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«Si les démocrates ne s'emparent pas du social, les religieux partout en Europe et dans le monde arabe vont l'emporter»
Entretien avec : Professeur Jean-Michel De Waele, politologue belge
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 02 - 2013

Les Belges sont parmi les meilleurs citoyens du monde à cultiver le sens du compromis, compte tenu de la division de leur pays et de la société belge entre francophones et néerlandophones. C'est à cet art que Jean-Michel De Waele, doyen de la faculté des Sciences sociales et politiques de l'Université libre de Bruxelles, nous invite, nous autres Tunisiens, pour nous retrouver, autant que faire se peut, autour d'un projet de société pluriel. Invité dans le cadre d'un programme universitaire, Jean-Michel De Waele se penche sur le cas tunisien en sa qualité de politologue ayant beaucoup travaillé sur les transitions démocratiques en Europe centrale et orientale notamment. Il est également reconnu comme étant un des spécialistes des partis politiques, il travaille actuellement sur la crise de la démocratie en Europe. Plusieurs ouvrages sont à son actif, entre autre Les partis de la gauche anticapitaliste en Europe, Vers une droitisation de la classe ouvrière ? Le vote obligatoire chez l'éditeur Economica. Professeur De Waele nous apporte dans cet entretien un éclairage intéressant sur la transition démocratique en Tunisie, ses chances de réussite. Le débat qui agite la société tunisienne, notamment entre islamistes et progressistes, a été précautionneusement abordé. Entretien.
Comment percevez-vous l'évolution de la Tunisie et plus généralement des pays dits du Printemps arabe?
Le Printemps arabe est une heureuse surprise pour les démocrates du monde entier, et c'était imprévu, et on voit bien toutes les difficultés qu'il y a dans la consolidation démocratique. La Tunisie est certainement le cas le plus encourageant, car le plus avancé dans les progrès démocratiques, et la question des droits de l'Homme. Une dictature est tombée, il existe une démocratie naissante, avec beaucoup de fragilité et de doutes, mais il y a une démocratie. Lorsqu'on compare avec l'Egypte, par exemple, où la police joue un rôle très répressif, l'armée reste un Etat dans l'Etat et les partis politiques qui ont du mal à se consolider, ou avec la Libye qui est encore loin de la démocratie. Ailleurs, dans le monde arabe, les choses ont peu bougé. Mais les Tunisiens ont leur destin en main.
Mais on parle de l'interventionnisme du Qatar et de l'ingérence de la France à l'occasion ?
On vit dans un monde globalisé où tout ce qui se passe influence d'un pays à l'autre. Certains voisins de la Tunisie n'ont peut-être pas tout à fait avantage à voir se développer une démocratie consolidée en Tunisie. Il est clair que le Qatar joue un rôle déstabilisant en intervenant et en finançant des forces politiques et religieuses, mais il serait vain de croire au vingt unième siècle qu'un pays puisse quelque part dans le monde connaître de profondes évolutions sans qu'il y ait des réactions à l'extérieur. Evidemment que la Tunisie gêne un certain nombre d'Etats. Le rôle de la France est un rôle qui me semble plutôt plus positif que négatif. La France a tout à fait avantage à voir une démocratie consolidée en Tunisie. Mais, parfois il y a beaucoup de maladresses, je pense que le vocable «fascisme islamique» est absurde. Le fascisme est un concept bien précis auquel on donne une définition précise. Il ne suffit pas d'envoyer des mots à connotation négative à l'opinion publique, je pense que M. Valls fait ce genre de déclarations, à vrai dire, plus à l'opinion publique française.
Un parallèle est-il pertinent entre la Tunisie et des pays de l'Europe centrale dont vous êtes spécialiste ?
Oui évidemment, c'est intéressant d'essayer de comparer les transitions démocratiques qui ont eu lieu après la chute du communisme et les révolutions démocratiques dans le monde arabe, et il y a des points communs. La grande aspiration populaire à la démocratie, la mobilisation, le rôle des élites qui doivent négocier cette transition. Mais il y a aussi de grandes différences. Exemple, dans les révolutions de 89, il fallait changer de régime politique et de régime économique. Il fallait aussi construire l'économie de marché. La Tunisie connaît déjà le capitalisme. Cela fait une grosse différence. Une autre différence importante. On peut difficilement comparer le régime Ben Ali avec un régime communiste, parce qu'il y avait sans doute plus d'influence extérieure sous le régime Ben Ali qu'en Roumanie. Si on compare la Roumanie avec le régime Ben Ali, il fallait sans doute mieux être dans le régime de Ben Ali au niveau de la répression que d'être en Roumanie. L'erreur de l'observateur serait de mettre tous les pays du monde arabe dans le même sac, et de mettre tous les pays d'Europe centrale dans le même sac. Mais on peut apprendre sur l'importance du pacifisme. Le fait qu'une révolution qui reste pacifique a plus de chance de réussir qu'une révolution dans laquelle la violence joue un rôle. Ce qui diffère, à mon avis, c'est le fait que dans les pays d'Europe centrale, tout le monde voulait la démocratie. Une fois que le régime est tombé, tout le monde s'est rangé à l'idée de la démocratie parlementaire et de l'intégration. Dans le monde arabe et en Tunisie, toutes les forces ne sont pas pour la démocratie. Les salafistes ne veulent pas de la démocratie. Je pense aux islamistes qui ont un problème avec la démocratie parlementaire et qui ne sont sans doute pas prêts à avoir une constitution d'Etat de droit. Les règles du jeu pour construire la démocratie ne sont pas les mêmes. Si autour de la table vous avez des gens qui s'opposent mais qui sont d'accord sur l'essentiel, ou si autour de la table vous réunissez des gens qui ne sont pas d'accord sur l'essentiel, c'est-à-dire sur le type de société vers lequel on veut aller.
Parlons de l'évolution des partis politiques tunisiens. Après la révolution, nous nous sommes retrouvés avec 140 partis. Qu'en pensez-vous ? Quels conseils donneriez-vous aux nouveaux partis? Comment un parti peut-il s'organiser et se professionnaliser, pour devenir plus efficace ?
C'est évidemment beaucoup trop 140 partis et ce n'est pas la démocratie. Un seul parti, ce n'est pas la démocratie non plus. Un paradoxe de la science politique, le régime n'est pas plus démocratique parce qu'il y a plus de partis. Mais c'est normal, on l'a vu en Espagne, au Portugal, en Grèce quand ils ont transité vers la démocratie. L'opinion publique a besoin de cette hyperpolitisation. Les gens ont besoin de s'exprimer. Certes, mais c'est le fait que les partis politiques ne se sont pas professionnalisés. Dans cinq ans, il y en aura beaucoup moins, une série aura fusionné, ou disparu. Je pense que ce qui est important pour les partis, c'est de faire du terrain, d'être implantés dan la société. Le pire pour un parti politique dans une démocratie est de rester à la télévision et de ne pas avoir de lien avec la réalité sociale. Les partis qui survivent sont les partis implantés dans les entreprises, dans les quartiers, dans les universités, qui ont des militants. Il faut être à l'écoute des attentes populaires et suivre les évolutions sociales. Se professionnaliser, c'est se construire doucement. C'est un long travail, c'est former les jeunes. Je tiens à dire que la Tunisie a de grandes chances, parce que, y compris sous Ben Ali, il y avait des partis politiques à l'étranger, dans l'opposition, dans la clandestinité. Il y a des courants traditionnels politiques en Tunisie et de grandes traditions qui n'existent pas ailleurs. Le jour où le Yémen deviendra une démocratie, est-ce qu'on pourra dire qu'il y a une tradition politique ? La Tunisie a une tradition politique profonde ancrée dans la société. Les partis politiques doivent tenir compte de cette belle histoire des idées politiques en Tunisie. Il y a un courant de gauche réel en Tunisie, le courant social démocrate a toujours existé. Le courant national moderniste a toujours existé et le courant islamiste de même. Quant à la communication, elle peut faire gagner 1% ou légèrement plus, c'est tout. On ne peut pas vendre un parti politique comme une lessive. La démocratie, ce n'est pas simplement vendre une nouvelle poudre à lessiver. Ce qui est dangereux en Tunisie, c'est que beaucoup de gens qui se sont faire élire ne sont pas des professionnels de la politique. Etre homme politique, ça ne s'improvise pas. Et, comme on le dit souvent, un bon médecin ne fait pas un bon ministre de la santé. J'ai fait des recherches sur la vie des hommes politiques, c'est une vie rude et dure qui demande un don de soi remarquable, un sacrifice de la vie familiale et privée au service des autres. Mais il faut des règles qui assainissent la vie politique.
Quels sont les risques que la transition démocratique n'aboutisse pas en Tunisie ?
Ils sont réels. C'est en Tunisie qu'il y a plus de chance qu'elle aboutisse, mais je pense que les dangers sont nombreux. Le danger extérieur, et puis il y a le danger intérieur. Le danger pour la Tunisie, c'est de ne pas mettre l'accent sur le social. Ma thèse est que la révolution tunisienne est une révolution sociale. Ce qui a fait exploser la révolution, ce n'est pas la démocratie, c'est l'absence de démocratie qui a abouti à une crise sociale, crise de la pauvreté et de la misère, et une crise de désespoir de la jeune génération. Le problème de la Tunisie, c'est bien plus un problème social qu'un problème entre laïcs et religieux. Je crains que même en Occident, on ne mette uniquement le projecteur sur ce problème que je ne nie pas du tout évidemment. Mais je pense que si les démocrates et les laïcs veulent l'emporter, c'est en résolvant la question sociale. Le pire serait que les démocrates désinvestissent la question sociale, et laissent ce terrain à d'autres. Je pense que c'est ce qui s'est déroulé un certain moment en Tunisie. La victoire de la démocratie sera liée à la question sociale. Je ne suis pas sûr que beaucoup de partis laïques — peut-être le front de gauche — font un travail social. Ils dénoncent les barbus et discutent entre eux de la démocratie. Mais qu'ils aillent dans les quartiers pauvres et dans les petites villes de province et qu'ils proposent aux populations un projet social et économique.
A partir de quel moment peut-on dire que la transition a réussi ?
La science politique n'arrête pas d'en discuter, moi je pense que la transition est atteinte quand il n'y a plus à l'agenda politique la question : est-ce que ce pays est une démocratie ou pas. La transition sera terminée lorsqu'on ne pose plus la question sur la transition démocratique. Quand cela disparaît de l'imaginaire et tout retour en arrière, et toute dérive autoritaire religieuse auront totalement disparu. A l'heure actuelle, on ne se pose plus la question de savoir si la Pologne ou la Slovaquie peuvent quitter la démocratie. Aujourd'hui en science politique, on considère qu'il ne faut plus étudier la démocratie, mais la qualité de la démocratie. L'Inde est une démocratie, les Etats-Unis sont une démocratie, la Russie est formellement une démocratie. On voit que dans ces exemples, il y a de grandes différences. On peut dire qu'il y a des qualités de la démocratie entre la Russie et la Grande-Bretagne, les médias sont libres dans un cas et pas dans l'autre, c'est le fait que réellement les dirigeants politiques et économiques peuvent être changés, ce qui n'est pas le cas en Russie. Il faut que la démocratie soit une réalité et non pas formelle.
Les partis politiques sont en train de se coaliser en front électoral, mais le risque est grand de les voir se déchirer après les élections pour le pouvoir ?
La difficulté dans ces cas est à la fois de s'unir, et à la fois de n'offrir qu'une possibilité à l'électorat, il faut s'unir sur la base qui permet à l'électorat de voir ce que vous avez en commun. Il ne faut pas faire une espèce d'union sacrée nationale contre un ennemi. Parce que si vous n'avez rien en commun, ce n'est pas crédible pour l'électorat. Le programme proposé sera l'eau, le feu, qui mélange tout et n'importe quoi. Par la suite et même s'ils gagnent, ils vont se diviser tout de suite et désespérer leur électorat. Il faut se rassembler sur les grands courants profonds de la société tunisienne. Il ne faut pas faire des fronts tout à fait théoriques. Nous ne sommes pas dans une situation, tous contre un. Peut-être qu'un jour, il faudra faire une élection, ou ce sera une élection référendaire sur la démocratie : voulez-vous la démocratie, ou voulez-vous la théocratie ? Dans ce cas, tous les partis qui refusent la théocratie devront faire une liste en commun. En Tunisie, on n'en est pas là. Il y a une histoire politique en Tunisie, les anciens du RCD ne doivent pas se mettre sur la même liste que les gens de gauche ou les démocrates, ce n'est pas crédible. Le mouvement réformiste et démocratique, ce n'est pas la même chose que le mouvement de gauche. Il y a des traditions et des histoires différentes. Les partis politiques doivent s'organiser autour de quelques grands idéaux et représentations du monde en faisant attention de présenter des personnes crédibles.
Lors des dernières élections, Ennahda a très intelligemment ramené le débat autour de la question identitaire, les démocrates sont tombés dans le piège, ou peut-être ils n'avaient pas le choix. Ils ont rassuré comme ils ont pu, mais il y a eu en cours de chemin quelques erreurs stratégiques.
Je trouve que les démocrates et les laïcs de différentes tendances doivent être bien courageux, parce que ce sont des questions pas du tout simples à traiter. Par conséquent, il n'y a pas de leçons ni de recette. Jusqu'où faut-il répondre aux provocations ? Est-ce qu'il faut passer un certain nombre de films au nom de la liberté d'expression ? Ou est-ce qu'il faut commencer à faire des compromis ? Le débat n'est pas facile. Si on veut la liberté d'expression, il faut passer des films, même si cela énerve le camp d'en face. Je comprends ce discours. Et puis le discours non provocateur est tout aussi raisonnable. Cela ne sert à rien de passer ce genre de films que seules les élites occidentales peuvent aller voir à Paris et qui n'intéressent nullement le citoyen de base tunisien qui n'ira jamais voir ce genre de films, ou ce genre d'expositions. L'implantation dans la société est vitale pour entendre, pour sentir, pour bien voir les choses, et il faut sans doute faire la différence entre l'essentiel et l'accessoire. Il y a pour le moment une poussée des sentiments religieux dont il faut tenir compte. Je pense qu'en Tunisie, si on discute de la défense de l'islam, Ennahdha va toujours mieux défendre la religion que les partis laïques. Que peuvent faire les démocrates pour ne pas se laisser écraser dans un choix impossible, entre la provocation et une course perdue d'avance ? C'est d'imposer leur agenda politique. Je pense que dans bon nombre de cas, l'agenda politique c'est du social. Nous sommes dans une société où il y a un problème d'inégalité, ce que la mondialisation, la globalisation provoque comme société en France comme en Tunisie, c'est une grande injustice sociale, une désespérance sociale profonde. En ayant un programme sur l'emploi, sur le logement, sur les transports, les démocrates peuvent l'emporter, tout en restant fermes sur certaines positions, et en évitant de rentrer dans des débats stériles. Le problème de la Tunisie actuellement n'est pas de passer tel ou tel film. Je ne pense pas que cela soit l'essentiel pour le peuple tunisien. Mais un constat, il y a une incapacité pour le moment pour les progressistes dans le monde à s'occuper du social. Je pense que si les démocrates ne s'emparent pas du social, les religieux partout en Europe et dans le monde arabe vont l'emporter.


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