En jetant un coup d'œil sur ce qui nous sera offert dans les années à venir, on a envie de sourire. De joie, peut-être, mais aussi de scepticisme. Doit-on croire ces projets qui s'étalent, à n'en plus finir, sur des cartes avec des estimations, des dates, des graphiques, etc. ? Tout donne à rêver. En se projetant dans la décennie à venir, on se dit que les problèmes de transport seront des questions du passé. Le Tunisien n'a plus rien à craindre. Que nous propose-t-on? Pour l'intérieur, c'est le projet du métro à Sfax qui retient l'attention. L'idée retenue depuis plusieurs années est celle qui consiste à développer le transport collectif en site propre par le développement de la desserte ferroviaire de la banlieue nord de Sfax, le développement de lignes de métro léger desservant les zones périphériques les plus densément peuplées et par le développement de réseaux de bus en site protégé BRT. La deuxième ville de Tunisie présente, en effet, une configuration pas très différente de la capitale. Elle se caractérise par une démographie considérable et une demande en transport de loin élevée par rapport à l'offre. Actuellement, c'est le réseau de la Soretras qui assure une bonne partie du transport. Les taxis collectifs, également, y contribuent à côté des trains de la Sncft. Les difficultés sont nombreuses. Le parc de bus compte, à peine, 150 unités, en régression par rapport aux années précédentes. Et qui dit Sfax pense aux deux-roues dont le nombre est estimé à 350.000 pour un million d'habitants environ. On a fait donc miroiter cette idée de métro depuis plusieurs années et les gens ne voient rien venir. La circulation dans le centre est parfois totalement paralysée. On attendra, quand même, ce que promettent les techniciens : deux lignes de tramway et une ligne de chemin de fer électrifiée ! Rien de moins. De ce diagnostic sévère, on pouvait déduire l'urgence qu'il y a à agir au plus vite. Mais jusqu'à présent ce qui peut devenir l'un des plus grands projets est au stade des études et des scénarios. Une coopération européenne est, toutefois, envisagée. La ville de Sousse n'est pas mieux lotie. Mais elle a un avantage : le métro du Sahel. Fonctionnelle depuis 1984, elle relie Sousse et Monastir. C'est une ligne qui est considérée comme prématurée. Aujourd'hui, elle contribue, de façon efficace, à répondre à la demande. En réalité, elle reprend l'ancien itinéraire de la ligne Msaken-Jemmal-Moknine-Mahdia. Gérée par la Sncft, elle a vu ses rames renouvelées le 17 août 2010. Dans le même temps, on prévoit de la prolonger jusqu'à Sfax tout au long de la côte en passant par Ksour Essaf et Chebba. Ce tronçon est long de 120 km. Le trafic se caractérise aussi par la grande activité des taxis et des louages en raison de la flexibilité des tarifs. Ces véhicules pratiquent des tarifs concurrentiels par rapport à la STS. Il existe plus de 1.300 licences de taxis, notamment en ville. Le reste des villes de l'intérieur est desservi par des sociétés régionales qui éprouvent les plus grandes difficultés. Les plus grands efforts sont, surtout, consentis au transport scolaire.