Nouveaux barrages en perspective et interconnexion des barrages du Nord avec le reste des ouvrages hydrauliques du pays Le nouveau code des eaux plus dissuasif et toute consommation sera payante Il n'y aura pas d'inquiétude pour l'alimentation de la population en eau potable jusqu'en 2030. C'est en tout cas l'avis affirmatif des experts nationaux en la matière qui ont planché sur la question d'un atelier sur le thème, «L'eau, une nécessité vitale et un soutien au développement qui s'est tenu, hier, à l'Ecole supérieure d'agriculture au Kef avec le concours précieux d'une pléiade d'experts et autres spécialistes de la question des eaux en Tunisie. Les réserves en eau dont dispose le pays pourraient même tenir un peu plus si l'on en croit les statistiques fournies par Taoufik Abdelhédi, directeur général des barrages et des travaux hydrauliques au sein du ministère de l'Agriculture, qui a montré, chiffres à l'appui que les 29 barrages construits depuis l'Indépendance ont permis d'assurer tous les besoins en eau du pays et même au-delà avec près de 2,184 milliards de mètres cubes générés chaque année par ces ouvrages, alors que les eaux pluviales fournissent annuellement près de 36 milliards de mètres cubes. Sur ce total, seuls 4,6 milliards sont mobilisés, le reste étant naturellement perdu. L'équilibre en eau est positif et il permettra donc de venir à bout des demandes nationales, au demeurant multiples, sans recourir au rationnement encore au moins pendant 17 ans. Rassurant ! Néanmoins, le constat est amer au sujet de l'envasement de certains ouvrages, ce qui a fait perdre à nos barrages 20% de leur capacité de rétention en eau en 2010. Elle sera de l'ordre de 24% en 2015 et 29% en 2030. Un tel constat a fait dire au responsable que la Tunisie devrait construire de nouveaux barrages pour pallier ce déficit au niveau du volume d'envasement. Trois barrages, dont l'un est en chantier, ont été programmés au Kef, à savoir Mellègue II, Tassa et Sarrat dont les travaux seraient, si tout va bien, parachevés fin 2014. L'autre bonne nouvelle porte donc sur l'interconnexion de tous les barrages du Nord avec le reste des ouvrages du pays avec un débit qui pourrait atteindre 16 m3 par seconde contre 12m3 actuellement. Auquel cas, tout le monde devra trouver son compte et l'eau serait la manne céleste qui unifiera le pays à défaut de politiques que la tentation du pouvoir divise. Dans la foulée, et pour mieux contribuer à valoriser nos ressources en eau, un nouveau code des eaux est en cours d'élaboration. Il sera cette fois plus dissuasif par rapport à celui de 1975 qui n'a toujours pas été amendé. Une police des eaux serait créée et tout pompage sera payant alors que les stations de forage ou de curage des puits seraient dorénavant soumises à des autorisations préalables, selon les déclarations de Lotfi Nacef, directeur au sein du département des évaluations et des recherches hydrauliques. Néanmoins, le code dira clairement que l'accès à l'eau potable est un droit pour tous les Tunisiens, c'est peut-être la note positive que l'on retiendra de cet atelier qui a aussi appelé à la préparation aux crises et la fréquence des extrêmes, les inondations et la sécheresse en l'occurrence.