La réserve naturelle de Touati, qui s'étend sur plusieurs hectares où monts et vallées s'enchaînent, se trouve à 70 km de Kairouan. Aménagée depuis plus d'une dizaine d'années par l'arrondissement des forêts de Kairouan, elle est située au pied de la montagne Touati dont l'altitude est de 400 mètres et tout près du barrage Sidi Saâd. La forêt de cette réserve couvre plus de 300 hectares composés essentiellement de pins d'Alep, de lentisque, de romarin, de thym, d'alfa, de roseaux et d'autres plantes médicinales. Ils constituent le refuge idéal de nombreux mammifères, oiseaux et reptiles. On pourrait en citer comme exemple les chacals, les renards, les hyènes, les lièvres, les cailles, les perdrix, les pigeons, les canards, les oies cendrées, les foulques, les vipères à 2 cornes, les varans, les tortues, les barons du désert, l'épervier et l'aigle royal qui ont élu domicile sur les monts. Notons que l'objectif de cette réserve est de protéger la flore et la faune, surtout les espèces animales en voie d'extinction et de favoriser l'introduction d'autres espèces telles que les gazelles de montagne, les chèvres naines et les mouflons à manchette. Ainsi, on y compte actuellement 30 gazelles et 30 mouflons. Outre la possibilité de faire d'agréables promenades en cet espace naturel, on peut découvrir dans un écomusée des tableaux explicatifs, des photos et des légendes concernant toute la faune et la flore. Des jumelles sont mises à la disposition des visiteurs afin qu'ils voient de plus près les ruminants sauvages. Halte au braconnage L'insécurité, la sécheresse, le climat de tension post-révolution et le braconnage ont fait que cette réserve naturelle commence à être sérieusement menacée. C'est ainsi que trois chèvres naines et une gazelle de montagne, dont on dit qu'elle était malade, ont été pillées. Heureusement que les mouflons qui se réfugient sur les hauteurs et les gazelles qui sont très agiles, ont été épargnés. Il est donc important de renforcer le gardiennage pour sauvegarder ce paradis à ciel ouvert. Notons, dans ce contexte, qu'il existe dans le gouvernorat de Kairouan d'autres réserves naturelles, à l'instar de celle du Djebel Zaghdoud, dont la clôture et le grillage ont été pillés et saccagés après la révolution, et celle de Chrichira, dont les travaux d'aménagement pour l'introduction d'espèces animales ont été interrompus dans l'attente d'une meilleure situation sécuritaire.