Reportés, en partie suite à l'assassinat du leader politique et opposant Chokri Belaïd, les travaux des Assises de l'innovation et du développement économique et social (Aides) reprendront, aujourd'hui et demain, à Carthage. L'idée de tenir cette manifestation dont une bonne partie des thématiques n'a pas encore été débattue est issue du forum «Révolution contre la pauvreté» organisé du 19 au 21 novembre dernier par la présidence de la République. L'idéal consiste à adopter une approche participative visant à jeter les bases d'un développement communautaire équitable, inclusif et prospère. Et comme la pauvreté se présente sous plusieurs figures multidimensionnelles, son éradication commande bel et bien la conjugaison des efforts de toutes les forces vives de la société œuvrant dans les différents secteurs d'activités, à savoir l'éducation, la santé, l'émancipation et le vécu socioculturel. Et pour cause, la première édition de ces assises «Aides» verra la collaboration, conjointement, de tous les ministères sans exception, de manière à traiter le phénomène de la pauvreté dans ses multiples facettes. La politique de gestion devrait, donc, être globale et transversale et requiert la mise en place d'un système de développement solidaire intégral en quatre axes fondamentaux. Il s'agit de créer de nouveaux métiers communautaires, d'établir un large réseau d'information et de communication interactive, de faire prévaloir un climat politique de gouvernance démocratique et inclusive et de mettre à profit un mécanisme alternatif de rémunération afin d'assurer la pérennité des emplois et les conditions du bien-être social. Passons au concret, les prévisions tablent déjà sur 25 mille nouveaux emplois, en une année, destinés au profit des diplômés chômeurs dans 12 secteurs. Cela permet d'enraciner l'esprit de solidarité à travers 2.078 imadas que compte le pays et de faire de l'innovation sociale un moteur de développement sociéconomique et d'inclusion sociale. Ce nouveau modèle d'économie solidaire est jugé en mesure de faire sortir les plus démunis de la mentalité d'assisté pour devenir des promoteurs sociaux capables de prendre leur destin en main, mieux adaptés aux besoins de leur propre milieu communautaire. Durant deux jours, les animateurs d'ateliers auront à réfléchir, au cours de ces assises, sur le fait d'encourager de nouveaux métiers de proximité qui collent à la réalité socioéconomique des villes et villages dans tous les gouvernorats du pays. Des profils censés devenir des acteurs de l'œuvre de développement communautaire. Il sera question, entre autres, d'aborder la mission de «développeur de l'agriculture communautaire», de «l'assistant communautaire à la culture», celle des «enquêteurs communautaires», «assistant au temps libre» et le profil du «mobilisateur communautaire». Entre-temps, les ministres concernés par ces nouveaux profils professionnels sont tenus d'en parler suffisamment pour montrer le rôle que l'on pourrait jouer dans l'éradication de la pauvreté, chacun de sa propre vision. Et les facilitateurs seront également là pour vulgariser les tâches. Pour mieux en savoir plus, le rendez-vous d'aujourd'hui prévu à Dar Dhiafa à Carthage ne manquera pas d'apporter d'autres détails sur l'enjeu de la démocratie locale dans la promotion du développement communautaire.