L'année 2012 a été marquée par une hausse significative de 29% des investissements étrangers. L'enveloppe de 1.809 millions de dinars a généré 9.443 postes d'emploi, principalement dans les activités manufacturières. Toutefois, il convient de préciser que 92% des investissements sont des extensions et non pas une affluence de nouveaux investisseurs. La législation tunisienne, notamment en matière de droit de travail, décourage plusieurs investisseurs, surtout les Asiatiques, et principalement les Chinois. Depuis la révolution, la concrétisation des projets n'a pas évolué au rythme des intentions d'investissement. Publics comme privés, les projets rencontrent des freins de tous genres. Dans une communication du ministère du Développement régional et de la Planification, 654 projets publics sont tout simplement bloqués pour diverses raisons. Pour les opérateurs privés, les intentions n'arrivent pas à leur bout. Ce qui s'est traduit par un fléchissement de 6,2% des intentions d'investissement dans l'industrie. De même, la part des investissements dans les régions a régressé de 45% à 42%. Pourtant, les intentions d'investissement dans l'industrie agroalimentaire ont affiché une évolution significative de 70%. Par ailleurs, les services liés à l'industrie présentent une envolée de 32,6%. En somme, les 103 projets qui dépassent 5 millions de dinars, déclarés en 2012, nécessiteraient une enveloppe de 1.765 millions de dinars et assureraient 10.268 emplois. Et on ne répétera jamais assez que c'est au rythme des investissements que se dresse la courbe de la croissance économique. D'ailleurs, la Tunisie a misé depuis longtemps sur la promotion de toutes les formes et tailles d'investissements. Toutefois, l'approche adoptée a manqué d'agressivité. Des mégaprojets, qui font la une des médias aux microprojets qui se présentent aujourd'hui comme la solution contre l'exclusion des plus démunis, en passant par les grands projets, l'incitation des investisseurs a été basée sur des variables pécuniaires, notamment les exonérations fiscales et les primes d'investissement. Et ces formes d'incitations financières et fiscales figurent aux derniers rangs des critères de choix des lieux d'implantation des entreprises. Et à défaut de planification et de gestion optimale de ces investissements, on risque de gaspiller les richesses du pays, qui se font de plus en plus rares, ou de creuser les inégalités entre les régions et les classes sociales. Les 28 grands projets réalisés en 2012, avec une mise de 331 millions de dinars, ont assuré 1.237 postes d'emploi. Les IME et l'agroalimentaire ont accaparé le gros lot des réalisations avec respectivement 42% et 32% des projets réalisés. Mais les investisseurs ont choisi d'implanter leurs projets dans les régions du littoral, notamment au Grand-Tunis, le Sahel et Sfax. Déjà, cette région abrite 75% du tissu industriel. Les statistiques montrent que la région de Gafsa n'a bénéficié que de 2% des investissements. Manque d'agressivité Pour les projets en cours de réalisation, on compte 85 pour un budget global de 1.694 millions de dinars. On estime les emplois prévisionnels à 14.806 postes directs. Et la plus importante masse des ressources, 45% des investissements, sera allouée à l'industrie chimique. Du coup, la région de Gafsa, avec son bassin minier, se place en tête des régions bénéficiaires, avec 29% des projets programmés. Pour ce qui est de l'agriculture, le nombre des projets déclarés en 2012 a dépassé celui de 2010. Et la région du Centre-Ouest a affiché la meilleure performance avec 1.343 dossiers de projet. En somme, les intentions d'investissement dans le secteur primaire sont orientées à 60% vers les zones de développement régional. S'agissant des investissements étrangers, l'année 2012 a été marquée par une hausse significative de 29% par rapport à 2011. L'enveloppe de 1.809 millions de dinars a généré 9.443 postes d'emplois, principalement dans les activités manufacturières. Toutefois, il convient de préciser que 92% des investissements sont des extensions et non pas une affluence de nouveaux investisseurs. Les Français et les Qataris occupent les deux premières places des principaux investisseurs en 2012. Dans ce sens, la réalisation de ces projets pourrait être freinée par quelques difficultés techniques et surtout des contraintes réglementaires. D'ailleurs, tout business plan doit être complété par une étude environnementale. Déjà, en 2011, un projet créateur de 2.000 emplois a été refusé pour ses conséquences néfastes, notamment sur la nappe d'eau de la région cible. De même, le respect de la législation tunisienne, notamment en matière de droit de travail, décourage plusieurs investisseurs, surtout les Asiatiques, et principalement les Chinois. Sur un autre plan, le partenariat public-privé est un nouveau concept qui fait ses premiers pas. Cette formule d'investissement très répandue pour la concrétisation de ces projets d'envergure doit passer la vitesse supérieure . L'Etat se charge de la réalisation des infrastructures et les opérateurs privés aménageront le site conformément aux besoins de l'activité et aux normes du secteur.