Le principal moteur de la croissance souffre de maintes contraintes techniques, financières et réglementaires. Une dynamique d'investissement, c'est ce qu'il y a de plus précieux pour un pays en transition, alourdi par un agenda politique flou et des attentes sociales pressantes. Tous les programmes engagés et les fonds alloués n'ont pas pu générer une réelle lancée du premier moteur de la croissance. Publics comme privés, les projets rencontrent des freins de taille, notamment dans les régions. Dans une communication du ministère du Développement régional et de la Planification, 654 projets publics sont tout simplement bloqués pour diverses raisons. Pour les opérateurs privés, les intentions d'investissement n'aboutissent pas toujours. Et c'est au rythme des investissements que se dresse la courbe de la croissance économique. Par le passé, le climat des affaires était biaisé par la corruption et l'opacité des marchés, ce qui a alimenté la réticence des investisseurs privés. De nos jours, les temps ne sont pas les mêmes : la morosité frappe les principaux marchés mondiaux. Pourtant, la Tunisie, petit pays, offre de larges opportunités d'investissements dans toutes les régions dans plusieurs domaines d'activité. Les études de faisabilité des opportunités d'affaires sont là. Les bailleurs de fonds ne cessent d'exprimer leur soutien au pays et de promettre des fonds à des taux préférentiels. Et plusieurs investisseurs ont manifesté leur intérêt pour maints projets. Certes, les grands projets, avec tout leur poids financier, technologique et médiatique, pourraient engendrer un effet d'entraînement de nature à stimuler les autres investisseurs en attente mais aussi à créer des marchés pour tout un tissu de PME qui évolueront autour de ces grosses structures. Les contraintes structurelles persistent Dans ce sens, la réalisation de ces projets pourrait être freinée par quelques difficultés techniques et surtout des contraintes réglementaires. Dans maintes régions du pays, le problème foncier est l'un des principaux handicaps. Trouver un local ou un terrain pour la construction de sièges est un vrai casse-tête. Par ailleurs, en matière d'environnement, la législation tunisienne est très exigeante, même dans le cas des projets créateurs d'emplois. Tout business plan doit être complété par une étude environnementale. Déjà, un projet créateur de 2.000 emplois a été refusé pour ses conséquences néfastes, notamment sur la nappe d'eau de la région cible. De même, le respect de la législation tunisienne, notamment en matière de droit du travail qui limite l'effectif des étrangers à quatre cadres, décourage plusieurs investisseurs, surtout les Asiatiques, et principalement les Chinois. Sur un autre plan, la loi tunisienne n'a pas prévu des textes spécifiques aux projets réalisés en partenariat public-privé, surtout que cette formule d'investissement est très répandue pour la concrétisation de projets d'envergure. L'Etat se charge de la réalisation des infrastructures et les opérateurs privés aménageront le site conformément aux besoins de l'activité et aux normes du secteur. Sans oublier l'accès aux financements qui représente le premier obstacle à tout entrepreneur. En effet, la taille des garanties exigées n'est pas de nature à faciliter la tâche des promoteurs.