La collecte de renseignements fiables par les forces de sécurité intérieure, avec la collaboration des services spécialisés de pays frères et amis, devra entraîner de nouvelles arrestations et saisies au passif d'Al Qaïda... Dire que le doigt n'est plus sur la gâchette dans le cadre de la lutte contre le jihadisme en Tunisie équivaut assurément à insulter la vérité et à trahir la réalité. C'est que la mobilisation générale décrétée, ces derniers mois, dans les rangs des effectifs de la police, de la Garde nationale et de l'armée n'a connu, jusqu'à présent, aucune perte de vitesse, aucun répit. En effet, tant aux ministères de l'Intérieur et de la Défense qu'auprès de sources proches des enquêteurs chargés du suivi de ce dossier brûlant, on assure à l'unisson que «le combat se poursuit sans relâche, de jour comme de nuit, dans pratiquement toutes les régions du pays, ainsi qu'à nos frontières avec la Libye et l'Algérie. On est sur le qui-vive et le suivi est de tous les instants». Et les détails ? «Nenni», lancent nos interlocuteurs qui imputent cela à «un devoir de réserve et à une obligation de discrétion qu'impose le déroulement de l'enquête». Et c'est vrai. De bonnes pistes Il n'en demeure pas moins vrai que cette volonté de relever le «défi jihadiste» promet. Elle a même de quoi rassurer, d'autant plus qu'il est maintenant établi que nos vaillants enquêteurs ont fini par monter une banque de données où ont été collectés des renseignements qu'on dit fiables et précieux aussi bien sur le mouvement des acolytes d'Al Qaïda que sur leurs ramifications, ainsi que sur de probables dépôts de caches d'armes. Ce travail colossal en matière d'investigations n'aurait pu l'être sans la conjugaison de quatre facteurs principaux, à savoir : 1 – L'exploitation judicieuse des informations dispatchées par les services de renseignements de pays frères et amis. 2 – La mise à profit des aveux arrachés aux jihadistes arrêtés dans nos murs, et cela à la faveur d'opérations de recoupement et de suivi qui ont abouti à l'identification d'autres complices et à la découverte de nouvelles caches d'armes et de munitions. 3– L'amélioration sensible des conditions de travail des enquêteurs et des unités des forces de sécurité intérieure et de l'armée mobilisées dans ce combat. Avec, à la clé, de nouveaux équipements technologiques sophistiqués et une logistique en bonne et due forme, celle-là même qui faisait, jusqu'ici, cruellement défaut. 4– Sachant que c'est en forgeant qu'on devient forgeron, il est certain que nos services de sécurité et de l'armée sont devenus, par la force des choses, plus aguerris et mieux rodés dans leur quête de maîtrise d'un phénomène terroriste auquel ils n'ont jamais fait face dans le passé. Au suivant... Il va sans dire que ces quatre facteurs incitent à l'optimisme et font déjà rêver tout un peuple obnubilé par de sombres perspectives face à la montée fulgurante de la nébuleuse intégriste, d'une part, et à la prolifération de la circulation des armes un peu partout dans le pays, d'autre part. Et pour que le rêve devienne réalité, d'autres coups de filet retentissants s'imposent. «C'est imminent», promet, sous le couvert de l'anonymat, une source policière bien informée, parce qu'au fait du dossier du terrorisme. Alors, au suivant ? Acceptons-en l'augure.