Le monde merveilleux de Hmam s'est soudainement écroulé Le sport est une leçon permanente de vérité. Bonne ou mauvaise. L'élimination de Adem Hmam en quarts de finale des épreuves individuelles de la seizième édition du championnat d'Afrique ne manque pas de rappeler une vérité : on a ce qu'on mérite. On peut aussi ajouter : dis-moi comment tu te prépares et je te dirai comment tu joues. Et le moins que l'on puisse dire est que la compétition nationale est loin de pouvoir répondre aux aspirations d'une sélection et des joueurs appelés à jouer les premiers rôles sur le plan continental. Et pas seulement à l'occasion des échéances de haut niveau... Dans le sport, comme dans la vie, toute personne est capable de faire plus que ce qu'elle pense pouvoir accomplir. Tout sportif en qui existe un potentiel peut atteindre un meilleur niveau et progresser, à condition cependant de faire bon usage de ses qualités. Les pongistes tunisiens n'ont jamais réussi à atteindre le niveau qui devrait leur permettre de rivaliser réellement avec les ténors du tennis de table africain, et spécialement les athlètes égyptiens qui étaient encore une fois au-dessus du lot. En auront-ils jamais fini avec cette fragilité et cette incohérence qui les empêchent de plus en plus d'accéder à un palier supérieur? Devraient-ils éternellement remettre en question tous les projets et les programmes établis au sein de la direction technique et qui ne semblent pas s'adapter aux exigences du haut niveau? Si les craintes se confirmaient, il serait nécessaire de parler et de penser aujourd'hui à une nouvelle restructuration du tennis de table tunisien. Un incroyable fiasco ! La bonne volonté ne suffit pas. Beaucoup veulent gagner, mais peu ont le privilège de pouvoir le faire. Le cas d'Adem Hmam est significatif. Il a beau penser nourrir l'ambition de devenir le champion, dont il a toujours rêvé d'être, mais jusque-là, il n'a pas donné l'impression d'avoir les dispositions nécessaires. Le monde merveilleux de Hmam, auquel on ne cessait de croire, serait-il une pure fiction? Beaucoup plus que la forme du moment, c'est l'esprit qui a marqué l'incroyable fiasco. Si les résultats ont traîné, c'est bien parce que les têtes n'ont pas suivi. Le cas de Hmam n'est pas nouveau et la déception est énorme. Hmam s'est incliné devant l'Egyptien Ahmed Badir sur le score de trois sets à un. Un adversaire qu'il a pourtant battu auparavant à deux reprises, respectivement en Afrique du Sud et en Algérie. Mais entretemps, les choses ont bien changé et chacun a évolué à sa manière. Badir a visiblement pris des forces, Hmam est resté le même. Or, l'on sait que celui qui n'avance pas recule. Et c'est bien dommage que les initiatives prises en sa faveur tournent dans le mauvais sens. Thameur Mamia, un autre espoir du tennis de table tunisien, est passé lui aussi à côté de la plaque. Mais pour des raisons différentes. Une contracture musculaire l'avait justement empêché de poursuivre la compétition, et il a dû déclarer forfait pour les épreuves individuelles et doubles. Quant à Elyès Hamdoune, qui évolue en France, il n'a pas su faire face, vu son jeune âge, à la pression d'une compétition à laquelle il n'était pas assurément habitué. Hamdoune a joué plus de quinze matches en quelque jours, que ce soit dans les épreuves par équipes ou individuelles. Visiblement, il n'avait pas les facultés physiques et mentales pour aller jusqu'au bout. Enfin, et à l'instar des épreuves par équipes, la finale individuelle de cette seizième édition sera, elle aussi, marquée par la présence massive des pongistes égyptiens...