La situation n'était pas tout à fait calme, hier, à Ben Guerdane. Les confrontations persistent, par intermittence, entre les jeunes groupés dans les ruelles, aux alentours du commissariat de police, et les forces de sécurité. Les sages de la ville, les représentants de certains partis politiques et de l'Ugtt ont essayé vainement de rapprocher les deux clans et de résoudre le différend pacifiquement. Les manifestants, pour leur part, veulent que les forces de l'ordre soient remplacées par des militaires. Autrement dit, les jets de pierres et les bombes lacrymogènes sont, de temps à autre, présents sur scène. A ce propos, une fillette de six ans a été victime d'une bombe lacrymogène et son état est grave, nous dit-on. Devant le siège de la délégation, des activistes se sont rassemblés et veulent collaborer pour trouver une solution à ces perturbations qui ont rendu la situation difficile à maîtriser. «Tout est lié à la marginalisation de la ville de Ben Guerdane. Aucun membre du gouvernement n'a eu l'idée de se rendre dans le sud, pour venir nous écouter. Parmi ces sit-inneurs qui sont là, il y a des hommes d'affaires qui demandent des réponses à leurs projets, comme les cliniques privées, les salines, la zone industrielle. Jusqu'à quand notre vie quotidienne restera liée à l'ouverture ou à la fermeture de Ras Jédir», nous confie M. Ammar Mhamdi, secrétaire général de l'Ugtt. Une rumeur vite démentie a circulé, hier, faisant état de la visite d'une délégation du gouvernement présidée par M. Khalil Zaouia, ministre des Affaires sociales. En même temps, le gouverneur de Médenine a déclaré qu'une commission représentant la société civile à Ben Guerdane serait probablement reçue, prochainement, au siège du gouvernorat. Au poste frontalier de Ras Jédir qui a connu quelques perturbations, hier, la situation s'est calmée. Seulement, le trafic reste lent et concerne jusqu'à présent les voitures. «Il sera de même pour les camions et les échanges commerciaux dans les prochaines heures», ajoute le gouverneur de Médenine, M. Mohamed Mayara.