être également performant car la prospérité économique est primordiale ; en effet on ne peut pas avancer dans la précarité».