Ses apparitions sont certes courtes, mais le joueur ne cesse de marquer des points La scène est saisissante à une vingtaine de minutes du coup d'envoi du match : deux agents de la cité olympique de Radès qui essayent d'assécher la pelouse centrale à coups de râteau et de raclette. De l'insolite? Pas vraiment, dans la mesure où l'état mouillé du terrain a terni le spectacle. Pourtant, ce n'est pas l'Espérance, ni son hôte non plus, qui manquent de technicité et de joueurs de qualité. Certes, il y a eu des pluies diluviennes. Mais sous d'autres cieux, on n'endommage pas le gazon à coups de râteau. Sous les pelouses, on dispose de systèmes de drainage qui dessèchent la pelouse instantanément. Alors de grâce : ne parlons plus du stade de Radès comme étant le joyau de la Méditerranée! «Water football» Au coup d'envoi, la pelouse était déjà très mouillée. Certaines parcelles du terrain ressemblaient à des petits lacs. A chaque passage, les joueurs perdaient leur équilibre et s'offraient des glissades. A l'image de Youssef Belaïli qui rate son départ à la 15', alors qu'il projetait de faire un contre rapide et surprendre le gardien adverse. Ou encore le centre de Chammam à la 22' que ni Jouini ni Traoui n'ont pu reprendre. Des glissades? Afful en a eu pour son compte. Avec une pelouse trempée et des pluies qui n'ont pas cessé, on n'a pas vu grand-chose en première mi-temps. Un interminable festival de passes en profondeur, des actions non conclues et des joueurs qui perdent leur équilibre à chaque coup de reins : voilà à quoi ressemblait la période initiale. Permutation de rôles De retour des vestiaires, les débats ont repris avec un léger mieux. La pluie s'est arrêtée pendant un bout de temps, ce qui a permis aux «Sang et Or» d'accentuer leur domination territoriale. Maher Kanzari a d'ailleurs bien fait de ne pas changer une équipe qui gagne. L'entraîneur a reconduit le même onze de départ qui a remporté le derby une semaine auparavant. Kanzari a reconduit le même schéma tactique en alignant trois milieux défensifs, Mouelhi, Traoui et Ragued qui, à l'image de ce qu'il a entrepris au derby, s'est montré très efficace aussi bien en relance que dans la récupération. Ragued a excellé par son bonne vision du jeu. A chaque fois que Dhaouadi fait une montée, il se replie dans l'axe. Une permutation de rôles qui a permis aux «Sang et Or» de défendre leur arrière-base : «Je suis très content de l'attitude de mes joueurs. Ils ont foulé la pelouse avec un bon état d'esprit. Ils ont opéré un pressing constant et ont gagné la plupart des duels. Ils ont surtout récupéré les ballons et ont empêché ainsi les Angolais de se créer des occasions. Nous avons su gérer l'état de la pelouse en optant pour le jeu direct quand il fallait et opérer des passes courtes quand nous pouvions le faire. Nous savions avant le match aller que la manche retour allait être plus difficile à gérer. Je remercie tous mes joueurs pour leur rendement et en particulier les défenseurs et les joueurs du milieu grâce à qui l'équipe n'a pas été déséquilibrée», a déclaré Maher Kanzari après le match. Une bonne gestion d'effectif Si L'Espérance a su gagner son match retour, c'est en partie grâce à une gestion intelligente de l'effectif. Kanzari a effectué ses trois changements dans le dernier quart d'heure de jeu. Des changements effectués après avoir épuisé son adversaire, amoindri à la 67' suite à l'expulsion de Nfougang. En remplaçant Mouelhi par Aouadhi, l'entraîneur espérantiste n'a pas touché son dispositif de jeu. C'était également le cas lorsque Akaïchi a suppléé Jouini. Des remplacements au poste par poste. Toutefois, le coach a pu compter sur la fraîcheur physique de Akaïchi qui a apporté le plus à l'animation offensive lors des ses deux dernières apparitions en cours de jeu, laissant une bonne impression. Cette fois, il a fait mieux en allant provoquer un penalty deux minutes à peine après son entrée. L'entraîneur «sang et or» a raison d'affirmer que ce joueur est en train de marquer des points. Car, le penalty qu'il a provoqué est venu au bon moment à deux minutes du coup de sifflet final. Enfin, on a redécouvert encore une fois le talent d'attaquant chez Chamessedine Dhaouadi, carrément repositionné en milieu offensif après l'entrée de Hichri. Certes, un rôle que Dhaouadi n'a occupé que pendant les trois minutes du temps additionnel. Mais on découvre chez lui un nouveau rôle qui colle si bien à sa formation de milieu offensif. Certes, il a été métamorphosé comme pivot dans un premier temps et défenseur central dans un second temps, mais Dhaouadi a des chances de connaître de beaux jours à l'Espérance, aussi bien en défense qu'en attaque. Akaïchi est aussi sur la bonne voie pour relancer sa carrière sous les couleurs «sang et or». C'est tout le mal qu'on souhaite à ces deux joueurs au talent certain.