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Un « fardeau » que Washington ne peut pas porter indéfiniment
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 06 - 2010


Par Hmida BEN ROMDHANE
Ce n'est pas la première fois qu'Israël se met dans le pétrin. C'est un hobby national qui consiste en une compétition permanente entre tous les centres de décision en Israël, le but, conscient ou inconscient, étant d'attirer le maximum d'ennuis au pays et de le mettre dans les situations les plus inextricables. Mais cette fois, les décideurs israéliens ont poussé le bouchon un peu trop loin. Il est rare en effet de voir Israël aussi isolé, aussi honni et aussi méprisé par l'opinion publique internationale qu'il ne l'est aujourd'hui, après le massacre perpétré lundi à l'aube dans les eaux internationales contre des navires chargés d'aide humanitaire destinée aux Palestiniens de Gaza.
Certes, les Etats-Unis, par une sorte de réflexe pavlovien, se sont aussitôt mis du côté des Israéliens à la réunion urgente du Conseil de sécurité, s'accrochant frénétiquement aux détails et exigeant que ce qui s'est passé sur les navires ne doit pas être qualifié d'«acte de violence» au singulier, mais d'«actes de violence» au pluriel. La différence est évidemment très importante pour atténuer la responsabilité d'Israël, une consigne dont apparemment était chargé le représentant américain au Conseil de sécurité. En effet, le singulier fait assumer l'entière responsabilité à Israël et le pluriel suggère que la violence n'était pas seulement du côté israélien, mais aussi du côté des passagers pro-palestiniens des navires humanitaires. Evidemment, c'est le pluriel qui l'a emporté dans le texte adopté par le Conseil de sécurité et où le nom d'Israël ne figure même pas…
Venant des Etats-Unis, cela n'a rien de singulier si l'on peut dire. Le monde est habitué à voir Washington avaler couleuvre sur couleuvre, ternir son image et sa réputation, miner ses intérêts les plus fondamentaux dans le but puéril et farfelu de prendre la défense d'un Etat indéfendable pour l'unique raison qu'Israël, comme s'en vantent ses dirigeants, a «le Congrès américain dans la poche».
Jusqu'à quand Israël et son lobby aux Etats-Unis continueront-ils à avoir «le Congrès américain dans la poche» ? Pas pour longtemps si l'on en croit le chef du Mossad, Meir Dagan, qui sait de quoi il parle.
Meir Dagan a parlé le 1er juin, c'est-à-dire au lendemain de l'agression contre le convoi humanitaire en Méditerranée. Il a parlé devant les membres des comités des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, interloqués par les confidences de l'espion en chef. Meir Dagan a donné la pire des informations qu'un politicien israélien puisse entendre : «Israël n'est plus un atout pour les Etats-Unis, mais de plus en plus un fardeau pour eux».
Le chef du Mossad semble regretter le «bellicisme US des années 1990», le bon vieux temps où «les Etats-Unis résolvaient leurs problèmes par la force». Ce qui allait très bien, cela va sans dire, avec la nature violente d'Israël. Mais aujourd'hui, «l'élection du Président Obama est un signal que les Etats-Unis adoptent désormais une attitude plus douce et ne veulent plus utiliser la force pour résoudre les conflits. Ceci est considéré comme une faiblesse et constitue une source de difficultés pour les manœuvres diplomatiques israéliennes».
La «réticence des Etats-Unis d'utiliser la force pour résoudre leurs conflits» n'est pas la seule mauvaise nouvelle dévoilée par Meir Dagan aux députés israéliens, terrorisés par «la faiblesse américaine». Les difficultés des «manœuvres diplomatiques israéliennes» sont accentuées par «le lapin tiré du chapeau de l'Iran», c'est-à-dire par l'accord passé récemment entre ce pays, d'une part, et le Brésil et la Turquie, de l'autre.
«L'empressement de l'Iran de signer un accord avec le Brésil et la Turquie a toutes les caractéristiques du lapin qu'on tire du chapeau au dernier moment dans le but de diviser la communauté internationale, et donc d'éviter ou d'ajourner les sanctions internationales», explique le chef du Mossad aux députés de la Knesset. Une reconnaissance claire que les «manœuvres diplomatiques» par lesquelles Israël tentait depuis 2006 au moins à faire subir à l'Iran le même sort que l'Irak ont échoué. Du moins pour le moment…
L'autre casse-tête que s'est créé Israël est celui de ses relations avec la Turquie. «Des événements comme celui de l'affaire de la flottille risquent de devenir incontrôlables et de déboucher sur des scénarios extrêmes», a mis en garde l'espion en chef israélien. En fait la détérioration brutale des relations entre la Turquie et Israël, qui il n'y a pas longtemps étaient très étroites et même stratégiques, trouve son origine dans la guerre de Gaza de décembre 2009-janvier 2010. Cette détérioration a atteint le point de non retour avec l'attaque des navires humanitaires en Méditerranée et l'assassinat d'un nombre de citoyens turcs par l'armée israélienne.
Sur ce front, la perte stratégique d'Israël est d'autant plus grande que le mal fait à ses relations avec la Turquie est «irréparable», comme ne cessent de le dire depuis lundi denier les autorités turques. Fardeau pour les Etats-Unis, ennemi pour la Turquie qui était son unique ami dans la région, Etat-paria aux yeux du monde entier, où va Israël ? On peut être certain qu'aucun des politiciens qui sont en charge des affaires dans ce pays ne peut répondre à cette question parce qu'aucun d'entre eux ne peut voir plus loin que son nez.
Le chef du Mossad a raison de s'inquiéter. Son pays n'est pas seulement un fardeau que les Etats-Unis ne pourront pas porter indéfiniment sur leurs épaules. Son pays est en train de foncer tout droit vers le mur. Et des murs en Israël, il y en a de toutes les couleurs. Du mur de l'apartheid qui charcute la Cisjordanie au mur psychologique qui ne cesse de s'épaissir entre ce pays, d'une part, et le monde entier, de l'autre.
H.B.R.


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