C'est triste de le dire, c'est triste de le constater, mais ce qui s'est passé hier à Bizerte était attendu. Pour n'avoir pas su prévoir, pour n'avoir pas eu le courage et la responsabilité d'expliquer clairement, et à temps, l'article 22 régissant le play-off, Ligue et, surtout, fédération du football ont mis le feu aux poudres. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir été prévenues et apostrophées. Le CAB a même envoyé un courrier à la FTF et à la Ligue (en date du 3 avril) exigeant des éclaircissements sur le fameux article. Courrier demeuré jusqu'à ce jour sans réponse. Le CAB n'a pas été le seul à exiger cela : clubs concernés, opinion publique sportive et médias. C'est que le problème aujourd'hui, ce n'est pas tant la qualification du Club Africain ou alors l'élimination de Bizerte, mais l'insoutenable légéreté de nos deux institutions footballistiques. Que serait-il advenu si le mauvais sort serait tombé sur le Club Africain? On préfère ne pas imaginer la chose. Pas facile de voir s'écrouler un rêve et le fruit de tant de mois de travail par la faute d'une omission, d'un laisser- aller. Maintenant, le mal est fait et, quelle que soit la «victime», c'est tout le système qui est remis en cause. Le play-off en lui-même, cette compétition bâclée et bouclée en quelques mois pour laisser la quasi-majorité de nos clubs dans la dèche et dans l'inactivité. Tout cela pourqui? Pour 4 matches de l'équipe nationale dont l'un déjà disputé face à la Sierra Leone. Tout ça pour ça?! C'est vrai que la compétition nationale n'offre pas beaucoup d'avantages à ces Messieurs de la fédération qui préfèrent chercher ailleurs des voyages à l'étranger et des missions sur mesure. Aujourd'hui, ils sont piégés, rattrapés par leurs propres démons qu'ils ont essayé de fuir par tous les moyens. En optant par exemple pour la politique de l'autruche. Quels sont aujourd'hui les scénarios possibles, même si le président du CAB jure ses grands dieux qu'il n'introduira pas de recours? Premier recours à la Commission nationale d'appel; puis le CNAS, puis, éventuellement, le TAS (le tribunal international de l'arbitrage sportif). Autant dire qu'on n'est pas sorti de l'auberge et que le play-off risque de ne pas voir le jour. Après ce qui s'est passé à Bizerte et ce qui pourrait malheureusement encore se passer (nous ne faisons pas la politique de l'autruche!), il est clair qu'il ne faut pas s'attendre à grand-chose de nos instances sportives, Ligue et FTF. Cela devrait se jouer un peu plus haut. En ce moment bien précis par exemple, on évoque la possibilité de repêcher l'USMonastir dans le groupe «B» et de faire disputer un play-off à 6. Cela boosterait l'enjeu et ramènerait la paix dans un football au bord de la crise de nerfs. Cela aurait même pu être négocié et discuté entre le ministre des Sports et le président de la FTF. Mais ce dernier a choisi depuis un bon bout de temps la rupture. Une chose est sûr : la popularité de la FTF est aujourd'hui au plus bas. La légitimité aussi !