Près de 23 journalistes et techniciens exerçant pour le compte de Châambi FM observent une grève ouverte depuis le 3 avril. Cette grève intervient en réaction à la non-application de la convention signée entre le propriétaire de la radio diffusant depuis Kasserine et les journalistes en question, sous l'égide du Syndicat national des journalistes tunisiens. Une convention qui consiste à régulariser la situation professionnelle desdits salariés et à leur accorder leurs droits. Mais, le désaccord entre un Snjt qui déplore la précarité dont souffre la situation des journalistes en grève et un propriétaire qui «n'hésite pas à rejeter la balle dans le camp adverse» semble s'accentuer. Les victimes ne sont autres que ces jeunes qui ont un jour cru que la vie leur a finalement ouvert ses bras. Dans un communiqué publié récemment, le Syndicat des journalistes tunisiens revient sur la crise vécue au sein de cette radio et «confirme son soutien inconditionnel aux journalistes en grève». «Il appelle également le propriétaire de la radio à respecter toutes les clauses de la convention qu'il a signée avec ses employés, à commencer par le versement des salaires des 24 mois d'exercice». Mais le directeur de la radio rebondit sur la question, en publiant un autre communiqué, où il dénonce la diffamation faite à son encontre par le secrétaire général du Snjt. Il l'appelle, de surcroît, à s'excuser, soulignant son attachement à honorer ses engagements relatifs à la régularisation de la situation professionnelle de ses employés. A ce propos, il indique que «la réaction du Snjt intervient une semaine après l'assemblée tenue à son siège, alors qu'il lui faut plus de temps pour honorer ses promesses. Il menace de recourir à la justice pour diffamation faite à son encontre». Situation précaire Contacté par téléphone, Yacine Abassi, un des journalistes en grève, a précisé que la radio, en manque d'effectif, fonctionne aujourd'hui avec trois personnes qui ne sont pas des journalistes. «Nous sommes 23 journalistes et techniciens en grève. Même les collaborateurs externes ont arrêté d'exercer avec la radio. Le directeur n'a toujours pas changé d'attitude et semble poursuivre la même gestion ayant contribué au blocage. La convention qu'on a signée avec lui, sous la tutelle du Snjt, consiste à nous verser 25% des salaires des 2 années d'exercice et le reste en cinq tranches, à annuler les poursuites judicaires engagées par les deux parties, à conclure des contrats conformes au code du travail, à maintenir tout le personnel en exercice et à restructurer la radio. Rien de tout cela n'a été fait. La gestion de la radio est encore confiée au frère du directeur qui n'a aucune qualification permettant de remplir une pareille tâche. De même qu'on n'a toujours rien reçu de nos rémunérations. Nous sommes encore prêts à tourner la page pour entreprendre un nouveau démarrage sur la base de la persévérance, de la transparence et de l'honnêteté», affirme Yacine.