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Et si c'était un mort-né!
Gestation pour former le gouvernement Ali Laârayedh
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 02 - 2013

Près d'une semaine après la désignation d'Ali Laârayedh en vue de la formation du prochain gouvernement, l'on est toujours au point de départ.
Ennahdha campe toujours sur ses positions initiales, celles qui ont fait avorter l'initiative de Hamadi Jebali.
Le Front populaire, soutenu par Al Joumhouri, refuse tout dialogue avec le chef de gouvernement désigné et va jusqu'à considérer qu'il n'est pas l'homme de l'étape.
Face à cet imbroglio, l'on est en droit de se poser la question si le futur gouvernement Laârayedh n'est pas déjà un gouvernement mort-né ? Quelle sortie de crise à proposer au cas où le successeur de Jebali échouerait dans sa mission ?
Plusieurs acteurs du paysage politique national essayent de décortiquer la situation et d'avancer les solutions qu'ils estiment pouvoir faire éviter à la Tunisie une nouvelle crise dont personne n'est en mesure de pouvoir connaître les conséquences.
Tahar H'mila, président du parti «Le décollage vers l'avenir», est convaincu que «les choix politiques de la Troïka défunte sont à l'origine de l'avortement de l'initiative de Hamadi Jebali et de l'échec de son gouvernement qui a fini par jeter l'éponge. Malheureusement, Ennahdha continue à s'accrocher aux mêmes politiques, aux mêmes méthodes et aux mêmes priorités. Avec cette attitude et même si on a changé de chef de gouvernement, je pense qu'on aboutira aux mêmes résultats. Je prédis déjà que ce gouvernement, si par chance il est formé, tombera dans trois ou quatre mois au maximum».
Notre interlocuteur considère que quelle que soit la légitimité dont bénéficiera le prochain gouvernement, trois priorités doivent être placées au fronton de son action.
«D'abord, au niveau sécuritaire. Il est impératif de dévoiler le plus rapidement possible l'identité des assassins de Chokri Belaïd, de trouver une solution juridique à l'épineux dossier des ligues de protection de la révolution et de traiter sérieusement la question des armes qui circulent au vu et au su de tous et qui constituent un danger réel menaçant la sécurité et la stabilité du pays.
Ensuite, à l'échelle de la justice. Il est plus que jamais pressant de mettre un terme définitif au comportement et aux pratiques inadmissibles du ministre de la Justice démissionnaire et de libérer tous ceux qui sont actuellement sous les verrous sans aucun motif et que l'on peut qualifier ‘‘d'incarcérés administratifs'', comme c'est le cas pour les Palestiniens sous l'occupation israélienne.
Enfin, l'ouverture des horizons en résolvant le dossier des hommes d'affaires afin que soit relancée l'activité économique. Plus important encore que ces trois priorités ne souffrant aucune discussion, il est impérieux de mettre un terme à la division du peuple tunisien qui ne sait plus à quel pays il appartient, partagé qu'il est entre les salafistes, les nadhdhaouis et les laïcs».
Des attentes difficiles à satisfaire
Le Pr Boussaïri Bouebdelli, président du Parti républicain maghrébin, n'y va pas par quatre chemins pour souligner : «Ennahdha tient au pouvoir à tout prix. Elle essaie de gagner du temps. J'ai déjà dit clairement à Rached Ghannouchi, lors des négociations avec Hamadi Jebali : vous détenez l'avenir du pays entre vos mains. Il s'est contenté de sourire sans répondre à ma réflexion».
Ali Laârayed se dirige-t-il vers un échec annoncé ?
«Déjà, précise Bouebdelli, il a un bilan négatif lors de son passage au ministère de l'Intérieur. Maintenant, nous attendons pour savoir quels sont les visages qu'il va choisir pour former son gouvernement qui ne devrait pas durer plus de 7 mois, au maximum. Je doute fort qu'il satisfasse les attentes, d'autant plus qu'économiquement, le pays sera bientôt à genoux.
Un autre facteur doit faire partie de nos analyses. Il s'agit de la situation géostratégique dans laquelle évolue la Tunisie. Nos voisins et nos partenaires nous regardent attentivement et suivent, avec un grand intérêt, les développements de notre situation politique et économique. Ils avaient confiance en la personne de Hamadi Jebali. Vont-ils témoigner cette même confiance à Ali Laârayedh? La question est à poser avec acuité puisque l'Union européenne a déjà lancé une campagne contre Rached Ghannouchi et va fermer le robinet des aides. Il y a des chiffres effrayants qu'il faudrait prendre en considération.
Près de 7.000 parmi nos élites (professeurs universitaires, intellectuels, hommes d'affaires et médecins) ont déjà quitté le pays. Et si on leur ajoute les 900.000 chômeurs que compte le pays actuellement, on se rend compte de l'ampleur de la crise.
A l'heure actuelle, on ne sait pas encore quelles sont les priorités du prochain gouvernement. C'est la grande inconnue. Pour toutes ces raisons, je peux dire que le gouvernement attendu n'a pas de chances de réussir.
Au sein du Parti républicain maghrébin, nous proposons la tenue d'un congrès national de salut et nous appelons Ennahdha à choisir la voie de l'ouverture et du dialogue avec tout le monde, sans exclusion».
Tout dépendra d'Ennahdha
Pour Mohsen Marzouk, membre du bureau exécutif de Nida Tounès, «tout gouvernement issu d'une répartition partisane et qui ne bénéficie pas du consensus, au moins sur les grands dossiers de l'heure, est voué à un échec annoncé».
Le responsable de Nida Tounès poursuit : «Un gouvernement, quelle que soit la personne qui aura la mission de le former ou de le diriger, qui ne lutte pas sérieusement contre la violence et qui n'établit pas un accord clair avec la Constituante pour qu'elle s'occupe exclusivement de la rédaction de la Constitution et la mise en place des instances que tout le monde attend, n'a aucune chance de réussir».
Pour Nida Tounès, les conditions de réussite «passent incontestablement par la formation d'un gouvernement où les ministres, y compris le chef du gouvernement, ne seront pas concernés par les prochaines élections».
Le prochain gouvernement sera-t-il un gouvernement mort-né ?
«Tout porte à penser qu'il le sera effectivement puisque le parti Ennahdha est plus que jamais isolé et qu'il cherche à élargir la coalition qui a déjà échoué et qui comprendra cinq composantes, avec, à la clé, un échec garanti. Les mêmes méthodes ne peuvent conduire qu'aux mêmes résultats. Une seule condition pourrait aider Ali Laârayedh a réussir dans son entreprise : il doit appliquer le programme de Hamadi Jebali. Reste à savoir si son propre parti lui donnera l'opportunité d'offrir quelque chose de nouveau aux Tunisiens», conclut Mohsen Marzouk.
Laârayedh réussira si....
«Personnellement, je ne suis pas contre la personne d'Ali Laârayedh. Il est vrai que son passage au ministère de l'Intérieur a connu des hauts et des bas. Son bilan n'est pas très rassurant mais je ne lui fais pas assumer exclusivement la responsabilité. Ce bilan est bien la résultante logique des divisions qui ont traversé le mouvement Ennahdha et des dissensions qui opposent l'aile libérale dont il fait partie et l'aile dure. Si son prochain gouvernement sera un gouvernement mort-né, ce ne sera pas sûrement de sa faute», souligne Raouf Baâzaoui, président du Parti de la modernité.
Il précise encore : «Sa réussite dépendra du soutien de son propre parti, en premier lieu, et de sa capacité à ouvrir un dialogue franc et responsable avec tous les partis politiques présents sur la scène nationale, principalement avec le Front populaire, dont l'appel à un congrès national de salut est une idée qui mérite d'être prise en compte par le chef du gouvernement désigné».
Quelle sortie de crise au cas où Ali Laârayedh ne parviendrait pas à satisfaire les uns et les autres ?
Raouf Baâzaoui est convaincu que «seul le dialogue avec toutes les formations politiques, y compris celles dites petites, est à même de lui éviter le spectre de l'échec. Je ne me hasarderai pas à dire que son gouvernement sera un gouvernement mort-né, avant même qu'il ne voie le jour. Au Parti de la modernité, nous lui accordons notre soutien et nous formons l'espoir de voir les autres partis faire de même, en premier lieu Ennahdha, le propre parti de Laârayedh».


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