Voilà que l'équipe de Bâb Jédid retombe dans ses travers. Les Clubistes nourrissent des regrets à l'heure actuelle. Ils ont dominé Zarzis en première période, mais ils ont surtout péché par un manque de réalisme et de cœur à l'ouvrage. La finition, encore la finition, mais pas seulement. Le CA est friand de jeu stérile (circulation latérale de la balle) et de déchets dans le jeu, le tout sur fond de coaching approximatif. Ce qui est inquiétant aussi, c'est cet état d'esprit, cette suffisance qui nous rappellent le CA d'un autre temps ! Le chiffre 9 résume à lui tout seul la médiocrité offensive du CA, et ce, en dépit de la présence d'un effectif cinq étoiles et de recrutements «bling bling» payés au prix fort ! Neuf buts marqués en neuf rencontres disputées, c'est indigne d'une grande équipe ! Gestion du score, du temps et de l'adversaire... Les chiffres sont de toute évidence têtus et ils reflètent l'état d'un CA incapable de faire preuve de rigueur et de se montrer endurant 90' durant (du moins durant certains intervalles de temps importants). Toutefois, sans chercher de circonstances atténuantes, il est clair que les poulains de Nabil Kouki ne savent pas gérer leurs fins de match (comme observé lors du derby par exemple). Comme relevés par plusieurs puristes, le CA dispose d'un trop-plein de joueurs «directs» qui ne savent pas temporiser le jeu quand c'est nécessaire, maîtriser le rythme de la rencontre, sentir le jeu, l'élever ou le geler. Dhaouadi, Maher Hadded et le lutin Djabou fixent leurs adversaires mais peinent à assurer une circulation fluide du ballon; là où il fallait pourtant faire courir les Zarzissiens. Vraisemblablement, le CA ne sait pas (encore) placer de ripostes efficaces. Kouki n'y a vu que du feu ! Volet duel Kouki-Mâamar, le coach de Zarzis a eu plus de répondant via une meilleure lecture du jeu clubiste. Kouki est à blâmer pour ses tergiversations, voire ses hésitations. Les changements réalisés devaient se traduire par une meilleure occupation du terrain mais ils ont produit l'effet contraire. Trop tard ! Zarzis avait déjà pointé le bout de son nez et le forcing opéré a eu l'effet escompté, faisant plier un CA incapable de reprendre la main. Il aurait fallu sortir plus tôt Djabou et Zitouni, totalement cuits physiquement. Décaler Dhaouadi à droite et remettre les clés de l'entrejeu à Hedhili et Bédi Mbenza pour optimiser la conservation du ballon. Intervenus tardivement, les changements opérés ont relancé l'adversaire et déstabilisé le CA. Plusieurs observateurs s'accordent d'ailleurs à dire que sur pratiquement la totalité des matchs gagnés, le CA a failli concéder le nul (ASM, JSK, EST...). C'est dire qu'apprendre à faire le break ne serait pas de trop, vu le relâchement constaté après cet avantage pris au score. Ne pas sous-estimer la réaction de l'adversaire, c'est là que le bât blesse. Un bon compétiteur est celui qui connaît les faiblesses et les points forts de ses adversaires et qui se sert de cette connaissance pour ne pas être pris en défaut. Car le CA n'a pas trouvé la parade au défi technique et, plus encore, physique proposé par Zarzis. La seconde période a même, par séquences, tourné à la débandade côté CA : un milieu de terrain emprunté et une défense dépassée par les mouvements adverses, voilà ce qui a pesé en fin de compte. Or, ce CA-là devait être dopé par la pression inhérente à son statut. Même si les plus belles séries ont toujours une fin... Changer son fusil d'épaule De prime abord, le onze clubiste ne sait pas changer de module en cours de match. Sur le banc (bien que ce soit facile de l'affirmer après coup), le staff technique avait plus d'une carte dans son jeu. Sur le banc, se morfondaient un certain Hedhili, mais aussi Mechergui. Le coach clubiste, lui, a préféré incorporer Seif Tka, un défenseur qui n'a ni épaulé ses coéquipiers, ni gelé le jeu, ni sapé la manœuvre adverse. Aucune discipline tactique en seconde période où le jeu collectif a laissé place à l'improvisation, à l'individualisme et à l'égoisme de certains joueurs. Face à ce dilemme, Kouki s'est montré passif. Volet déclaration mal venue, le désormais adjoint national, Mohamed Mkacher, a quant, à lui, affirmé que «le CA est la meilleure équipe de Tunisie». Ça reste à développer comme jugement ! Des choses sont à revoir en prévision du prochain match. Remonter les bretelles à certains. Rappeler à l'ordre les moins tranchants et responsabiliser davantage un groupe globalement nonchalant. Oui, mais voilà, il faut un technicien capable de faire passer avec succès tous ces messages !