Sur les 119.000 candidats qui ont passé le baccalauréat l'année dernière, 539 ont eu recours à la fraude. «Sur l'ensemble des candidats, 288 cas proviennent des établissements publics, 236 sont des candidats qui ont étudié dans des établissements privés et 15 sont des candidats libres. Sur le nombre total des candidats qui ont été pris en flagrant délit de triche, 277 ont eu recours au téléphone portable. Un candidat a été pris en flagrant délit de triche, filmant le sujet avec la caméra intégrée dans ses lunettes», a relevé M. Abdelhafidh Abidi, directeur général des examens au ministère de l'Education nationale. L'intégration de la moyenne annuelle dans le calcul de la moyenne obtenue au baccalauréat, à raison de 25%, a encouragé, depuis longtemps, le recours aux techniques anti-sèche par les élèves du baccalauréat. Il faut rappeler que cette méthode de calcul de la moyenne avait été adoptée il y a plusieurs années à l'ère du président déchu dans le but d'augmenter le taux de réussite au baccalauréat, et ce, afin de faire miroiter l'image de la politique éducative de la Tunisie à l'étranger. Les élèves ayant obtenu une moyenne annuelle au cours de l'année supérieure à celle obtenue au baccalauréat se voient automatiquement intégrer cette moyenne dans le calcul de la moyenne générale . Cela a donné lieu à deux phénomènes qui ont implosé : le recours aux cours particuliers et la migration à la fin du cursus secondaire vers les établissements privés afin d'obtenir des notes gonflées au cours de l'année. Afin d'obtenir de bonnes notes dans les établissements publics, les élèves ont recours à la fraude et aux techniques anti-sèche. De la fausse copie classique glissée dans le manche de la chemise, on est passé à des subterfuges plus élaborés, à l'instar des cours qui sont photocopiés en caractères minuscules sur des feuilles mini format, pliés en forme d'accordéon et et que l'élève glisse dans sa trousse ou dans sa manche pour pouvoir les consulter, en cas de sèche. Aujourd'hui, les nouvelles technologies arrivent, également, à la rescousse, offrant une multitude de possibilités de frauder pendant les examens. Parmi ces méthodes sophistiquées, le téléphone portable connecté au réseau internet haut débit, le kit multimédia, les lunettes et la montre équipées de caméra...figurent parmi les techniques les plus utilisées pour tromper la vigilance des surveillants. Si le recours à la fraude est fréquent au courant de l'année, peu d'élèves osent recourir aux anti-sèches le jour J, craignant les sanctions qui pourraient être prises à leur encontre. Selon les chiffres du ministère de l'Education nationale, sur les 119.000 candidats qui ont passé le baccalauréat l'année dernière, 539 ont eu recours à la fraude. «Sur l'ensemble des candidats, 288 cas proviennent des établissements publics, 236 sont des candidats qui ont étudié dans des établissements privés et 15 sont des candidats libres. Sur le nombre total des candidats qui ont été pris en flagrant délit de triche, 277 ont eu recours au téléphone portable. Un candidat a été pris en flagrant délit de triche, filmant le sujet avec la caméra intégrée dans ses lunettes», a relevé M. Abdelhafidh Abidi, directeur général des examens au ministère de l'Education nationale. Il y a cinq ans, le ministère avait eu recours à des détecteurs qui avaient été installés dans les centres d'examen pour détecter les téléphones portables fonctionnels. Aujourd'hui, le ministère réfléchit à l'éventuelle possibilité de mettre en place des équipements qui brouillent les réseaux téléphoniques à une portée variant de 20 à 200m. Il reste que ces solutions ne mettront jamais un terme à une pratique qui a accompagné des générations, permettant à nombre d'entre eux d'obtenir le sésame tant convoité. Il faudrait plutôt attaquer le mal à la racine, en réfléchissant à la raison qui pousse de nombreux candidats à recourir à la triche, à savoir le précieux « 25% ».
Mesures strictes pour éviter les fuites L'année dernière, une mauvaise application des consignes relatives aux centres de dépôt avait été à l'origine de la fuite du sujet de l'épreuve d'arabe au baccalauréat. Alors qu'une de ces consignes est explicite quant à la nécessité que ces centres soient indépendants et ne relèvent ni des directions régionales, ni des commissariats régionaux, ni du ministère de l'Education, un des bureaux du commissariat régional à l'Education de Ben Arous a, pourtant, servi, l'année dernière de centre de dépôt. Un agent en a profité pour pénétrer dans ce bureau, dérobant le sujet de l'épreuve d'arabe dans la section lettres. Cette année, le ministère a pris des dispositions strictes pour éviter toute fuite d'épreuve. Le commissaire régional sera responsable des centres de dépôt relevant de sa délégation. Enfin, des caméras de surveillance seront installées dans tous les centres de dépôt. De nouvelles mesures concernent également la mise sous scellé des épreuves. I.H.